en quoi un régime autoritaire peut-il contribuer à faire ressortir chez un individu un caractère violent ?
Publié le 16/07/2024
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«
En quoi un régime autoritaire peut-il conduire à faire
ressortir chez un individu un caractère violent ?
Bonjour messieurs/mesdames,
J’ai décidé de m’intéresser aujourd’hui à la question
suivante, « en quoi un régime autoritaire peut-il conduire à
faire ressortir chez un individu un caractère violent ? ».
Pour cela, j’ai traité cette question en me référant au thème
Histoire et Violence vu cette année en spécialité HLP ainsi
qu’à des sources extérieures.
Pour commencer, il serait intéressant de définir ce qu’on
peut appeler par comportement violent et par régime
autoritaire.
Pour ce qui est du comportement, celui-ci peut
être représenté par l’utilisation des forces et/ou d’un
pouvoir (qu’il soit physique ou psychique) dans le but de
contraindre, de dominer ou de tuer.
Le régime autoritaire, lui, est un régime qui par divers
moyens (propagande, répression, etc) cherche la
soumission et l’obéissance de sa société.
Par cela, j’inclurais
alors également les régimes dits dictatoriaux et totalitaires,
c’est-à-dire un régime dans lequel une personne ou un
groupe de personne exercent tous les pouvoirs de façon
absolue sans qu’aucune loi ne les limitent et un régime à
parti unique où n’est admise aucune opposition organisée.
Concentrons-nous donc sur les différents processus pouvant
conduire à la violence, dans les cas où ceux-ci sont engagés
dans ce type de régimes politiques, en nous aidant de
plusieurs références, qu’elles soient littéraires ou
philosophiques.
Il serait intéressant d’étudier la question de la soumission à
l’autorité.
En effet, puisque dans un régime autoritaire tout
est organisé de telle sorte qu’il n’est admise aucune
opposition et que l’Etat tend à exercer une mainmise sur la
totalité des activités de la société et sur ses individus ; un
habitant d’un tel régime se doit d’obéir aux ordres donnés
s’il ne veut pas subir de réprimande.
Intervient alors les cas
où c’est l’Etat lui-même, figure d’autorité, qui contraint ses
habitants à user de la violence.
C’est dans cette perspective
que l’expérience théorique de Stanley Milgram décrite dans
son œuvre « Soumission à l’autorité : un point de vue
expérimental » publiée en 1974, peut servir d’illustration.
Dans celle-ci, un individu qui pense participer à un projet de
recherches sur la mémorisation, est placé en statut de
maitre et doit appuyer sur un bouton à chaque fois que son
élève se trompe.
L’élève reçoit alors une décharge
électrique qui devient de plus en plus violente.
En réalité,
personne ne reçoit de décharge, c’est ce que l’on fait croire
à l’individu qui est désigné maitre.
Le but de cette
expérience est de montrer jusqu’où pourrait aller un
individu lorsqu’une autorité, ici des médecins d’un centre de
recherche, l’oblige à devenir bourreau.
Ce qui est intéressant à voir, c’est qu’ici, l’individu ne
devient pas bourreau parce qu’il est cruel de nature mais
plutôt parce qu’il s’est reposé sur la figure d’autorité que
constitue l’institut de recherche.
Parce qu’il n’ose pas la
contredire, il se réduit à être un pion.
Les conséquences
sont alertantes, le plus commun des hommes pourrait alors
se retrouver à causer directement la souffrance d’un de ses
semblables juste parce qu’on le lui demande.
De plus,
soulignons qu’ici, c’est l’autorité qui autorise, normalise et
protège les comportements violents.
Alors, le sujet va se
convaincre, se persuader lui-même que ce qu’il fait est
correct.
Si l’on suit une piste Kantienne, on pourrait également
expliquer ce comportement en s’aidant de la théorie de la
confusion.
En effet, dans son œuvre intitulée « La religion
dans les limites de la simple raison » publiée en 1793,
Emmanuel Kant émet l’hypothèse d’une confusion de
l’individu qui entre guillemets « fait le mal ».
Il n’aurait
plus de boussole intérieure et ne serait plus capable de
distinguer le mal du bien.
C’est ce qui serait arrivé au
maitre de l’expérience de Milgram, celui-ci n’aurait plus été
capable de savoir quelle action était la meilleure à exécuter,
laquelle choisir de façon raisonnable et sensée, c’est-à-dire
de ne pas laisser souffrir cet élève avec des décharges
électriques beaucoup trop élevées.
Que ce soit par soumission à l’autorité ou par confusion,
dans les deux cas se pose pour l’individu la question de la
responsabilité.
Certes, pour le dire dans des termes
simplistes, il n’a pas osé dire non ou il n’a pas su ce qu’il
fallait faire mais il a tout de même exécuté un acte
irréversible en ayant toujours eu la possibilité de ne pas le
faire.
Dans l’Histoire, nous avons justement connu le cas d’un
homme se servant de l’argument de la déresponsabilité
pour se défendre des crimes qu’il a commis dans le cadre
d’un régime autoritaire et totalitaire.
Cet homme se nomme Adolf Eichmann.
Il était le spécialiste
des camps de la mort pendant la 2GM.
Précisément, son
métier était de gérer le bon approvisionnement des usines
d’extermination en matière première humaine.
Lors de son
procès en 1961, il va au moment de sa tentative de défense
affirmer n’avoir été en aucun cas responsable de ces
camps.
Pour lui, il n’a fait qu’obéir aux ordres que ses
supérieurs lui ont....
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