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Doit-on chercher le bonheur à tout prix ?

Publié le 27/02/2008

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Autrement dit tout homme veut être heureux, le bonheur est ce que chacun désire, non en vue d?autre choses, mais pour lui-même, il est pourrait-on dire le but sans but qui apporte un contentement sans reste. Pour Aristote, le bonheur est ce par quoi l?homme est fait. Autrement dit, en réalisant notre tâche d?homme nous parvenons au bonheur. Selon l?auteur la plus haute expression de notre humanité, se situe au niveau du noûs (l?intellect). Il écrit au cours de l?Ethique à Nicomaque : « (?) ce qui propre à chaque chose est par nature ce qu?il y a de plus excellent et de plus agréable pour cette chose. Et pour l?homme, par suite, ce sera la vie selon l?intellect s?il est vrai que l?intellect est au plus haut degré l?homme même. Cette vie là est donc la plus heureuse », Ethique à Nicomaque, livre 10, Chapitre 7, 1778a. Pour Aristote, le bonheur ne saurait être une quête insensée, mais n?est pas non plus donné des Dieux mais survient en nous par « l?effort de la vertu ou de quelque étude ou exercice, il fait partie des plus excellentes réalités divines : car ce qui constitue la récompense et la fin même de la vertu est de toute évidence une chose divine et pleine de félicité », Livre 1, chapitre 10, 1099b 15.     Le bonheur, une quête indéterminée et injuste   Pour Kant, comme il l?expose dans Les Fondements de la métaphysique des m?urs, le concept de bonheur est si indéterminé que, malgré le désir qu?a tout homme d?arriver à être heureux, personne ne peut jamais dire en termes précis et cohérents avec lui-même ce que véritablement il désire et veut. La raison en est que tous les éléments qui font partie du concept de bonheur sont dans leur ensemble empiriques, c?est-à-dire doivent être empruntées à l?expérience, et que cependant pour l?idée de bonheur, un tout absolu, un maximum de bien être dans mon état présent et dans toute ma condition future, c?est nécessaire.

« Le bonheur, une quête indéterminée et injuste Pour Kant, comme il l'expose dans Les Fondements de la métaphysique des mœurs, le concept de bonheur est si indéterminé que, malgré le désir qu'a tout homme d'arriver à être heureux, personne ne peut jamais dire en termesprécis et cohérents avec lui-même ce que véritablement il désire et veut.

Laraison en est que tous les éléments qui font partie du concept de bonheursont dans leur ensemble empiriques, c'est-à-dire doivent être empruntées àl'expérience, et que cependant pour l'idée de bonheur, un tout absolu, unmaximum de bien être dans mon état présent et dans toute ma conditionfuture, c'est nécessaire.

Or, il est impossible qu'un être, si perspicace et enmême temps si puissant qu'on le suppose, dés lors qu'il est fini, se fasse unconcept déterminé de ce qu'il veut véritablement ».

Pour savoir ce qui peutnous rendre vraiment heureux, il faudrait être omniscient.

Les impératifs de laprudence à proprement parler, n'ordonnent rien ; ce ne sont que desconseils ».

Bref, « le bonheur est un idéal, non de raison mais d'imagination ».Plus encore les principes éthiques relevant de l'empirie et de l'hétéronomie,celui du bonheur personnel « est le plus condamnable, non pas seulementparce qu'il est faux et que l'expérience contredit l'allégation selon laquelle lebien-être se règlerait toujours sur la bonne conduite, ni non plus seulementparce qu'il ne contribue en rien à la moralité (…) mais parce qu'il suppose sousla moralité des mobiles qui plutôt le mènent et en ruinent toute la sublimité,en rangeant dans la même classe les motifs qui poussent à la vertu et ceuxqui poussent au vice ».

Etre heureux est nécessairement ce que proclame tout être raisonnable mais fini, c'est donc aussi un motif déterminant qui ne peut être connu empiriquement. « Pour l'idée du bonheur un tout absolu, un maximum de bien-être dans mon état présent et dans toute macondition future, est nécessaire.

Or il est impossible qu'un être fini, si perspicace et en même temps si puissantqu'on le suppose, se fasse un concept déterminé de ce qu'il veut ici véritablement.

Veut-il la richesse ? Que desoucis, que d'envie, que de pièges ne peut-il pas par là attirer sur sa tête ! Veut-il beaucoup de connaissance et delumières ? Peut-être cela ne fera-t-il que lui donner un regard plus pénétrant pour lui représenter d'une manièred'autant plus terrible les maux qui jusqu'à présent se dérobent encore à sa vue et qui sont pourtant inévitables, oubien que charger de plus de besoins encore ses désirs qu'il a déjà bien assez de peine à satisfaire.

Veut-il du moinsla santé ? Que de fois l'indisposition du corps a détourné d'excès où aurait fait tomber une santé parfaite, etc.

!Bref, il est incapable de déterminer avec une entière certitude d'après quelque principe ce qui le rendraitvéritablement heureux : pour cela il lui faudrait l'omniscience.

[…] Il suit de là que les impératifs de la prudence, àparler exactement, ne peuvent commander en rien, cad représenter des actions d'une manière objective commepratiquement nécessaires, qu'il faut les tenir plutôt pour des conseils que pour des commandements de la raison ; leproblème qui consiste à déterminer d'une façon sûre et générale quelle action peut favoriser le bonheur d'un êtreraisonnable est un problème tout à fait insoluble ; il n'y a donc pas à cet égard d'impératif qui puisse commander, ausens strict du mot, de faire ce qui rend heureux, parce que le bonheur est un idéal, non de la raison, mais del'imagination, fondé uniquement sur des principes empiriques, dont on attendrait vainement qu'ils puissent déterminerune action par laquelle serait atteinte la totalité d'une série de conséquences en réalité infinie… » Kant , « Fondements de la métaphysique des mœurs ». L'objet de la « Dialectique » de la raison pure pratique, c'est le souverain bien , défini comme l'accord de la vertu et du bonheur, dont nous avons besoin en tant qu'êtres doués d'une sensibilité.

La vertu et le bonheur sont liésdans le concept du souverain bien.

Par suite, il faut déterminer la nature de cette liaison, de cette unité.

Ou bienelle est analytique et il faut affirmer l'identité de la vertu et du bonheur ; ou bien elle est synthétique et il faut direalors que la vertu engendre le bonheur.

Les deux grandes écoles morales de l'antiquité, stoïcisme et épicurisme, ontadopté le principe commun de l'identité du bonheur et de la vertu, mais elles l'ont conçu de façons différentes.

Tousdeux se trompaient en ceci qu'ils considéraient l'unité du concept de souverain bien comme analytique, alors qu'elleest synthétique ; en d'autres termes, leur erreur commune était de considérer comme identiques deux élémentshétérogènes ou du moins de regarder l'un des deux comme faisant partie de l'autre : « Le stoïcien soutenait que la vertu est tout le souverain bien et que le bonheur n'est que la conscience de la possession de la vertu, en tantqu'appartenant à l'état du sujet.

L'épicurien soutenait que le bonheur est tout le souverain bien –et que la vertun'est que la forme de la maxime à suivre pour l'acquérir, cad qu'elle ne consiste que dans l'emploi rationnel desmoyens de l'obtenir. » Or, les maximes de la vertu et les maximes du bonheur relèvent de principes totalement différents.

Si la vertu et lebonheur sont liés, cad si le souverain bien est pratiquement possible, ce ne peut être qu'en vertu d'une liaisonsynthétique.

On doit donc poser le problème ainsi: « Il faut ou que le désir du bonheur soit le mobile des maximes de la vertu, ou que la maxime de la vertu soit la cause efficiente du bonheur.

» Or ces deux solutions apparaissent également impossibles : la première parce qu'aucun mobile sensible ne peut. »

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