En quel sens l'homme peut-il etre irresponsable ?
Publié le 27/08/2005
Extrait du document
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il cette voix de la raison ? Ne sommes-nous pas en présence d'un cercle vicieux de l'irresponsabilité ?
● Cette question va nous permettre de choisir le problème dont nous avons besoin car, à y regarder de plus près, elle concerne tout homme.
En effet, avant d'être homme, au sens d'adulte, tout homme estenfant, c'est-à-dire irresponsable.
L'homme n'est pas créé ex nihilo , mais engendré, c'est-à-dire pris dans des réseaux contingents qui le précèdent, le rendent possible, et le définissent.
Comment l'enfant accède-t-ilà la responsabilité ? Par l'éducation certes.
Mais l'enfant, dans la mesure où, lorsqu'il la reçoit, il estirresponsable, ne le reste-t-il pas à l'égard de cette éducation ? Si la moralité et la rationalité se reçoiventde l'extérieur, ne semble-t-il pas, en fin de compte, que le vertueux comme l'immoral en soient irresponsable? Comment comprendre, alors, la responsabilité du vertueux, s'il n'est pas responsable de sa formation ? Etl'irresponsabilité de l'immoral ?
● Une dernière remarque : si la notion d'homme semble ne pas poser problème, il faudra veiller à ne pas lui présupposer trop d'évidence : c'est justement elle qui permettra de moduler l'irresponsabilité que l'onquestionnera.
Aux diverses states de sens de cette dernière, correspondent divers aspect de l'homme, qui nese réduisent pas les uns aux autres: le sujet, le sujet moral, la conscience, l'être rationnel, l'individu, etc.
Proposition de plan
I Facticité, déterminations sociales et historiques, inconscient.
FREUD Métapsychologie
« On nous conteste de tous côtés le droit d'admettre un psychiqueinconscient et de travailler scientifiquement avec cette hypothèse.
Nouspouvons répondre à cela que l'hypothèse de l'inconscient est nécessaire etlégitime, et que nous possédons de multiples preuves de l'existence del'inconscient.
Elle est nécessaire, parce que les données de la consciencesont extrêmement lacunaires ; aussi bien chez l'homme sain que chez lemalade, et il se produit fréquemment des actes psychiques qui, pour êtreexpliqués, présupposent d'autres actes qui, eux, ne bénéficient pas dutémoignage de la conscience.
Ces actes ne sont pas seulement les actesmanqués et les rêves, chez l'homme sain, et tout ce qu'on appelle symptômespsychiques et phénomènes compulsionnels chez le malade ; notre expériencequotidienne la plus personnelle nous met en présence d'idées qui nousviennent sans que nous en connaissions l'origine, et de résultats de penséedont l'élaboration nous est demeurée cachée.Tous ces actes conscients demeurent incohérents et incompréhensibles sinous nous obstinons à prétendre qu'il faut bien percevoir par la consciencetout ce qui se passe en nous en fait d'actes psychiques ; mais ils s'ordonnentdans un ensemble dont on peut montrer la cohérence, si nous interpolons lesactes inconscients inférés.
Or, nous trouvons dans ce gain de sens et decohérence une raison, pleinement justifiée, d'aller au-delà de l'expérienceimmédiate.
Et s'il s'avère de plus que nous pouvons fonder sur l'hypothèse de l'inconscient une pratique couronnéede succès, par laquelle nous influençons, conformément à un but donné, le cours de processus conscients, nousaurons acquis, avec ce succès, une preuve incontestablement de l'existence de ce dont nous avons faitl'hypothèse.
L'on doit donc se ranger à l'avis que ce n'est qu'au prix d'une prétention intenable que l'on peut exigerque tout ce qui se produit dans le domaine psychique doive aussi être connu de la conscience .
»
MARX ET ENGELS L'idéologie allemande
« Les individus sont toujours et en toutes circonstances «partis d'eux-mêmes», mais ils n'étaient pas uniques ausens qu'ils ne pouvaient se passer d'avoir des relations entre eux ; au contraire, leurs besoins, leur nature parconséquent, et la manière de les satisfaire les rendaient dépendants les uns des autres (rapport des sexes,échanges, division du travail): aussi était-il inévitable que des rapports s'établissent entre eux.
En outre, ilsentraient en rapport, non comme de purs Moi, mais comme des individus arrivés à un stade déterminé dudéveloppement de leurs forces productives et de leurs besoins, et ce commerce déterminait à son tour la productionet les besoins (...).
Il s'avère, il est vrai, que le développement d'un individu est conditionné par le développementde tous les autres, avec qui il se trouve en relation directe ou indirecte; de même, les différentes générationsd'individus, entre lesquelles des rapports se sont établis, ont ceci de commun que les générations postérieures sontconditionnées dans leur existence physique par celles qui les ont précédées, reçoivent d'elles les forces productivesque celles-ci ont accumulées et leurs formes d'échanges, ce qui conditionne la structure des rapports quis'établissent entre les générations actuelles.
Bref, il apparaît que c'est une évolution qui a lieu ; l'histoire d'unindividu pris à part ne peut en aucun cas être isolée de l'histoire des individus qui l'ont précédé ou sont sescontemporains : son histoire est au contraire déterminée par la leur (...).Nous avons déjà montré plus haut qu'abolir le caractère autonome des conditions existantes par rapport auxindividus, la soumission de l'individualité à la contingence, la subordination des rapports personnelles de l'individu auxrapports de classe de caractère général, etc., est en dernière instance conditionné par la suppression de la divisiondu travail.
».
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