En s’éloignant de la nature, l’humanité a-t-elle fait son propre malheur ?
Publié le 13/12/2021
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Dans un monde où l’être humain se distingue par sa domestication des autres espèces, sa culture complexe, mais aussi ses nombreuses transformations sur les différents écosystèmes, il est important de se demander quel rapport il entretient avec la nature et si ce dernier le rend extérieur et/ou supérieur à elle. Il faut donc que l’homme arrive à distinguer la frontière entre la nature et ce qui ne l’est pas.
Dans ce sens, la nature est ce qui dans une espèce vivante n’est ni artificielle, ni culturelle de manière générale, or l’être humain dans la majorité des cas n’est entouré que de choses qu’il a lui-même créées. On peut se demander alors si ce dernier ne s’est pas complètement éloigné de la nature, et de cette manière n’a pas renié une partie fondamentale de lui-même qui peut causer son malheur.
Cependant, cet éloignement aurait-il pu réellement causer le malheur de l’homme ? Le bonheur est une satisfaction profonde et durable liée à la réalisation de choses qu’il a pues désirer, et les créations de l’homme n’ont vu le jour qu’à cause de la volonté de ce dernier de les créer. La nature, même étant un fragment important de l’identité de l’homme reste un endroit ou un état d’esprit où il n’y a point de culture et ainsi point de justice, sauf pour la sélection naturelle, puisque ces derniers sont les fruits d’une action consciente, volontaire et réfléchie, donc pas naturelle. Ainsi, la nature peut-être un endroit, ou un état d’esprit où la violence n’a pas de définition propre puisque c’est une notion inconnue et qu’elle semble naturelle.
Toutefois, l’égoïsme inné de l’Homme à chercher son bonheur, malgré les conséquences que cette action peut causer sur la nature, n’a-t-elle pas fait de ce dernier un esclave de sa propre quête ? Si oui, le retour à la nature peut-il s’avérer être la seule issue pour son bonheur ?
Malgré le fait que la nature reste omniprésente dans la vie de l’homme sous différentes formes, la familiarité qu’il entretient avec elle n’est plus la même. En effet, l’Homme a perdu le contact direct avec la nature et de ce fait, a effacé une partie de sa sensibilité envers elle. De cette manière, poussé par les normes de la culture, il est devenu chose commune pour l’homme de modifier la nature. Certes, chaque espèce ajoutent sa part de transformation dans la nature, mais les transformations de l’homme prennent des proportions tellement grandes et sont si artificielles qu’il est difficile de les qualifier de naturelles.
Les déforestations, l’agriculture intensive, et l’extinction de certaines espèces due à la chasse sont des exemples concrets d’actions volontaires de l’Homme dans le but de modifier la nature pour son propre bénéfice.
Ainsi, avant même de causer son propre malheur, l’homme cause celui de la nature.
Tôt ou tard, l’homme devra assumer les conséquences de ces actions et se rendre compte de ses responsabilités vis-à-vis du monde naturel, car même s’il s’est éloigné de la nature, il reste quand même étroitement lié à elle.
En effet, la plupart des créations de l’homme utilisent des produits qui viennent de la nature, comme le bois. Même si une majeure partie de sa sensibilisation envers la nature a disparu, il en reste une infime partie, on peut alors comprendre que la première manifestation du malheur de l’homme directement lié à la nature est sa conscience. Il devient alors de notre devoir de changer les choses, réparer les dégâts et sauver ce que l’on peut car chaque être humain normalement constitué est soumis à une loi morale guidée par la raison. Evidemment, les causes poussant l’Homme à agir peuvent être diverses : ses intentions peuvent être bonnes, ne voulant que le simple bien de la nature qui l’entoure, tout comme il peut être poussé par une crainte de voir la fin de son bénéfice égoïste.
«
On peut se demander quand est -ce que l’homme est devenu si égoïste ou du moins indifférent .
La vérité étant que l’égoïsme fait partie de l’humain, simplement elle ne s’exprime pas de la même façon
pour tout le monde. Cependant, il est évident que l’homme à son état naturel n’a prouvé son égoïsme
que par le biais de son instinct de survie, tandis que l’homme « civilisé » fait preuve d’ égoïsme pour des
choses qui ne mettent pas en danger sa vie.
Ce dernier point rejoint l’avis de Jean -Jacques Rousseau qui
pense que le contenu d u cœur d’un humain à l’état naturel et l’un civilisé n’est guère le même .
Selon
lui, la repos et la liberté de l’homme « sauvage » repose sur l’a taraxie de l’âme, une absence de trouble
et d’inquiétudes.
On peut alors comprendre que l’homme sauvage vit dans une sorte de bulle d’ignorance
qui le protège de sa propre perversité , dans le sens d’ égoïsme extrême qui résultent de la prise de
conscience de son potentiel destructeur envers le monde qui l’entoure et peut -être soi -même .
C’est aussi
ce que pense Zhuangzi, penseur chinois du IVème siècle, dans son œuvre complète ,
« les hommes étaient simples, comme la nature à ses débuts. ».
Ici, et dans le texte de Jean
Jacque Rousseau, la nature prend une connotation positive : elle est innocente, calme , et simple ,
tout le contraire de la civilisation qui est présenté comme vile, agitée et stressante, complexe et
perverse par ces auteurs.
L’Homme aurait dont délaissé les biens qui le mènent à la sérénité
contre une vie misérable.
Il serait donc devenu esclave de sa culture, de sa modernité.
Rousseau
va même jusqu’à dire que « l’homme sociable toujours hors de lui ne fait vivre que dans l’opinion
des autres, et c’est pour ainsi dire, de leur seul jugement qu’il tire le sentiment de sa propre
existence ».
Il dénonce i ci le fait que l’être humain porte un intérêt primordial sur le regard qu’on
porte sur lui et qu’ainsi seul l’opinion des autres sur lui -même lui prouve son existence.
Ainsi on peut constater que l’homme a quitté sa sérénité pour rejoindre la civilisation et
maintenant menace la sérénité de la nature .
Cependant, peut -on dire que le changement fut
voulu ? L ’homme aurait -il pu continuer à vivre d e manière naturelle ? L’ignorance de l’homme
sauvage est -elle réellement à envier ? Ce dernier est -il même conscient de son existence ?
Si tout était naturel au début, la culture , dans le sens d’actions volontaires et réfléchi es
menant à changer l’environnement et sa manière de vivre, ne l’est pas.
L’éducation scolaire par exemple n’est pas naturelle, la création de s lois , sauf celle de la nature ,
et le système monétaire ne l’est pas non plus , car tout cela fait partie de la civilisation, de la
culture .
Pourtant, elle n’a pas pu émerger à partir de rien.
Il est donc fondamental de comprendre
que la culture est certes le résultat d’une machination intellectuelle de l’homme et le fruit de sa
créativité mais que ces deux actions font parti d’un mécanisme naturelle de l’hom me .
C’est une
pensée énormément partagé e par les mécanistes, philosophes pensant qu ’il n’y a pas de fin s ou
d’intention s, seulement des causes efficientes .
C’est de cette manière que l’homme a crée le feu,
il n’y avait pas de but recherché, puisqu’il a été probablement créé par accident , cela peut faire
écho à la théorie de la finalité externe de Descartes .
En revanche , la transmission du savoir aux
autres générations a été faites grâce aux habitudes, mécanismes automatiques et pourtant pas
naturels.
L’hum anité apprend donc grâce au monde qui l’entoure , et crée ainsi au fur et à mesure
une culture, même si la source même de celle -ci est naturelle. Ainsi l’homme est destiné à créer
une culture, à changer l’environnement qui l’entoure et sa manière de vivre, mais libre à lui de
le faire.
Selon Hegel, le détacheme nt de l’homme par rapport à la nature est important .
Il
considère l’état de nature comme un état « de rudesse, de violence, et d’injustice » car il n’y a
pas de culture évidente pour soumettre l’anarchie.
Lorsque la loi du plus fort règne, la violence
et l ’injustice ne peuvent être qu’omniprésent s.
Selon lui, pour échapper à son état de prééminence
« il est donc indispensable que les hommes échappent à cet état pour accéder à un autre état, où
prédomine la volonté raisonnable ».
Il faut donc que l’être humain accepte la culture comme un
échappatoire de la nature sauvage.
En réalité, l’émergence de la culture, aussi artificielle soit -elle, a pu permettre à l’homme
de faire de grand progrès techniques , même sur la nature..
»
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