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En vous appuyant sur votre lecture d' Électre, vous direz ce que vous pensez de cette affirmation de Michel Raimond : « Le tragique n'est plus dans le caractère inéluctable de la course à la catastrophe.» (Sur trois pièces de Giraudoux, 1982). ?

Publié le 18/06/2009

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Longtemps le tragique s'est identifié à une inéluctable « course à la catastrophe «. Giraudoux en prend le contre-pied. Jusqu'au dernier moment le spectateur peut conserver l'espoir d'un dénouement heureux. Du moins en apparence. Le drame s'avère en profondeur inévitable. Il débouche sur une forme moderne du tragique. I. Vers une tragédie à fin heureuse? L'absence de toute force extérieure aux personnages et la possibilité d'entente entre eux semblent exclure que tout soit joué d'avance. L'absence d'un destin implacable Contrairement aux tragédies raciniennes, Électre n'est pas dominée par la toute puissance du destin : les dieux sont lointains, indifférents aux malheurs des Atrides. Égisthe, par sa politique d'égalisation des peines, prend soin de ne pas provoquer leur aveugle courroux (I, 3). Pour la première fois dans l'histoire du mythe, il n'est fait aucune mention de la malédiction divine qui, de génération en génération, s'abat sur les descendants d'Atrée. Aucune catastrophe n'est à l'avance programmée. Giraudoux imagine même de possibles issues heureuses à l'action : les Euménides* suggèrent à Oreste de ne pas écouter sa soeur (II, 3); elles justifient l'adultère de Clytemnestre, trop abandonnée d'Agamemnon pour ne pas chercher ailleurs un réconfort (II, 3). Elles considèrent que le meurtre d'Agamemnon appartient à un passé qu'il est inutile de remuer (II, 3). Elles tentent même de retenir Oreste d'aller assassiner Clytemnestre et Égisthe (II, 7).

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