Doit-on penser à la mort ?
Publié le 06/10/2011
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Mais la vie aurait elle un sens, si l'on ne mourait pas ? La réponse est non car c'est la mort qui donne un prix à la vie, qui lui donne sa valeur. La vie est fragile, il faut y faire attention et ainsi ne pas prendre de risques inutiles mais d'un autre côté, c'est quand on frôle la mort que la vie a le plus de goût, que les sensations sont les plus extraordinaires. Le miracle de la vie n'existe que parce que son opposé est possible. Sans mort, pas de vie. Les hommes ont toujours rêvés de la vie éternelle mais au fond, elle n'aurait aucun sens, car rien n'aurait d'importance, rien ne nous pousserait à vouloir faire des expériences, connaître le monde qui nous entoure...
«
seules pensées qu'on peut avoir sur la mort, sont dirigées par l'angoisse de ne rien pouvoir faire pour y échapper, etla peur de passer dans un état qu'on ne connaît pas.
A trop y penser, la mort nous paralyse, nous fait devenirparanoïaque, on la voit partout et rester cloitrer chez soi semble être la seule solution pour ne pas y être confronté.La pensée de la mort nous empêche de vivre, et sa nécessité prive la pensée de ses cheminements, de sa liberté.Penser à la mort n'apporte rien que l'angoisse et un questionnement sans intérêt puisque sans réponses.
De plus, ilest impossible de saisir concrètement l'idée de la mort, une pensée ne pourra pas se finaliser car la mort est unmystère.
La pensée de la mort me hante mais son irréductibilité m'empêche de la saisir.
En tout point, cette penséeest donc négative et inutile à l'homme.
Ce qui est important, c'est d'avoir conscience de notre finitude car penser constamment à la mort est complètementstérile.
Or, cette idée est inscrite au plus profond de chaque homme, il peut donc occulter toutes les pensées de lamort, elles ne servent à rien et plus encore, pour Sartre, elles n'ont aucun sens.
En effet, la mort n'est rien pourmoi, ni vivant car elle ne me concerne pas, ni mort puisque là c'est moi qui ne pourrait plus être concerné.
La mortest totalement étrangère à mon existence et ne peut faire l'objet d'aucune expérience.
Il est donc profondémentinutile de la penser comme une chose en soi puisqu'elle n'est qu'une conclusion de ma propre existence.
Penser à lamort, ici, ne veut rien dire puisque la mort n'est rien, ce n'est pas une réalité et penser au néant, au vide, au« rien » est absurde.
Sartre a repris la théorie matérialiste d' Epicure qui dit dans la lettre à Ménécée sur la morale« La mort n'a aucun rapport ni avec les vivants, ni avec les morts, étant donné qu'elle n'est rien pour les premiers etque les derniers ne sont plus.
».
Penser le rien peut aussi revenir à ne rien penser.
Penser à la mort, c'est s'aliéner puisque notre réflexion n'auraaucun impact sur celle-ci.
Pour Spinoza, « un homme libre ne pense à aucune chose moins qu'à la mort, et sasagesse est une méditation non de la mort mais de la vie ».
Philosopher, c'est apprendre à vivre et non à mourir.C'est la sagesse de la vie qui est importante car elle contribue à améliorer l'être.
L'homme doit apprendre, pouratteindre la sagesse, a utiliser la raison et la mort défie le domaine de la raison, puisqu'elle n'est rien.
Il fauts'affirmer dans des pensées « positives » dans le sens qu'on peut les comprendre et ainsi les surpasser.
Penser àl'inévitable n'apporte pas la sagesse et est par cela inutile et même néfaste à l'homme.
La mort n'a pas d'essence,elle est la négation de tout.
La vie offre un infini de possibilité, la mort n'en offre aucune, il n'y a rien à penser dansla mort, l'accepter est surement important même si relativement car nous n'avons pas vraiment le choix mais cen'est pas la fin qui compte, c'est le déroulement qui doit retenir toutes nos pensées et pour chercher à l'améliorer, ilne faut pas penser que la mort rend tout vain sinon on n' avance pas.
Le chimiste (et philosophe) Lavoisier, aumoment de sa condamnation à être guillotiné, par le tribunal révolutionnaire en 1794 demanda un sursis pour finirune expérience.
Ainsi, même au seuil de la mort, il pensait encore aux choses de la vie et c'est grâce à cetteattitude qu'il a pu avancer dans ses recherches et d'apporter de nouveaux concepts clés à la science.
Ainsi, la pensée de la mort est par bien des côtés inutile voir néfaste à l'homme car elle l'empêche d'avancer, leparalyse dans une angoisse existentielle qui n'a pas de sorties.
Penser à la mort, c'est réaliser l'absurdité de la vie,et il est tellement facile ensuite de se laisser submerger par la folie.
Se concentrer sur la vie est bien assezcompliqué, pour perdre du temps à penser à la mort qui de toute façon est inévitable et arrivera au moment où elledoit arriver.Mais de toute façon, peut on vraiment penser à la mort ? Par delà les notions d'utile ou de néfaste, une pensée« vraie » et claire de la mort est elle accessible à l'homme ?
La mort, bien souvent fait mentir.
En effet, il est impossible d'y songer objectivement.
Toutes nos pensées parrapport à la mort sont dirigés par l'angoisse et la peur.
Quand l'homme pense à la mort, il ne pense qu'à son angoisseou alors ses réflexions le ramène à la religion et il s'imagine alors un autre monde où tout est bonheur, abondance etplaisirs ou encore une réincarnation...
L'homme ne peut pas penser à la mort autrement que dans son rapport à lavie, ce qui rend toutes pensées fausses.
Car la mort comme néant ne peut être reconnue et assumée par l'homme.Il va toujours chercher à la lier à ce qu'il connaît, à ce qu'il croit.
Mais penser à la mort ce n'est pas penser à lareligion même si beaucoup de gens en font l'amalgame.
Le fait que les gens croyants s'occupent surement plus de lamort que les gens athées n'est pas contestable puisqu'ils ont pour devoir de se préparer pour « l'après » mais encroyant, ils arrêtent justement de penser puisqu'ils acceptent une certaine théorie de la mort.
Leur questionstrouvent des réponses mais celle ci ne sont que des supputations et s'ils y pensent par la suite, ce n'est que sousforme de pensées hypocrites, en se mentant, même inconsciemment, à eux même.
On peut prétendre imaginer lamort mais la penser clairement est impossible car la mort est la fin de nos pensées, or l'homme ne peut pasconcevoir cette absence de ce qui le caractérise.
La pensée de la mort lui est inaccessible.
Penser à la mort est d'autant plus difficile, voir impossible, que la mort est devenue un tabou dans notre société carla vie sociale (travail, divertissements, relations sociales) ne suppose d'aucune façon l'idée de mort.
Et d'ailleurscelui qui en parle est toujours critiqué, et jugé cruel ou au contraire trop fragile.
La société condamne la pensée dela mort et la civilise en la ritualisant.Freud pense d'ailleurs que notre rapport à la mort manque de courage et de clarté.
Dans le quotidien, la mort n'apas sa place et même devant ses représentations, on se sent mal à l'aise.
Dans les familles, le deuil est de plus enplus court, et les personnes mourantes sont souvent seules.
Aujourd'hui la mort est un sujet obscène et l'évoquerest souvent considéré comme déplacé.
Mais pourquoi un tel interdit pèse t'il sur la mort ? On peut penser que c'estdu aux nouvelles valeurs de notre société qui inclues la puissance, l'ascension sociale, alors que la mort est unesituation d'impuissance humaine, il ne peut pas la contrôler, et d'indignité..
»
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