«donner, c’est asservir»?
Publié le 18/02/2016
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Au sens strict du terme, donner signifie: abandonner à autrui un bien matériel ou immatériel (je peux donner mon temps, mon amour, etc.) sans espoir d'en tirer le moindre bénéfice, pas même celui d'être aimé, respecté, admiré. C'est pour moi un impératif moral de refuser catégoriquement que l'on se montre redevable de ce que j'ai fait. Mais l'action de donner a rarement cette dimension purement altruiste. Le don est généralement intéressé. Dans les sociétés archaïques, elle
oblige effectivement le donataire à rendre ce qui ne lui appartient pas - «accepter quelque chose de quelqu'un, c'est accepter quelque chose de son essence spirituelle, de son âme» (Mauss, Essai sur le don) - et, pour des raisons de prestige, à le rendre en donnant plus que ce qui a été donné. Cette obligation est bien une forme d'asservissement, tout comme le don qui n'est pas gratuit. J'asservis l'autre lorsque je le rends psychologiquement, moralement redevable de ce que je lui ai donné.
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