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En quel sens peut-on dire de l'histoire qu'elle éduque l'humanité ?

Publié le 25/04/2011

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       Si l'on s'interroge sur l'humanité en général, il est important de s'interroger sur son histoire. En quel sens peut-on dire de l'histoire qu'elle éduque l'humanité ? L'histoire regroupe deux sens : celui issu de son étymologie grecque, « historia «, signifiant enquête, au sens de l'étude des faits historiques, nécessitant donc un récit et un narrateur ; ainsi que le sens de l'ensemble de ces faits historiques reliés à l'humanité. Eduquer, donner une éducation, équivaut à former l'esprit, en développer les capacités morales et intellectuelles notamment. L'éducation permet donc à l'homme de juger de ce qui est bien ou mal pour progresser vers une vie meilleure. L'humanité est ici comprise comme le genre humain. Quelles relations peut-on établir entre l'histoire et l'humanité, et comment l'histoire nous éduque-t-elle ? Après avoir dans un premier temps démontré que l'histoire est le propre du genre humain, de l'humanité, nous nous intéresserons aux bienfaits de l'histoire sur l'éducation de l'Homme, avant de voir dans un troisième temps que néanmoins, certaines limites se posent à ces bienfaits.

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« Il est évident que l'histoire a un rôle bénéfique sur l'humanité, du moins l'étude des faits historiques peut amenerl'homme à se rendre compte de ses erreurs passées pour ne pas les reproduire, ou bien à s'inspirer du meilleur denotre histoire pour bâtir un monde meilleur.

C'est pour cela que le devoir de mémoire est essentiel pour l'éducationde l'humanité.

En effet, si éduquer, c'est rendre plus moral, alors le travail sur les faits passés est essentiel. Il y a tout d'abord le devoir de mémoire sur les erreurs du passé, les passages les plus traumatisants de notrehistoire.

S'éduquer, c'est d'abord apprendre, et apprendre de ses erreurs est un plus dans l'apprentissage.

Car lareproductibilité de l'histoire permet de pouvoir anticiper et de prendre les bonnes décisions si un tel évènnement estdéjà arrivé et que l'on en a tiré des leçons.

Cependant, pour les événement les plus traumatisants, il est souventdifficile d'avoir une banque d'information très importante.

Ainsi, pour la Shoah, un des évènements les plusdouloureux et traumatisants du XXème siècle, et peut-être de toute l'histoire, il fût difficile dans les premiers tempsde reccueillir des informations en masse.

En effet, beaucoup de témoins potentiels, anciens déportés ayantréchappé de peu à l'extermination massive, se heurtèrent au problème de la difficulté de dire l'indicible.

C'estpourquoi les témoignages se firent majoritairement plusieures années, plusieures décennies après la libération dudernier camp d'extermination.

C'est pourquoi les témoigages bouleversants de ces périodes les plus sombres sonttrès précieuses pour l'humanité, elles l'éduquent à proprement parler, en lui faisant distinguer le bien du mal demanière à essayer de n'en tirer que le bien ; c'est une éducation morale essentielle. Mais il y a aussi le devoir de mémoire sur ce que l'humanité a fait de meilleur, pour s'en inspirer ou en tirer modèle.Ces exemples de réussites passées permettent de nous projeter dans un avenir notamment moralement meilleur.Ainsi, il est important de se remémorer par exemple la recherche médicale désintéressée qu'effectua Pasteur dans lebut de sauver des vies humaines.

Il faut également se rappeler des combats des grands hommes, comme Gandhi ouMartin Luther King, qui combattèrent pacifiquement pour un monde plus libre et plus juste, et en payèrent parfois deleur vie, comme Martin Luther King, ou par exemple des résistant qui eux se battèrent aussi pour la justice et laliberté.

Il ne faut pas non plus oublier tous les anonymes ayant joué un quelconque rôle dans une action noble.

Il ya également le combat politique de certains hommes politiques et des philosophes pour la démocratie, lasouveraineté du peuple, entraînant des actions, de la Révolution Française de 1789 à la très récente Révolution deJasmin en Tunisie, en passant par la lutte pour les droits au travail du XIXème siècle à nos jours.

Tous ces exemplesdoivent être une source de motivation, d'inspiration, pour continuer ces luttes pour un monde meilleur, un mondeplus juste et plus libre, un monde plus moral, car le résultat d'aujourd'hui reste bien-sûr perfectible. Selon Hegel, si ce résultat reste perfectible, c'est parce que l'histoire tend vers la liberté, vers un monde meilleur,plus juste et plus moral à partir du moment où l'homme se bat pour défendre sa cause et prend conscience de saliberté.

L'histoire a une fin, au sens de terme et de but, un but ultime et suprême, un monde libre, juste et moral.Marx reprendra l'idée de fin, mais pour lui cette fin est une société égalitaire basée sur le communisme.

L'histoireserait donc un acheminement vers ce monde idyllique fait de morale, de justice et de liberté, une éducationprogressive. Mais cette idée suppose une sorte de science du progrès historique basé sur un déterminisme du devenir, alors quel'établissement d'une science de l'histoire semble impossible, notamment à cause de la subjetivité de l'historien, doncde l'individualité du récit qui s'oppose à l'universalité d'une loi scientifique.

De plus, ces deux idées téléologiquesnécessitent un progrès, une évolution.

Et regarder sans cesse en arrière permet-il d'aller de l'avant ? C'est pourquoi ces bienfaits de l'histoire sur l'éducation de l'humanité semblent tout de même avoir des limites. En effet, pour Fénelon, , l'historien idéal n'est « d'aucun lieu ni d'aucun temps », car il est sinon soumis, influencépar sa culture, son mode vie, son éducation.

Plusieurs exemples factuels s'opposent à cette définiton, montrant quetous les historiens sont loins d'être des historiens idéaux.

Par exemple, les « historiens » de l'Allemagne naziemodifièrent les programmes d'histoire dans l'enseignement, pour répondre à un régime de propagande.

Nous pouvonségalement citer la vision Gaulliste d'une France résistante toute entière, unie derrière la résistance pendant lesdures années de l'occupation.

Cette vision est nommée Résistancialisme, et oublie de mentionner par exemple le rôlede l'Etat Français et même de sa population dans le génocide juif ou la déportation des résistants, la participationde la France à la Shoah n'ayant été reconnue officiellement que 50 ans après la fin de la guerre, en 1995.

Sur lemême thème, nous pouvons citer l'existance de théories comme le révisionnisme ou le négationnisme, minimisant ouniant les chiffres du génocide juif par antisémitisme, thèses donc influencées par un jugement personnel donc loind'êtres objectives.

Car l'historien se heurte effetivement à sa tendance à juger les faits, l'historien étant le « fils deson temps » comme le dit Hegel.

Malgré son soucis d'objectivité, il subit les convictions de son époque mais aussi deses propres convictions.

Ainsi, il peut être fait un mauvais usage de l'histoire par les historiens, n'allant pas dans lesens de l'éducation de l'humanité.

L'histoire peut être modifiée ou arangée au gré de ceux qui la racontent pour desfins non morales et donc contraires à l'éducation.

Pour une histoire permettant l'éducation, il faut que celle ci soitrédigée par des historiens objectifs, honnêtes et oublieux de leurs influences de manière à bien remplir leur « mission. »

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