EDDINGTON Sir Arthur Stanley ( 882- 944) fut astronome à l'Observatoire de Cambridge.
Publié le 21/10/2012
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et d' autorégénération, par lesquels l' orga nisme assure son propre équilibre et
porte remède à ses déficiences et aux accident.> dont il peut être victime.( H.D.)
MOURGUE Raoul (1886-1950) Le docteur Mourgue médita durant toute sa vie sur l'histoire et la philosophie de la biologie.
Son œuvre- où l'influence de Bergson est avouée - reflète l'effort
des psychologues du début du siècle pour échapper au mécanisme et à la méthode analytique.
En collaboration avec von Monakow il publia, en 1928, une Introduction biologique à l'étude de la neurologie et de la psychopa
thologie, dont le sous-titre -Intégration
et désintégration de la Jonction -
exprime l'idée directrice.
Mourgue fit sienne la formule de von Monakow : les phénomènes psychiques sont l'aboutis- sement
de processus
ignorés de la con science : il importe de les considérer « dans le temps » et d'en reconstituer la genèse, de concevoir l'organisme comme un tout et son activité comme structu rante.
Il fut l'un des premiers à saluer
l'œuvre de Goldstein, mais -défenseur
d'un vitalisme renouvelé- il reprocha à
celui-ci d'ignorer le rôle de l'instinct, où il voyait le lien entre le psychique et
la vie.
( H.D.)
SAUSSURE ET LA LINGUISTIQUE
SAUSSURE Ferdinand de (1857-1913) Le Cours de linguistique générale qu'il professa à Genève de 1906 à 191 1, et qui fut publié après sa mort,
a profondément renouvelé la linguistique
et son influence pénètre aujourd'hui la sociologie et même la philosophie.
Saus sure assigne pour objet à la linguistique
l'étude de la langue, « produit social de la faculté du langage, ensemble de conventions nécessaires, adoptées par le corps social pour permettre l'exercice de cette faculté chez les individus ».
La langue, qu'il définit « le langage moins la parole », constitue un système qui doit être étudié selon un double point de vue :
celui de la linguistique synchronique qui porte sur l'aspect statique de la langue, sur son état à un moment donné, et celui de la linguistique diachronique qui s'intéresse aux phases de son évolu tion.
Saussure conçut la linguistique
comme une partie d'une science plus
générale, la sémiologie, qui a pour
objet l'étude de « la vie des signes au
sein de la vie sociale »; rites, coutumes,
etc., devraient être considérés comme des signes, et la langue comme un système de signes parmi d'autres.
D'où l'intérêt que présente aujourd'hui pour nous la
conception « diacritique » du signe qui
est développée dans le Cours : le signe n'a de sens que par rapport à la totalité des signes.
« Dans la langue tout est
négatif » : la valeur de chaque signe
est définie par le fait qu'il n'a pas le sens des autres signes, et la langue n'est pas une simple nomenclature, mais un système articulé qui, dans son fonction
nement, transcende la distinction tradi tionnelle du signe et du signifié.
La langue n'est pas un simple moyen matériel
dont la pensée use pour s'exprimer, mais
un domaine intermédiaire entre la pensée
et le son, dont la fonction est de faire apparaître
la pensée articulée.
A
chaque instant la langue constitue un système en équilibre relatif, qui rend possible la parole.
Le point de vue diachronique,
au contraire, nous renvoie à la parole, où se trouve « le germe de tous les chan gements ».
Saussure oppose la synchronie
à la diachronie comme la raison au
hasard.
Pourtant les forces dont la
poussée assure l'équilibre
de la langue ne sont-elles pas de même nature que celles dont l'action rend nécessaires les processus de restructuration? C'est en dépassant l'opposition entre la parole et
la langue, en s'efforçant de concevoir la
langue -et tout système symbolique -
comme un système en mouvement qui s'éla bore, se critique et se modifie sans cesse, que l'on pourra à la fois prolonger la réflexion de Saussure et lui donner tout son sens : le langage n'est pas une réalité extérieure aux
sujets parlants, mais le lieu même de leur rencontre et de l'histoire.
( H.D.)
MAUSS ET L'ANTHROPOLOGIE
MAUSS Marcel (1878-1950) par son œuvre et son influence considé rable, est certes une des plus grandes figures de la sociologie française du xx• siècle : mais il faut entendre par
sociologie, lorsqu'il est question de Mauss, une recherche qui est indissociable de l'ethnologie; longtemps proche de Durkheim, il fut aussi directeur, avec Léuy-Bruhl et Paul Rivet, de l'Institut
d'Ethnologie de l'Université de Paris.
On oublie, tant la pensée de Mauss
est restée « actuelle », que son œuvre s'amorce dès 1901 dans un essai
écrit en collaboration avec Durkheim : De quelques formes primitives de classification.
Puis, avec Hubert, il publie l'Essai sur le sacrifice,
esquisse d'une théorie générale de la magie (rééditée in Sociologie et Anthropologie, P.U.F.
1950).
Vien nent ensuite les trois essais : Les varia tions saisonnières dans les sociétés
eskimo ( 1904-1905); Essai sur le don, forme archaïque de l'échange (1923-1924); Une catégorie de l'es prit humain : la notion de per sonne, celle de moi ( 1 938), essais
magistraux, autant par leur contenu que par leur propos d'atteindre le « phéno-
mène social total » : Mauss ne se contente
pas de corrélations entre les phénomènes,
mais cherche, au-delà de ces corrélations,
l'unité « essentielle » d'un ensemble
typique, organique : phénomène social
total, dont
les éléments doivent être pensés et examinés en termes de « fonc tions », de « facteurs », non de causes.
Cette unité essentielle, dont on a pu se méfier comme d'une « catégorie arbi trairement déterminée, méthodologiquement
imparfaite », est en fait le but délibéré
d'une méthode analytique irréprochable,
« qui cherche à réduire la complexité concrète du donné pour atteindre des structures plus simples » et qui, une fois l'analyse achevée, sait que reste à
expliquer ce qu'est le phénomène :
méthode des « résidus », s'ajoutant à la
méthode des variations concomitantes,
purement durkheimienne.
C'est en fonc tion du « phénomène social total » que se précise la notion d' « Anthropologie >> : Cl.
Lévi-Strauss la définit comme « un
système d'interprétation rendant simulta
nément compte
des aspects physique,
physiologique, psychique et sociologique
de toutes les conduites »; elle repose sur le postulat que le social est la réalité,
introduit par là-même un rapport de
subordination du psychologique au social
(ce sera le « pattern of cultur » de Ruth Benedict et de Margaret Mead).
L'anthropologie se penche sur les tech niques du corps, utilise les données psy chologiques et psychanalytiques, puisque
toute chose devient élément de rapports
symboliques qui constituent le monde, réel et social, éminemment significatif.
Et le physiologique lui-mime est langage,
c'est-à-dire phénomène collectif, porteur
d'une signification
qu'il faut savoir
appréhender.
A même titre d'ailleurs que l'économique, que l'esthétique, etc.
De Mauss, se réclament, s'inspirent, se nourrissent ceux qui furent ses élèves comme ceux qui sont ses lecteurs :
l'étonnement surgit devant une pensée qui pressent le monde dans son intégralité.
TARDE Gabriel (1843-1904) magistrat, parti d'études sur la Crimi nalité (1886) et la Philosophie pénale
( 1890), fut amené à la sociologie par le désir de réagir contre l'organicisme et le darwinisme social alors dominants.
Selon lui, la sociologie n'a rien à attendre de la biologie, mais elle doit être une psycholo,f{ie inter-mentale, inter-cérébrale, une « Inter psychologie ».
C'est cette conception qu'il
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