Douter de tout ou tout croire, ce sont deux solutions également commodes qui l'une et l'autre nous dispensent de réfléchir Que pensez-vous de cette formule ?
Publié le 27/02/2008
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Le doute et la croyance = fuir la réflexion et ses exigences (= problème qu'elles solutionnent) Cependant, la réflexion doit elle être recherchée à tout prix ? L'homme qui ne cesse de réfléchir et ne parvient plus à agir, n'aurait-il pas à gagner en suspendant son jugement, c'est-à-dire en acceptant l'incertitude ou l'imprévisible,ou bien, en faisant confiance à des opinions ou préceptes communs qui ont fait leur preuve ?Douter de tout et tout croire ne peuvent-ils être gage d'une sagesse pratique solutionnant les méfaits d'une réflexion, qui par un zèle excessif (quête théorique effrénée du vrai), n'aboutit plus et empêche devivre ? 2- PARCE QUE LA RÉFLEXION PEUT S 'AVÉRER IMPUISSANTE , LE DOUTE UNIVERSEL ET LA CROYANCE PEUVENT ÊTRE DES SOLUTIONS PROVISOIREMENT COMMODES a) Quand réfléchir empêche de vivre Les méfaits de la réflexion sont explicitement thématisés par Nietzsche : la vie est faite d'instincts et de pulsion.
La vie veut la puissance.
La réflexion a tendance à freiner cette affirmation de la vie et entraîne une défection de la volonté. L'homme qui réfléchit sans cesse sur les fins ultimes de la vie, ou sur l'existence de normes transcendantes pouvant guider ses actions, ne vît plus.De même Soren Kierkegaard soutient l'importance de l'existence sur l'être, du sentiment éprouvé sur la connaissanceéthérée : « Penser l'existence sub specie aeterni , c'est essentiellement la supprimer » ( Post-scriptum non scientifique et définitif aux miettes philosophiques, III, §1 ). b) le doute comme outil de la réflexion De plus comme le montre Descartes, douter de tout peut être salutaire pour la réflexion.
En effet, parce que « nous avons tous été enfant avant que d'être homme », nous pensons connaître un certain nombre de choses alorsque nous ne faisons que préjuger de leur vérité .
Aussi douter de tout peut consister en une mise à l'épreuve de la pensée et en une méthode efficace de vérifier que nos certitudes ne sont pas des préjugés ou opinionsdissimulées.Du coup, loin d'invalider la réflexion, le doute universel et hyperbolique peut lui être profitable.
c) l'impuissance de la réflexion dans l'action et nécessité de la croyance (le cas Machiavel) Enfin, dans le domaine de l'agir, rien de plus nuisible qu'une réflexion systématique : à vouloir à tout prix atteindre la certitude, on risque de ne jamais agir et manquer des occasions favorables dont l'apparition ne dépend pas de la logique mais de la fortune.
Aussi faut-il reconnaître une part d'imprévisible échappant à toute saisie intellectuelle préalable .
C'est donc dans le domaine des affaires humaines où règne la contingence que l'on peut être dispensé de réfléchir.
Il est nécessaire dans ce domaine, de faire montre d'un acte de foi total enjeu : la réussite de nos entreprises dont, selon Machiavel, la moitié est gouverné par le hasard.Tout croire = expression d'une vaillance , virtu machiavélienne (= vigueur et détermination dans l'action) Transition :Problème :- Doute universel luttant contre le dogmatisme peut se faire nihilisme (tout est douteux, rien n'est vrai, ni n'a de sens) ou désespoir . - La vaillance luttant contre la lâcheté peut se faire témérité, inconscience . difficulté : les 2 solutions ne peuvent que tomber dans des extrémités .
D'où la nécessité d'un Juste milieu que seule peut déterminer la réflexion (chez Aristote la juste mesure ou modération, est déterminé par la droite règle qui se dit « orthos logos ») peut éviter ces dérives. 3- LA RÉFLEXION : POSSIBILITÉ D 'UN DOUTE ET D 'UNE CROYANCE ACCEPTABLE CAR MODÉRÉS . Le modèle de l'action efficace ne peut faire l'économie complète de la réflexion en ce qu'elle seule permet d'orienterl'action en vue d'une fin correcte et selon les moyens appropriés.
Ainsi, si douter peut s'avérer indispensable, cedoute aura alors été déterminé par un jugement.
De même pour la croyance.
Douter et croire sont des solution acceptable en ce qu'elles renvoient à des options délibérément choisies , au résultat d'une délibération qui les aura promulguées comme optimum à choisir compte-tenu des circonstances – ce qui implique qu'elles aient étépréalablement évalués par la raison en fonction d'un juste milieu ou point médiat entre défaut et l'excès , entre douter de tout et tout croire = défaut de discernement et excès d'intransigeance..
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