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En effet rien de ce qui est de droit humain ne saurait déroger à ce qui est de droit naturel ou de droit divin.

Publié le 01/10/2012

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En effet rien de ce qui est de droit humain ne saurait déroger à ce qui est de droit naturel ou de droit divin. Or selon l'ordre naturel institué par la divine providence, les réalités inférieures sont subordonnées à l'homme, afin qu'il les utilise pour subvenir à ses besoins. Il en résulte que le partage des biens et leur appropriation selon le droit humain ne suppriment pas la nécessité pour les hommes d'user de ces biens en vue des besoins de tous. Dès lors, les biens que certains possèdent en surabondance sont destinés, par le droit naturel, à secourir les pauvres. C'est pourquoi saint Ambroise écrit: «Le pain que tu gardes appartient à ceux qui ont faim, les vêtements que tu caches appartiennent à ceux qui sont nus et l'argent que tu enfouis est le rachat et la délivrance des malheureux. « Or le nombre de ceux qui sont dans le besoin est si grand qu'on ne peut pas les secourir tous avec les mêmes ressources, mais chacun a la libre disposition de ses biens pour secourir les malheureux. Et, même en cas de nécessité évidente et urgente, où il faut manifestement prendre ce qui est sous la main pour subvenir à un besoin vital, par exemple quand on se trouve en danger et qu'on ne peut pas faire autrement, il est légitime d'utiliser le bien d'autrui pour subvenir à ses propres besoins; on peut le prendre, ouvertement ou en cachette, sans pour autant commettre r&e...
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« Introduction La conception générale que l'on se fait du droit y voit, entre autres choses, une garantie de la propriété.

La Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1791 ne se prive pas, par exemple, d'affirmer que le droit de propriété existe bien, et qu'il est le droit de jouir de sa fortune et d'en disposer à son gré.

Alors même qu'il parle du droit, le texte de saint Thomas se conclut, paradoxalement en apparence, par la légitimation de ce que l'on nomme habituellement le vol- qui ne peut plus dès lors être nommé de cette façon.

1.

Origine théologique du droit - Postulat initial du texte: le droit humain ne peut s'écarter de ce qui est de droit naturel ou de droit divin.

Autrement dit: Dieu définit les lois de la nature dont le droit humain doit être la simple transposition.

- Or, la divine providence a produit les réalités inférieures (à définir: les objets et les biens) pour que l'homme (en général = l'ensemble de l'humanité sans exception) puisse subvenir à ses besoins.

- Conséquences: si certains possèdent trop, c'est pour qu'ils puissent, selon les lois de Dieu et de la nature, secourir les pauvres.

D'où une critique (sinon une interdiction) de l'égoïsme.

On est là dans le domaine de la charité chrétienne.

- Rappeler la situation historique du texte: période où le droit n'est pas conçu de façon positive, mais par référence à une origine divine.

D'où l'intervention régulatrice d'une vertu établissant une relation entre droit et morale.

II.

Justification du vol - Il y a socialement disproportion entre les riches et les pauvres: les seconds sont les plus nombreux.

Petit problème, au passage: comment le droit divin peut-il supporter une telle pauvreté? Il faut admettre que Dieu ne saurait en être responsable et qu'elle a donc pour origine le comportement humain (dans sa répartition peu équilibrée des biens).

- Conséquences: • le secours apporté aux pauvres est lui-même inégal: on est obligé de choisir ceux que l'on aidera; • ce choix appartient à celui qui possède, il lui revient donc la libre disposition de ses biens.

-Cas limite: l'extrême pauvreté peut obliger à s'emparer du bien d'autrui.

Dans ce cas, il n'y a pas réellement un vol: cela implique: • que le pauvre se trouve effectivement dans un cas de nécessité évidente et urgente (c'est-à-dire que la réalité de sa misère ne doit pas pouvoir être mise en cause); • que celui auquel il prend de quoi subsister possédait du bien en surplus: l'acte de prendre n'est donc qu'une rééquilibration conforme à la loi divine.

On peut même affirmer qu'il compense un oubli du possédant qui aurait dû se montrer secourable de lui-même.. »

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