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En quel sens peut-on parler d'une nature humaine ?

Publié le 28/08/2005

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Dès lors, il n'y a pas, dans cette perspective existentialiste, de nature humaine, puisqu'il n'y a pas de Dieu pour la concevoir et que l'homme est seulement un projet et une transcendance. Aux yeux de Sartre, il y a, en réalité, incompatibilité radicale entre nature humaine universelle et liberté. Ainsi le concept de « nature » est liquidé par l'existentialisme athée, qui valorise la libre transcendance humaine.1° Dieu n'est pas.2° Il n'y a pas de nature humaine.3° L'homme est libre.Ces trois propositions représentent les énoncés de base de l'existentialisme sartrien.  3. Synthèse : la nature humaine comme base biologique modelée par la culture a) La nature, entité biologique Néanmoins, la pensée existentialiste demeure au stade de la scission, de la « dichotomie », puisqu'elle sépare radicalement deux manières d'être, la nature et la liberté, et puisqu'elle rejette la première sans être en mesure d'opérer la moindre réunification. Or, ce faisant, elle répudie un concept, celui de nature qui, pris en un nouveau sens, retrouve de nos jours sa validité.

La nature est, au sens étymologique du terme (natus, du verbe latin nascor : naître) l'état dans lequel naissent les hommes. Parler de nature humaine, c'est donc faire référence à une essence qui, en nous, serait donnée et innée, et non point acquise. De plus, cet état, s'il faut en croire l'intitulé du sujet, peut être posé comme immuable, non susceptible de transformation (identique), à travers les divers devenirs, les écoulements du temps, les changements continuels, qui transforment le présent en passé (les durées multiples).  Le problème est alors de comprendre si la liberté humaine est possible lorsque l'homme est envisagé comme possesseur d'une nature humaine.  

« d'opérer la moindre réunification.

Or, ce faisant, elle répudie un concept, celui de nature qui, pris en un nouveausens, retrouve de nos jours sa validité.

En effet, l'idée de nature humaine n'est pas dépourvue de toutesignification.

Mais la nature ne renvoie plus aujourd'hui à l'unité d'une ratio commune aux différents peuples.L'humanisme abstrait et universaliste a éclaté depuis le XXe siècle.

L'idée de nature humaine renvoie, de nos jours,sinon à une raison identique, du moins à une base biologique rendant compte de l'unité de l'homme.

On ne peut sepasser de cette idée de nature humaine, à savoir la notion d'une unité d'espèce : « La négation de cette idéed'espèce humaine est aussi délirante que l'occultation ou la négation de l'idée d'espèce pour le rat, le chat, le pou.Croire qu'on ne peut parler de l'homme qu'en excluant son être biologique est un délire » (E.

Morin, L'individualité del'homme in Philosopher, p.

45).Dès lors, l'idée de nature humaine est celle d'une essence biologique de l'homme, mais il nous faut concevoir cettenature de manière ouverte et non réductrice : c'est la culture qui actualise ces virtualités biologiques. b) La culture actualise la nature biologique La nature humaine conçue comme base bio-anthropologique représente en effet une puissance et une virtualité que.la culture actualise.

Tout ce qui fait partie de notre essence biologique s'accomplit, chez l'homme, par le canal dela culture.

L'homme est, en effet, un être totalement culturel, en même temps qu'il est un être totalement naturel.Tout est naturel et culturel en lui, de manière indissociable.

Le moindre de ses aspects, le plus élémentaire de sessentiments, doivent tout à des faits de civilisation et de culture.

Les émotions et les conduites passionnelles sontinventées comme les mots.

Tout passe par le langage qui donne sens à toute l'affectivité.Tout est donc totalement culturel chez l'homme : la culture informe les virtualités biologiques. c) La culture comme projet libre Or, la culture n'est rien d'autre que le projet spirituel qui donne sens à la vie de l'homme.

Dès lors, on peut concevoirune nature humaine (biologique) modelée par la culture et la liberté.

La culture, définie comme l'univers de lacivilisation, représente, en effet, la partie de son environnement que l'homme crée lui-même.

Par elle l'homme sehausse au-dessus des autres espèces et apparaît comme une libre transcendance. C.

Conclusion Il existe bien une nature humaine comprise en tant que base bio-anthropologique, mais il faut la concevoir demanière non réductrice, comme une matière modelée par la culture.

Cette nature humaine n'est pas vraimentidentique en tout temps, elle est plastique, susceptible d'évolution.

La nature humaine n'est pas un fatum, un destinqui nous courbe sous un joug.Le problème était de savoir si la liberté humaine est possible lorsque l'homme est envisagé comme possesseur d'unenature humaine.

Si cette dernière est conçue comme une puissance et une virtualité structurée par la culture, laliberté reste pensable.. »

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