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En quoi consiste l'ambiguïté dans le mot tolérance ?

Publié le 30/12/2009

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De manière générale, la tolérance consiste dans l'acceptation par une autorité de certaines conduites non conformes aux moeurs ou aux lois, parce qu'elle estime la répression impossible ou dangereuse, voire même néfaste. Mais le mot « tolérance « est avant tout le produit d'une histoire qui en a circonscrit le sens. A cet égard, la principale sédimentation historique de la tolérance a lieu au XVIIIe siècle. Les philosophes des Lumières avaient alors entrepris de lutter contre les superstitions religieuses ou sociales. C'est donc par opposition à l'intolérance et au fanatisme que la tolérance s'est vue définir comme une attitude morale consistant dans le respect des opinions et des moeurs des autres hommes. Cependant, le mot « tolérance « traduit une double ambiguïté, tant sur le plan moral, que d'un point de vue logique. D'une part, en effet, la tolérance témoigne à la fois d'un optimisme, puisqu'elle considère que tous les hommes doivent s'entendre quelles que soient leurs différences culturelles, et d'un pessimisme, en ce qu'elle reconnait implicitement qu'aucune valeur absolue, telle que la Vérité, le Bien ou le Juste, ne peut régir la vie d'hommes si différents de moeurs. D'autre part, la tolérance semble comporter une contradiction dans son essence même : elle est une valeur qui autorise toutes les valeurs, y compris celle de l'intolérance. Ne contenant pas de manière immanente sa propre limite par laquelle elle pourrait se démarquer de l'intolérable, elle se ruine elle-même. Notre réflexion se situera donc à la croisée de ces deux ambiguïtés, et tentera de montrer comment on peut les dépasser.

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