DOIT-ON VAINCRE SES PEURS ?
Publié le 09/11/2012
Extrait du document
Pour Kierkegaard et certains existentialistes, la peur est le signe du sentiment authentique de la condition
humaine
Elle est inhérente à l’homme, elle est la prise de conscience de notre Dasein et de notre condamnation à
mort ; la peur est l’affirmation de notre humanité.
La peur pourrait alors avoir une fonction de sublimation et servirait à masquer une peur existentielle plus
profonde, latente, et insupportable qu’est l’angoisse.
On a toujours peur de quelque chose. Heidegger dit que la peur est toujours peur d’un étant, alors que
l’angoisse est la peur de rien d’étant. La peur du néant, c’est la peur de l’être, la peur de ce qui fait que
les étant sont. Cela participe à l’idée que l’angoisse fait partie de notre accomplissement en tant
qu’hommes, et qu’elle témoigne d’une certaine compréhension de notre environnement. L’angoisse du
rien serait une compréhension de l’être.
«
menace d’une condamnation judiciaire brandie par un officier de police, ajouté à des pressions
psychologiques en détention, peut mener à des aveux infondés, comme lors de l’affaire d’Outreau.
De plus, nombreux sont les Etats à avoir utilisé la peur pour contrôler les masses, et maintenir un régime
dictatorial.
Montaigne voyait la peur comme « le plus mortel obstacle à la liberté et le plus grand des
maux menaçant la civilisation ».
L’expression « politique de la peur » désigne la politique d’un gouvernement qui utiliserait la peur pour
faire adopter des mesures réduisant les libertés individuelles ; par exemple la répression anti-
communiste dans les années
1970 aux Etats-Unis sous Mac Carthy, ou la propagande antisémite à partir de 1933 en Allemagne,
conduisant aux lois de Nuremberg.
Descartes, dans les passions de l’âme, s’évertue à trouver un intérêt à chaque passion, et n’en a pas
trouvé pour la peur ; « Si on définit la peur comme une passion, et qu’on définit une passion comme une
chose dont je ne suis pas la cause et qui m’incite a agir malgré moi »
Agir malgré soi, c’est ne plus disposer de sa liberté d’agir.
Si d’un autre coté on définit la liberté comme une absence d’obstacle, de contrainte dans la réalisation de
notre volonté (dans l’action).
Alors la peur comme passion, s’oppose radicalement à la libre réalisation de
ma volonté dans mon action, elle vient incliner ma volonté à agir.
Peur et liberté en ce sens s’opposent
de façon presque symétrique.
Elle serait donc a priori une émotion à combattre.
TRANSITION
Pour autant, n’y a-t-il pas d’autres peurs,
II)
La peur nous préserve de multiples dangers : la crainte d’une douleur peut guider nos actions et
institue donc une certaine sécurité.
Exemple : face à une flamme, la peur de la brûlure nous incite à nous
tenir a une distance adéquate du feu.
Dans l’enfance, les premières expériences de la douleur suffisent à
ce qu’on ai peur, et que l’on reconnaisse le danger les prochaines fois.
Cette peur rationnelle
de la douleur serait alors protectrice de notre intégrité physique et fixerait les bornes de nos capacités.
Lorsqu’on se trouve devant quelque chose de dangereux, la peur qui nous fait nous en écarter est une
peur saine.
D’un point de vue politique, la peur, pourrait mener au sacrifice d’une partie de notre liberté au profit
d’une entité souveraine assurant la sécurité de tous.
Hobbes estime dans Le Léviathan que « c’est par la
peur du souverain que l’on maintient le pouvoir, et au sein de ce pouvoir les hommes gouvernés ont
sacrifié leur liberté personnelle à la sécurité »
Les hommes se désistent d’un commun accord d’une partie de leur liberté pour garantir leur subsistance
commune.
En ce sens, la peur peut être indispensable à l’établissement de communautés politiques.
En
effet, les systèmes judiciaires prévoient des sanctions, et la peur de la sanction est censée refreiner les
actes illégaux, et ainsi garantir l’ordre public.
Les citoyens auront peur de la honte, du châtiment.
Elle est
le socle du respect de la loi, du respect d’autrui, et a pour but l’harmonie sociale : elle instaure un système
de valeurs et un pacte entre les citoyens, comme dans le Contrat Social de J.J Rousseau.
De plus, lorsqu'une activité humaine ou un développement technologique apparaît être porteur d'un
risque probable, non quantifiable,
non encore confirmé scientifiquement mais dont la possibilité est identifiée, alors il vaut mieux souvent
renoncer à cette activité jusqu'à ce que le risque qu'elle engendre puisse être qualifié et quantifié.
C’est
ce que les Etats appellent le principe de précaution, qui peut s’appliquer dans les domaines du droit de la.
»
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