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Doit-on limiter l'expérimentation sur le vivant ?

Publié le 08/03/2004

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L'expérimentation sur le vivant peut être dangereuse sur la nature et sur l'homme (clonage, OGM, etc.). Il est donc impératif de la limiter par des lois bioéthiques.
MAIS,
La connaissance du vivant ne peut pas ne pas passer par l'expérimentation. Toute expérience doit donc être tentée si elle permet d'accroître notre savoir ou d'améliorer la condition humaine.
  • Pour démarrer.
  Un intitulé qui renvoie, en filigrane, aux relations et liens entre la biologie et l'éthique, l'usage systématique de l'expérience posant, ici, des problèmes particuliers, dévoilant une dimension éthique. Les limites sont, en effet, morales. 
  • Conseils pratiques.
  Analysez minutieusement les termes expérimentation (interrogation méthodique des phénomènes pour vérifier une hypothèse) et vivant (tout système organisé, s'autoréparant et se reproduisant). Vous remarquerez que le sujet ne porte pas seulement sur l'homme. Si le problème des limites - des bornes, des barrières - à l'expérimentation surgit dans toute son acuité avec la personne humaine, néanmoins, il apparaît ici plus général.


« b) Les limites sont triples.

On peut envisager le cas de démesure c'est-à-dire où le pouvoir de la science dépasse leprojet humain.

Au nom de l'intérêt singulier, peut-on sacrifier le collectif ? Par exemple, un programme pour surdouéest-il compatible avec le respect du genre humain ? L'expérimentation peut aussi être d'un apport nul pour laconnaissance car exceptionnelle.

Procréer après la ménopause, est-ce utile à la connaissance du vivant ? Enfin,l'expérience peut être contraire à l'homme dans son individualité ou dans sa généralité.

Les « meilleurs des mondes »sont autant de preuves des effets du comportementalisme plaçant la liberté au rang de tragédie. c) Enfin, qui juge ? Le politique a-t-il le pouvoir de gérer la recherche scientifique, d'organiser des zonesd'application ? La science dépend-elle d'une conception politique de l'homme ? A moins que, comme c'est le caschez nous, chaque secteur retrouve en son sein la présence de comités d'éthique.

Les thèmes agités par labioéthique sont-ils pour ce comité des sages des enjeux de marchandage ou l'occasion d'avis mitigés ? A moinsqu'on ne considère que la responsabilité du choix ne relève exclusivement du chercheur.

Mais Pasteur est-il morallorsqu'il propose d'inoculer la rage sur des condamnés à mort ? II - Le point de vue épistémologique et la nécessité d'une ouverture. a) Lorsqu'on lit le Traité de l'Homme de Descartes avec ses illustrations, ses conseils d'expérience, ses détectionsde zone de l'éveil, du sommeil, ou du délire sur le cerveau, tout manifeste une rupture épistémologique.

Là fut lescandale, l'interdit.

L'homme étudié comme une machine est un modèle théorique qui rompt avec la métaphysiqueliant la créature à son Dieu.

Avec le temps, nous acceptons ces expérimentations humaines, ces façons d'élaborerdes preuves en utilisant l'homme comme partie intégrante de l'expérience.

Descartes avait-il raison d'outrepasserses limites pour élaborer une révolution scientifique ? b) Parfois, ce sont les moyens eux-mêmes qui imposent des limites.

Tel est le cas de l'imagerie scientifique.

La mainde Madame Röntgen traversée par les « rayons X » est la première radiographie (1895) réalisée par l'inventeur, sonmari.

Quel risque mais aussi quel outil pour l'avenir ! Bien des expérimentations pour voir l'intérieur avaient étéimpossibles.

Le développement des techniques ferme des champs d'expérimentation, et délimite d'autres interdits.

Amoins que ce ne soient les problèmes économiques qui imposent des barrières à la recherche.

La gestion du coûtdes maladies graves peut réduire des recherches engageant des protocoles sur des populations nombreuses. c) Au nom des conséquences, on peut aussi être tenté de freiner cette étape nécessaire à la constitution dusavoir.

Si, en laboratoire ou en circuit déterminé, l'efficacité est preuve de vérité, au moment de l'application dans lasociété, dans la mesure où, comme le dit Bergson, des nouveautés spectaculaires d'idées se produisent, on peuts'interroger sur le bien-fondé de ce travail. III - Aspect éthique. a) L'alternative entre chercheurs repose sur la foi optimiste ou la retenue pessimiste.

En procréation assistée, leprofesseur David, au début de l'insémination artificielle considérait que les nouveaux parents étaient une populationeffectuant une expérimentation en morale.

A l'opposé, le professeur Testard interrompait ses recherches jugeantqu'en bioéthique il fallait, avant de passer à l'application, voir émerger une morale.

Nécessité de faire évoluer unemorale en même temps que les progrès de science. b) L'exigence d'engagement découle de l'observation des déviances.

Ce n'est pas toujours le savant ou le politiquequi, avant l'expérimentation, possède la prévision des réactions de ceux qui jouiront des progrès.

Notre sociétévalorise la notion de service, détournant l'objectif de progrès pour tous au profit d'une minorité.

Cette responsabiliténe se fait pas au rythme des avancées.

Dans La Légende des Anges, Michel Serres provocant, s'interroge.

Faut-ilcontinuer la procréation assistée alors que tant d'enfants nés dans le monde, meurent ? L'expérimentation faitprogresser mais développe un écart entre ce qu'il appelle la Ville Haute, riche et la Ville Basse, pauvre.

A quiprofitent ces risques ? Des hommes ne sont-ils pas les moyens de ce qui pour d'autres est vu comme un servicerendu par la société savante ? c) Si donc il fallait garder un objectif, ce serait sans doute en exploitant toutes les conséquences de la morale deKant.

Création des valeurs nécessaires, évolution juridique indispensable mais en vue de qui ? De l'homme noncomme un moyen mais comme une fin.

Non l'homme donné par la tradition, défini par la culture du temps présentmais l'homme à venir.. »

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