En y mêlant de la fantaisie romanesque, Rabelais nous a donné dans l'abbaye de Thélème son idéal de vie. Des gens « libères, bien nés et bien instruits » y font « ce qu'ils veulent ». C'est-à-dire qu'ils lisent, étudient, écrivent en vers et en prose, chantent, se donnent des concerts, jouent et chassent, etc. Vous vous demanderez dans quelle mesure Montaigne se serait accommodé de la Thélème de Rabelais.
Publié le 14/04/2009
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Un pareil sujet comporte d'abord deux exposés analytiques d'idées: l'analyse de la doctrine de Rabelais dans l'abbaye de Thélème et l'analyse générale de la doctrine de Montaigne. C'est en effet après une révision exacte de cette doctrine que vous pourrez la comparer comme il convient à celle de Rabelais. La matière du sujet vous donne l'essentiel pour Rabelais. Dans l'abbaye de Thélème on n'admet que des gens « libères, bien nés et bien instruits «. C'est un point essentiel pour comprendre le « fais ce que veux «. Rabelais est en effet convaincu que chez de pareilles gens, qui n'ont pas à subir les tentations de la misère, la nature est nécessairement bonne ; ils n'auront aucun penchant pour le vice, ni même pour les plaisirs grossièrement sensuels. Ils vivront pour le plaisir, mais pour les plaisirs les plus innocents et les plus bienfaisants du corps (jeux, chasse, danse, etc.) et pour les joies les plus élevées de l'esprit (lecture, conversation, beaux-arts, etc.). Si la doctrine de Rabelais a pu paraître hardie et discutable, c'est parce qu'elle était, en son temps, une protestation contre un idéal de piété ascétique qui condamnait comme dangereuse ou coupable la recherche de tout plaisir, quel qu'il fût; et qui même (comme chez certains moines que Rabelais déteste) prônait l'ignorance.
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