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Douter, est-ce renoncer à la vérité ?

Publié le 15/02/2022

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« Lorsque les hommes politiques débattent, essayant tous de prouver que c'est leur opinion qui est vraie, ils attaquent les opinions, les thèses émises par leurs adversaires, émettant des doutes sur la véracité de ces dernières.

Mais un doute excessif peut bloquer le débat, et ainsi empêcher que les débatteurs découvrent quelle thèse est véridique.

Nous allons alors nous interroger sur le rapport entre le doute et la vérité.

On définit généralement le doute comme étant la remise en question, la contestation d'une thèse ou d'une opinion, ou l'incertitude face à une assertion.

Par ailleurs, on considère souvent la vérité comme étant l'adéquation entre l'esprit, c'est-à-dire ce que l'on pense, et la réalité.

Elle prend donc la plupart du temps une valeur d'absolu.

Le renoncement renvoie à l’opposition, l’incompatibilité : douter empêcherait d’atteindre la vérité.

Posons alors le problème suivant : le doute obstrue-t-il l'accès à la vérité ? La réponse au problème posé n'est pas évidente, c'est pourquoi ce dernier se pose.

En effet, nous pourrions affirmer intuitivement que oui, le doute obstrue l'accès à la vérité, étant donné que lorsque l'on doute d'une assertion, on conteste sa valeur de vérité : si cette assertion est vraie, alors on s'éloigne de la vérité.

Pourtant, si l'on doute d'une assertion fausse, on se rapproche de la vérité dans la mesure où on conteste notre erreur, ouvrant la voie de la recherche de la vérité, et donc de l'accès à cette dernière.

Ainsi, pour répondre à ce problème, nous étudierons deux hypothèses.

En premier lieu, nous nous demanderons donc si le doute est une hésitation perpétuelle qui paralyse l'accès à la vérité, contestant cette dernière.

Puis, nous nous demanderons si le doute n'est pas plutôt un instrument d'évaluation de la valeur de vérité de nos croyances et ouvrant la voie à la recherche de la vérité. D'abord, étudions donc l'hypothèse selon laquelle le doute est une hésitation perpétuelle qui paralyse l'accès à la vérité, mettant en évidence l’impossibilité de démontrer ses fondements. Premièrement, nous pouvons constater que toute vérité absolue a besoin de fondements intangibles et incontestables, c'est-à-dire de principes élémentaires qui justifient le caractère véridique attribué aux assertions considérées commes vraies.

En effet, si nous disposons de propositions que l'on sait absolument et incontestablement vraies, nous pouvons les mettre en relation pour aboutir à de nouvelles propositions, qui elles aussi seront absolument et incontestablement vraies dans la mesure où elles se basent elles-mêmes sur des propositions fondamentales absolument et incontestablement vraies.

Donc, une fois que nous disposons de tels fondements, nous pouvons ainsi démontrer indéfiniment d'autres propositions qui auront toutes une valeur de vrai absolu, et ainsi accéder à la vérité.

C'est de cette manière qu'au fil des siècles se sont construites les mathématiques.

Prenons l'exemple plus particulier de la géométrie.

Les fondements de cette discipline ont été posés entre le IVème et le IIIème siècle avant notre ère par le mathématicien grec Euclide, considéré maintenant comme "le père de la géométrie".

En effet, il a écrit à cette époque ses célèbres Éléments : dans cette œuvre il a présenté ses cinq "axiomes", principes fondamentaux de la géométrie jusqu'à aujourd'hui, considérés comme intrinsèquement absolument vrais.

A partir de ces axiomes, Euclide a pu démontrer, toujours dans ses Eléments, d'autres propriétés de géométrie, qui sont jugées incontestables étant donné qu'elles découlent de raisonnements logiques basés sur les axiomes, euxmêmes absolument incontestables.

Des propriétés de plus en plus complexes ont à partir de là pu être démontrées, formant là géométrie que nous connaissons aujourd'hui.

Ainsi, les assertions que. »

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