Devoir de Philosophie

En quel sens peut-on dire d'un animal qu'il est raisonnable ?

Publié le 28/08/2005

Extrait du document

Transition : Que l'homme puisse être défini comme animal raisonnable ne pose pas de problème mais une difficulté persiste dans la mesure où même si l'homme possède une raison il n'en fait, pour autant, pas tout le temps usage et peut donc agir de manière déraisonnable. Deuxième partie : L'homme peut agir irrationnellement. 2.1 Il y a de l'irrationnel dans l'âme humaine. « On voit ainsi que la partie irrationnelle de l'âme humaine est elle-même double : il y a d'une part, la partie végétative, qui n'a rien de commun avec la principe raisonnable, et, d'autre part, la partie appétitive ou, d'une façon générale, désirante. » ARISTOTE, Éthique à Nicomaque I 13. 2.2 La tripartition de l'âme humaine. Si le mauvais cheval domine le bon cheval alors l'âme sera déréglée et agira de manière déraisonnable. « Au début de cette allégorie, j'ai distingué dans l'âme trois parties, et assimilé les deux premières à des chevaux et la troisième à un cocher.

 Le problème posé par ce sujet a pour objet la définition commune de l'homme qui l'identifie à un « animal raisonnable «. Si la nature biologique de l'homme ne peut être remise en doute, autrement dit l'homme fait bien partie de l'espèce animale et ce n'est pas ce qui est interrogé dans le sujet, pour autant sa qualité d'être raisonnable, elle, n'est pas hors de doute. En effet même si l'homme peut être défini comme étant doué de raison, il n'en reste pas moins qu'il n'en fait pas toujours usage. C'est pourquoi il peut être l'auteur d'un jugement ou d'une action irrationnels. L'adjectif raisonnable comme l'adjectif rationnel se rapportent à la raison, mais le premier concerne le domaine pratique alors que le second concerne plutôt le domaine théorique, même si une action déraisonnable pourra être dite irrationnelle. La difficulté consiste donc à concilier la nature humaine, qui est raisonnable, et ses expressions, ou actions, qui ne le sont pas nécessairement. Dans un premier temps il s'agira d'affirmer dans quelle mesure l'homme peut être défini comme étant un animal raisonnable. Ensuite il faudra nuancer cette caractéristique essentielle de l'homme en montrant qu'il est capable d'irrationalité. Enfin la possible conciliation entre la nature de l'homme et ses déviations devra être soulignée au profit de la raison comme faculté déterminante de l'être humain.

« Que l'homme soit un être vivant, et, plus précisément une espèce appartenant au règne animal, nul ne le conteste.

Tl n'empêche qu'au sein de ce règne l'homme manifeste des spécificités qui le distinguent de ses congénères, des capacités qui demandent à celui qui veut proposer une définition judicieuse de rechercher ce propre de l'homme qui fait sa différence spécifique.

Depuis Aristote.

une de ces définitions consiste à poser la raison comme la faculté adéquate.

Dire en effet que l'homme est l'animal raisonnable signifie qu'en toute chose un comportement humain est un comportement guidé par la raison et non pas seulement par l'instinct par exemple. Ainsi l'homme qui a un problème théorique ou pratique à résoudre est sensé réfléchir, procéder à un examen rationnel, et ensuite suivre les indications ainsi obtenues.

Cette définition pourtant ne va pas de soi: la sagesse n'est pas au monde la chose la mieux partagée, et visiblement les comportements irrationnels sont légion.

Est-ce à dire qu'il faut refuser la qualité d'homme à qui manifeste de tels comportements? Cela semble bien difficile sauf à exclure de l'humanité un nombre impressionnant d'êtres humains. Une telle question nous invite donc à nous interroger sur la nature de l'homme.

De toutes les facultés que nous possédons, qui forment notre essence, il nous faut déterminer celle qui est à la source de notre humanité, et qui donc ultimement explique toutes les dimensions de notre existence et interdit de nous confondre avec les autres animaux.

Mais cela implique également de bien prendre la mesure de la différence entre l'homme et ranimai: cette différence vient-elle d'une faculté particulière que la nature nous aurait donné en propre, de la même façon qu'elle distribue à chaque animal des traits distinctifs ou est-elle plus radicale, nous demandant éventuellement de remettre en cause cette pure naturalité que la définition proposée, celle d'un animal raisonnable, semble impliquer? C'est ce que nous examinerons en analysant dans un premier temps en quoi la définition par la raison est appropriée, puis, devant les difficultés rencontrées, en envisageant une autre spécificité, la liberté. Les philosophes grecs de l'antiquité, en accord avec leurs présupposés civilisationnels, avaient coutume de définir l'homme par la présence du « logos », c'est-à-dire d'une âme raisonnable capable de nous faire agir suivant les principes contenus dans un discours logique.

Cette âme distinguait l'homme des végétaux, qui possédaient une âme végétative expliquant leur différence avec la matière brute , et des animaux qui possédaient de surcroît un thumos, une âme expliquant leur capacité de mouvement: chez l'homme, c'est la raison qui devait dominer les âmes inférieures, nous dirions aujourd'hui leurs instincts.

Certes, ces penseurs savaient bien que cet état naturel de l'homme adulte pouvait être défaillant: il existe des maladies de l'âme, les passions, comme il existe des maladies du corps.

Mais l'homme en bonne santé use de sa raison naturellement car c'est bien ce qui constitue son essence propre.

C'est donc judicieusement que l'on définit l'homme comme l'animal raisonnable ainsi que le. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles