Dois-je considérer la liberté d'autrui comme la limite ou comme la condition de ma liberté ?
Publié le 27/02/2008
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Selon Sartre, dans l'être et le néant, autrui est une liberté qui me regarde etqui de ce fait tend à m'objectiver et donc à m'ôter ma liberté : autrui medétermine en m'attribuant tel ou tel caractère [ainsi Inès regardant Garcin comme un lâche dans Huis Clos , amène celui-ci à comprendre ce qu'est l'enfer].
L'existence d'autrui comme liberté est donc une limite à la miennepour autant que cette liberté étrangère importe « une manière d'être qui s'impose à nous sans que notre liberté en soit le fondement » [exemple : autrui peut me faire être beau ou laid, lâche ou héros etc.] Ce processus d'objectivation aliénante repose sur un écart entre leMoi (régime de liberté du pour-soi) et le Non-Moi (mon dehors, régime de l'en-soi déterminé, non libre).
b) L'opposition libre / non libre et intérieur / extérieur Cette opposition est elle-même fondée sur une conception de la liberté comme affirmation contre tout ce qui n'est pas elle, c'est-à-dire tout ce quiest extérieur, étranger à moi.
Ainsi les Stoïciens soutenaient que la libertéréside en nous-mêmes et que je ne suis libre que pour autant que je renonceà tout ce qui n'est pas à moi et n'est pas moi : l'homme libre doit méprisertout ce qui lui est extérieur jusqu'à son corps [cette maladie qui m'arrive du dehors et infecte mon corps, ne m'affecte pas Moi, mais simplement la matière où je suis logé] c) La définition négative de ma liberté Cependant, cette liberté comme, selon la formule de Hegel ( Principes de la philosophie du droit , §5), « repli dans le lieu vide de l'intériorité, n'est pas qu'un déni du monde et d'autrui.
Elle permet en effet de déterminer uneconception négative de ma liberté qui sera reprise par la doctrine du libéralisme politique.
Celle-ci énonce en effetque l'opposition entre intériorité et extériorité (vocable spatial) implique, non pas une tentative ascétique derenoncement au monde, mais une définition d'un espace de liberté. Savoir ce que ma liberté n'est pas, permet de définir le champs à partir duquel un sujet individuel agit selon ses capacités sans l'ingérence d'autrui.
Plus vaste est cette aire de non ingérence et plus grande est ma liberté (ma capacité d'agir, d'initier une série d'évènements qui sont rigoureusement miens).
Transition : - Ma liberté se tient donc à l'intérieur des bornes qui la protègent de toute ingérence extérieure, c'est-à- dire de la liberté d'autrui. - En cela, ma liberté se définit toujours négativement : elle est absence d'immixtion de l'autre.
Ce qui amène deux questions : - Quelle définition positive donner à ma liberté ? - Dans cette aire de liberté, je suis seul, isolé ; or ne suis-je libre que pour autant que je vis coupé de mes semblables ? [1]
2- LA LIBERTÉ D 'AUTRUI EST CONDITION DE MA LIBERTÉ a) Ma liberté ne s'arrête pas là où commence celle des autres Positivement, la coexistence des libertés individuelles ne se réduit pas à un problème de sphère d'influence et de bon voisinage.
Elle implique un sol commun.
Car en effet, qui décidera de la frontière supposée délimiter monespace ? Comment puis-je me prémunir de toute invasion ? Il faut qu'une autorité supérieure aux individus, quoiquedécidée par eux, prenne en charge ce tracé de limites ( = les lois) Par conséquent, pour que je ne dépende pas d'autrui, pas plus qu'il ne dépende de moi, nous devons ensemble jouir d'une même liberté et c'est en ce sens que la liberté d'autrui est une condition de ma liberté. b) « l'obéissance à la loi qu'on s'est prescrite ».
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