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« En quel sens et dans quelle mesure est-il permis de dire que les faits ne sont jamais perçus qu'à travers des théories ? »

Publié le 16/09/2014

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b) Son caractère mesurable et sa pe)ception indirecte impliquent une grande complexité de moyens instrutnentaux : ces moyens supposent qu'en connaît et qu'on applique dans chaque expérience de nombreuses théories, dont les appareils employés sont des applications, et les grandeurs mesu­rées des notions fondamentales.

Ainsi, si j'étudie au moyen d'un spectroscope un spectre de raies lumi­neuses donné par une étincelle électrique éclatant dans un gaz :

La nature de l'expérience n'est intelligible pour moi qu'à travers plu­sieurs théories, comme par exemple celle qui relie les lois de la dispersion - de la lumière aux (Efférentes longueurs d'ondes, principe du spectroscope, et celle qui relie chaque élément chimique à un spectre de raies donné;

 

Le résultat quantitatif de l'expérience n'est perceptible qu'à travers ces mémes théories, et les données immédiates de l'expérience doivent être interprétées par référence à l'appareil idéal que je compare à celui que j'ai entre les mains : calcul des erreurs et estimation de la marge d'exactitude par référence à une expérience idéale.

« LOGIQUE B.

Conséquences d·e ia nature du fait scientifique.

- a', Son camc1iT1' d'être susceptible de 1'éJJétition irnpliq1rnnt nue g11rn1v:disation, suppose : - l'hypolhèsc générale du détcrminirn1c : il y n un ordre dam: la nature; -- la coiwiction que le foi! rn •11wslion obéit :, certaines lois connue" ou à trouver.

b) Son caractère n1e.wrable et sa pnception indirecte impliquent une grande complexité de moyens iw:[ rnfnenl aux : ces moyens supposent qu 'r n connait et qu'on applique dans chaqnc expérience de nombreuses théorie~, dont les uppareils employés sont des application3, et le,; grandenr,: mesu­ rées des notions fondamentales.

Ainsi, si j'étudie au moyen d'un spectroscope un spectre de raies lumi­ neuses donné par une étincelle électrique éclatant dans un gaz : La nature de l'expérience n'est intelligible pour moi qu ·à travers plu­ sieurs théories, comme par exemple celle qui relie ll-s lois de la dispersion .

de la lumière aux différenLes longueurs tl ·1mdc~.

principe llll spcc1 roscopc, et celle qui relie chaque élément chimique il un spectre de raies donné; Le résultat quantitatif .de l'expérience n'est perceptible r1u'à travers rrs mêmes théories, et les données immédiutes de l'expérience doivent ètre interprétées par référence à l'appareil idéal que je compare à celui que j'ai entre les mains : calcul des erreurs et estimation de la marge d'exactitude par référence à une expérience idéale.

Plus la technique instrumentale srient ifique se développe, plus la perception des faits devient une perception indirecte, supposant l'inter­ médiaire rl'un grand nombre de théories nécessaires pour donner une signi­ fication aux faits.

Ainsi, la trajectoire d'un corpuscule photographiée dans la chambre de WILSON ne prend de sens pour le savant que par l'inter­ médiaire d'une multitude de notions de physique atomique.

Pour un profane, cette trajectoire Iù•,:1 qn ·un 1rai1 hlnnc plm: on moins cou rhé sans signi­ fication.

Jl.

- J/eiTERPRÉTATIO:'i Ill: F llT :'CIE:'>TIF!Ql"E CONSISTE A LE RÉFÉRER A UNE THÉORIE DONT IL APl'.\l\AÎT cmnn: U:'> CAS PA.RTICULIER.

a) Ou bien il s'agit d'un fait nouveau qui ~nggrrc une 1 héorie nouvelle ainsi en fut-il des franges d'interférence et de diffraction qui, étudiées par FRES:'IEL, lui suggér,;rent la nouvelle théorie ondulatoire.

b) Ou bien il s'agit d'un fait pr;~vu par la théorie déjù constituée, et dont la véri!lcation doit appuyer cette théorie : aim:i, la diffractioll des ravons lumineux derril·re un petit écran préYue par· le calcul de Po1sso:1 d'après la théorie de FnESNEL.

c) Ou bien il s'agit d 'nu fait constituan l une Px péri en ce crucial•· et devant décider entre deux théories en présence : ainsi en fut-il de l 'expé­ rience de FOUCAULT comparant la vitesse de la lumière dans l'air el d'lIIS l'eau (voir la dissertation suirnnte'1.

d) Ou bien enfin ·le résultat imprévu d \me expérience laisse les esprits des savants dans la perplexilé ju,,qu 'it ce que l \m ri 'enx arriYe à le rattacher à une théorie qu'il précise à eet effet ou qu'il construit de toutes pièces : c'est alors le point de départ d'une théorie nom·el!e.

Ainsi, à la. »

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