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En quoi les circonstances conditionnent-elles la liberté ?

Publié le 30/08/2005

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La volonté est absolue ou n'est point. En effet, si un élément d'une action n'est pas voulu par l'agent, alors cela signifie que l'action n'est libre. De ce point de vue, tout élément extérieur qui viendrait contraindre et déterminer l'action marquerait par là la fin de la liberté. Si donc les circonstances de la vie conditionnent la liberté, cela implique que nous ne sommes pas libre. Mais d'un autre côté, nous voyons que nous sommes toujours en situation, que nos choix et décisions renvoient toujours à une connaissance de la réalité, et qu'il serait absurde de nier la volonté en raison de la condition humaine. Le problème est donc ici que la nature de l'homme, sa liberté, doit composer avec sa condition : la réalité extérieur non choisie. Comment alors comprendre une liberté agissante dans le monde ? Les évènements que je ne choisis pas ont-ils une influence déterminante sur mes choix ?

« dépend pas de lui.

De ce point de vue, la liberté, au sens de la capacité à délibérer et à faire l'action quiconvient, dépend des circonstances extérieurs (famille, cité). Dès lors, et comme le remarque Locke dans l' Essai sur l'entendement humain , l'homme n'est pas libre de ses volitions.

Les volitions de l'homme proviennent de sa nature.

Ainsi par exemple, l'homme n'est pas libre devouloir ou non être heureux.

Tous les hommes désirent le bonheur, même s'ils se trompent sur les moyens del'atteindre.

Cela veut dit que la liberté ne consiste pas dans le libre arbitre, mais simplement dans la libreaction.

Je ne suis pas libre, si je tombe d'un pont, de désirer ne point tomber.

Et je ne suis pas libre non plusde tomber.

Mais si j'avais eu une quelconque liberté, ça aurait été celle de ne pas tomber.

Autrement dit, noschoix ne sont pas en notre pouvoir, mais seulement nos actions, quand les circonstances s'y prêtent.

La libertéconsiste en effet à pouvoir agir selon notre volonté.

Mais ce pouvoir, lui, dépend bien des circonstances de lavie.

Ainsi, je ne suis pas libre de voler car, même si je le veux, je ne peux pas accomplir les actions quipermettraient d'atteindre ce but.

La liberté est donc toujours limitée par les circonstances de la vie. III) Mais alors, une véritable liberté est-elle encore possible ? Dès lors, la liberté n'est possible que si les circonstances de la vie s'y prêtent.

Autrement dit, la libertésupposerait de ne pas être déterminé par certains événement.

Autrement dit, mon action serait alors dans unerelation d'indifférence à l'égard des circonstances de la vie.

Cette action supposerait que ce que je fais n'estpas déterminé par ces circonstances.

Mais on aboutit au paradoxe suivant : si je suis indifférent à ce quim'entoure, aux différentes circonstances, alors mon action ne peut jamais s'inscrire dans le monde.

On aboutitau problème suivant : soit je suis déterminé par les circonstances (ma nature ou bien l'état de la réalité autourde moi), et alors je ne suis pas libre.

Soit je ne suis pas déterminé, mais alors mon action, qui elle doit bienavoir lieu dans la réalité, ne peut pas avoir lieu librement, car il faut bien prendre en compte la réalité.

Il fautdonc approfondir la relation que la liberté peut avoir avoir les circonstances de la vie, à travers cette questionde l'indifférence. Comme le remarque Descartes (au Père Mesland, 9 février 1945), il faut distinguer soigneusement deux sens dela notion d'indifférence.

On peut tout d'abord définir l'état d'indifférence au sens négatif : "état dans lequel setrouve la volonté lorsqu'elle n'est pas poussée d'un côté plutôt que de l'autre par la perception du vrai ou dubien".

L'état d'indifférence est donc définit négativement.

Cette état suppose l'absence d'une perception dubien ou du vrai.

C'est un état d'ignorance sur le monde.

Dans la situation d'indifférence, mon action, n'est pasorientée par mon entendement (une connaissance).

Autrement dit, si je choisis, ce ne peut être qu'au hasard.Je ne suis donc pas vraiment libre.

C'est pourquoi il s'agit ici du "plus bas degré de la liberté", qui consiste à sedéterminer (à choisir) pour des choses qui nous indiffèrent.

Ex : se déterminer à prendre, entre deux objetsidentiques, l'un ou l'autre, n'est pas un acte de liberté pleine et entière car ma volonté procède au hasard.

Onn'a donc pas un véritable choix qui repose sur une connaissance de la situation.

Ici donc, s'il n'y a pas deconditionnement par les circonstances de la vie, il n'y a pas non plus cependant de véritable acte libre,puisqu'il s'agit d'un acte hasardeux. Descartes expose ensuite une autre conception de l'indifférence, positive : conception "positive" de "sedéterminer pour l'un ou l'autre des deux contraires".

Ici, l'acte de liberté ne porte pas sur des chosesindifférentes car il s'agit de contraires.

Ici, Descartes admet que cette capacité positive à se déterminer n'estpas du même type que la première indifférence.

Cette faculté est en réalité le libre arbitre, et il se trouve dansla volonté même quand nous avons la connaissance du bien et du vrai.

La détermination de l'action provient icide la raison.

Car, en effet, nous pouvons toujours décider de résister à suivre le bien, si nous pensons par làque nous affirmerions notre libre arbitre.

Autrement dit, la liberté ne consiste pas à être indifférent, mais pasnon plus à suivre notre désir, mais à choisir de suivre le bien dès que nous le connaissons ou à ne pas le suivredans l'unique cas où nous pensons que c'est un bien de nous affirmer (de nous prouver à nous-même que nous somme libre), ce qui est encore suivre le bien. IV La liberté n'est pas indépendance à l'égard des circonstances extérieures de la vie maisautonomie. - La liberté n'est plus alors la simple indépendance à l'égard de l'extériorité, mais l'autonomie, c'est-à-dire lacapacité à s'autodéterminer, à être à soi-même sa propre loi.

Ainsi, comme le signale Rousseau, obéir à la loi qu'ons'est prescrite est liberté, car la loi n'est pas une contrainte externe, mais une obligation que l'on choisit de suivreou non ( Lettres écrites de la montagne , Huitième Lettre).

« On a beau vouloir confondre l'indépendance et la liberté, ces deux choses sont si différentes que même elles s'excluent mutuellement.

Quand chacun fait ce qu'il luiplaît, on fait souvent ce qui déplaît à d'autres, et cela ne s'appelle pas un état libre.

La liberté consiste moins à fairesa volonté qu'à n'être pas soumis à celle d'autrui...Il n'y a donc point de liberté sans lois ».

En effet, la Loi restreintl'indépendance et permet donc à chaque individu de ne plus est soumis aux autres puisque chacun l'est à la Loi.

Cen'est donc pas l'obéissance qui s'oppose à la liberté, car il n'y a pas de liberté sans obéissance (de tous !) à la Loi.Mais c'est la soumission à autrui qui s'y oppose.

La Loi permet d'éviter cette soumission.

Dès lors, la loi s'opposantau désir et à l'intérêt particulier, la liberté suppose d'en finir avec le désir, avec l'intérêt particulier, pour s'orientervers le bien général. Cette liberté qui est celle de l'homme, Hegel nous montre qu'elle provient de sa pensée et de l'écart qu'elle est. »

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