emparé de l'âme d' Ohrmizd, fils du dieu de la Lumière; un moment final où la division originelle sera rétablie après l'intervention de Jésus.
Publié le 21/10/2012
Extrait du document
«
SAINT AMBROISE (333-397) Grand homme d'Eglise, ami du pouvoir
- il fw pendant près de vingt ans le conseiller des Empereurs saint
Ambroise conçut, le premier, l'idée d'un
Empire chrétien.
Porté à l'épiscopat en 374 par l'enthousiasme populaire, saint
Ambroise, que rien ne préparait au sacer doce, dut « enseigner avant même d'avoir
appris ».
D'où, peut-être, son mépris
pour les philosophes.
Il aimait à interpré
ter allégoriquement, et de manière très
libre, les textes sacrés.
Ainsi, dans son Hexaemaron, suite de sermons sur
la Genèse, où l'homme représente l'intel
lect aux prises avec les sens.
L'évêque de Milan fut surtout un moraliste fort
préoccupé des problèmes de discipline,
et qui s'efforça dans son De Officiis
Ministrorum de recueillir à travers
Cicéron l'héritage de la morale antique, de l'utiliser dans une perspective chré tienne.
( H.D.)
SAINT JEAN CHRYSOSTOME (vers 347-407) Né à Antioche, il fut surnommé« Bouche d'Or », car il ravissait ses auditeurs
par son éloquence.
Il se retira au désert
pendant de longues années, avant d'être consacré patriarche de Constantinople.
Son œuvre considérable comprend traités apologétiques
et exégétiques, lettres, etc.
Mais, dans
son esprit, l'écrit n'était
qu'une « seconde navigation » : « la Grâce devrait suffire à nous instruire ».
Ce fut d'abord un moraliste, qui unis
sait à un rigorisme extrême et au souci de restaurer l'idéal évangélique, une observation très fine des mœurs de la
société byzantine de son temps.
Dialectique
tour à tour souple et tranchante, propre
à fasciner
le peuple, mais dont la véhé mence irrita les puissants : Jean Bouche d'Or mourut sur la route de l'exil.
(H.D.)
SAINT AUGUSTIN (354-430 après J.-C.) (Voir page r ro.J
PELAGE (vers 36o-vers 430) moine breton, arriva à Rome en 383.
Il se rendait en Orient, où sa tentative de riforme monastique connut quelque succès.
L'hérésie pélagienne, contre la
quelle est dirigée une partie de l'œuvre de saint Augustin, a pour origine le problème le plus délicat qui se pose au
chrétien : celui de la Grâce - problème
qui devait reparaître au xvn• siècle.
La doctrine de la Grâce ne réduit-elle
pas l'homme à l'impuissance? Pelage
proclama
sa corifiance en la vertu : sans
secours extérieur.
Par la seule connais sance de la Loi, par sa seule volonté
droite, le juste peut atteindre au Salut.
La Grâce s'identifie alors au libre
arbitre.
Mais l'homme, s'il est libre, échappe à la fatalité du péché originel :
prière et sacrements perdent toute valeur,
et
le sacrifice du Christ sa signification
profonde.
Recherche d'une règle ration
nelle, mais qui ignore l'obscure racine de l'ascétisme chrétien.
( H.D.)
NESTORIUS (vers 38o-vers 440) L'hérésie nestorienne eut un retentisse
ment considérable, perceptible jusqu'en
Extrême-Orient.
Patriarche
de Constan
tinople en 428, Nestorius se rifusait à
admettre la doctrine du Verbe incarné et
soulignait les contradictions des théolo
giens qui s'efforçaient de rendre compte du paradoxe de l'Homme-dieu en termes
d'hypostase et de nature.
Il dénonçait
l'emploi du terme de « Mère de Dieu » (Teotokos) pour désigner Marie.
Pour
lui, le Christ n'est qu'un homme, élu par Dieu.
Le problème de terminologie recouvre une difficulté plus profonde : le scandale métaphysique représenté par le Christ, Homme-Dieu, Dieu en l'homme.
Le Concile d'Ephèse (433) co.ndamna l'hérésie en affirmant en Jésus-Christ l'unité de personne.
( H.D.)
LE DÉBUT DU MOYEN AGE
BOÈCE (470-vers 524) étudia à Rome et à Athènes.
Il s'assigna
pour tâche de transmettre à ses contempo
rains l'héritage de la philosophie grecque.
Héritage singulièrement limité : Boèce ne traduisit qu'une partie des écrits
logiques d'Aristote.
Soucieux d'accorder
Platon et Aristote,
il étudie, dans ses commentaires, la question des universaux :
nous les pensons à part des choses bien
qu'ils n'aient point d'existence séparée;
problème qui est aussi celui
du langage, fait pour signifier les choses.
Accusé de magie, Boèce fut exécuté.
En prison,
il écrivit le De Consolatione Philoso
phiae, ouvrage inspiré de Platon et des Stoïciens plutôt que du Christianisme, et où il traite de la Fortune, de la Liberté, de la Providence : Dieu vit dans un présent éternel : il ne prévoit pas, il pourvoit.
La philosophie est amour de la sagesse, amour de Dieu, participation
à la béatitude et à la perfection divine.
(H.D.)
BÈDE (673-735) Grâce à l'Eglise, la culture romaine
atteignit la Grande-Bretagne à une époque où l'Empire n'avait plus qu'une
existence nominale.
Par l'intermédiaire
des Anglo-Saxons, le Moyen Age sera relié à la tradition romaine : Bède le Vénérable, prêtre au monastère de Jarrow, rédigea en latin une Histoire ecclésias
tique du peuple anglo-saxon, et une encyclopédie destinée à servir d' introduc
tion à la théologie - le De Rerum Natura - inspirée de l'encyclopédie
d'Isidore de Séville, et qui rassemble des matériaux tirés de Pline et d'autres écrivains
latins
ou grecs bien plus que de l'expérience : le christianisme ne cherche plus à comprendre la culture antique,
mais seulement à l'utiliser.
( H.D.)
ALCUIN (vers 735-806) Charlemagne appela en France, en 781, Alcuin, qui fut à York l'élève d'Egbert,
lui-même disciple de Bède.
Ecrivain
médiocre : De la Nature de 1 'Ame,
Des Vertus, etc., Alcuin avait un sentiment très vif de l'héritage de l'Antiquité, et c'est en apôtre qu'il assista
l'Empereur dans son œuvre civilisatrice.
Grâce à lui, la culture latine fut réintro
duite en France.
Il conçut le dessein de créer une nouvelle Athènes, supérieure à
l'ancienne parce que chrétienne : aux
philosophes manquaient « la foi seule
ment et le baptême », et l'étude de la
dialectique, celle de la logique sont les préliminaires indispensables de celle de la théologie.
Alcuin mourut au monastère de Saint-Martin de Tours que Charle
magne lui avait confié pour qu'il en fît un centre d'enseignement.
( H.D.)
SCOT ERIGÈNE Jean (vers 8ro vers 88o) né en Irlande, vint en France vers 845.
Il traduisit et commenta Denys l' Aréopa
gite, et son œuvre étonnante, et plusieurs fois condamnée, est nourrie de la lecture des théologiens grecs.
La philosophie ne prétend pas se substituer à la foi, mais au contraire en prolonger l'effort : la foi elle-même tend à la connaissance ration
nelle qui l'accomplira.
La dialectique
dont use le philosophe est inscrite dans
les choses elles-mêmes : double mouve- ment
d'analyse et
de synthèse que décrit le De Divisione Naturae.
Dieu est
au-delà de l'être, mais il ne peut se connaître qu'en commençant à être, en se révélant : les créatures sont signes,
langage de Dieu, théophanies.
En créant,
Dieu se crée lui-même.
Aventure méta
physique dont l'homme occupe le centre,
la dialectique revêt une allure très mo derne : elle est histoire irréversible.
Le
retour de l'être à Dieu est synthèse véri
table, pénétration de toutes choses par
Dieu.
(HD.)
BÉRENGER DE TOURS (gg8-ro88) Le développement, au xr• siècle, des études préliminaires à la théologie -Lo
gique, Dialectique, Rhétorique -suscita des préoccupations nouvelles et le goût des discussions subtiles.
Bérenger de Tours entreprit dans son De Sacra Coena de ramener la foi à la philosophie, de traduire les vérités révélées et les dogmes de l'Eglise en termes rationnels.
Elève du dialecticien acharné qu'était
Fulbert de Chartres, il provoqua une controverse qui agita le milieu du xr• siècle.
En dépit de condamnations répétées, Bérenger se disait incapable de penser le dogme de l'Eucharistie.
Tout en reconnaissant la valeur symbolique de la Communion, il démontrait que la doctrine de la Transsubstantiation est
contradictoire puisqu'elle implique à la fois négation et affirmation.
La foi est con
frontée aux exigences- négatives encore de la raison, souci qu'on retrouve jusquu
dans les critiques qu'adressèrent à Béren
ger ses contradicteurs.
( H.D.)
373.
»
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