Diviser le travail, est-ce séparer les hommes ?
Publié le 11/05/2012
Extrait du document
«
sera elle-même divisée en catégories étanches.
Il est vrai que les castes supé
rieures (philosophes-dirigeants et soldats) ne produiront rien.
au sens matériel du
terme, mais on peut considérer que leurs tâches constitueront néanmoins leur tra vail, dans une acception plus moderne que celle de l'auteur de La République.
Doit-on en conclure que la division du travail va nécessairement de pair avec la division de la société ?
• Le concept philosophique du travail, tel qu'il s'élabore (tardivement) à travers
les réflexions de Rousseau, Hegel et Marx, insiste sur la double transformation
qu'il implique: transformation du milieu naturel de l'être humain, mais aussi, et
simultanément, transformation
de l'homme lui-même.
Comme il s'agit, par défini
tion, d'un
homme intégré dans une organisation sociale, il semble que toute modi
fication
dans la conception du travail lui-même entraîne une modification dans la société humaine.
• C'est bien une telle modification qui est d'ailleurs attendue, par l'économie
classique libérale,
de la division du travail : à en croire Adam Smith, cette der
nière n'a
que des avantages.
et doit aboutir à.
• On doit cependant constater que, historiquement, les choses ne se sont pas
déroulées aussi harmonieusement.
Le travailleur, ou l'> hegelien, sera
décrit par
Marx comme soumis à une aliénation généralisée qui, du point de vue marxiste.
est le résultat le plus notable de la division du travail.
Autrement dit, à un travail divisé correspondent à la fois un homme lui-même divisé (c'est-à-dire
incomplet)
et une société divisée (c'est-à-dire traversée par la lutte des classes).
• Si, comme l'affirme le début du Manifeste du Parti communiste,>, cette
dernière résulte nécessairement
de l'organisation sociale du travail, c'est-à-dire de
sa division.
Ce qu'avait Adam Smith, c'est que les échanges, par
exemple,
ne s'effectuent pas directement d'un travailleur à un autre; c'est aussi.
et olus fondamentalement, que les travailleurs sont rarement propriétaires de leurs
outils de productiOn (cette propriété peut caractériser des artisans indépendants,
mais certainement
pas des ouvriers de manufactures, alors que c'est à propos de
ces derniers qu'Adam Smith vante la division du travail): c'est encore que dans la
société industrielle s'affirme la possibilité d'un travail très particulier.
qui est celui
du capital ...
Ainsi apparaît-il que la division du travail est étroitement liée à la
lutte des classes, et que la survie de l'une va de pair avec celle de l'autre.
• Ne peut-on cependant concevoir une société dans laquelle la division du travail
ne produirait pas d'inégalités? C'est en un sens ce qu'entrevoit Rousseau, mais de
façon rétrospective, lorsqu'il décrit la seconde période de l'histoire humaine, égale
ment la plus brève, celle du bonheur vécu dans les premières sociétés de l'homme
>.
Période heureuse en effet.
où la propriété se justifie par le travail
accompli.
mais à l'intérieur de laquelle réside déjà une source d'inégalité- qui est
bien naturelle et non sociale puisqu'elle consiste simplement en la différence de
puissance physique dont dispose chaque individu.
L'homme fort produit plus que
le faible : il aura donc davantage à échanger.
et même si le second travaille aussi.
»
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