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[email protected] (
[email protected]) Ajouter aux contacts 18:46 Un homme libre est-il un homme seul ? Il est dans nos habitudes de concevoir la liberté comme une revendication contre toutes les formes de contraintes. Nous pensons qu’il n’y a de liberté que lorsque disparaît toute gène ou empêchement. Être libre, c'est avoir les coudées franches ! la liberté ne nous est donnée que contre toutes les résistances. La liberté s’exprimerait alors par une lutte contre ce qui la restreint : contre les importuns, contre l’Etat, contre les règles sociale etc. Seulement, si la liberté c’est seulement une forme de révolte, alors il nous faudrait trouver l’isolement absolu pour l’atteindre. Nous vivons en société dans des règles, sous des lois que l’on peut estimer contraignantes. Du coup, l’Etat, garant de la loi, peut lui-même sembler par nature fait pour opprimer la liberté. Mais n’est il pas dans la nature de l’institution politique de rendre possible la liberté civile plutôt que de l’opprimer ? La liberté politique serait-elle possible sans un Etat pour la défendre? * * * A. L’homme libre et le citoyen Dans la culture occidentale, la liberté a d’abord été pensée dans l’opposition du statut politique de l’homme libre au statut de l’esclave. Qu’est ce qui définit l’esclave ? L’esclave est a) celui qui ne s’appartient pas lui-même, mais appartient à un autre que lui, le maître. b) L’esclave est celui qui est privé de droit. Aussi sa condition est-elle celle de l’animal domestique, mais il est cependant par nature doué cependant d’assez d’intelligence pour comprendre un ordre. La servitude fait de l’homme une chose utile, « une sorte de propriété animée, et tout homme au service d’autrui est comme un instrument et tient lieu d’instrument ». (texte) L'esclave ne diffère de l'animal que parce qu'il est doué de raison. Il est capable de comprendre un ordre, il est potentiellement un homme libre ; c'est la destinée qui l'a placé dans une condition de servitude. Cependant, il ne faut pas oublier que cette définition d'Aristote répond à une condition historique dans laquelle les hommes ne possédaient pas de technique. Avec les machines la situation est différente. « Si les navettes tissaient d’elles-mêmes,... ni les chefs d’artisans n’auraient besoin d’ouvriers, ni les maîtres d’esclaves ». Dans un monde où la technique nous délivre des tâches les plus pénibles et où l’économie rend possible une répartition de la richesse, il peut n’y a voir que des hommes libres, c'est-à-dire des hommes qui s’appartiennent à eux même et disposent de droits. Telle est la condition du citoyen. Il n’y a de condition du citoyen que dans un Etat digne de ce nom. (texte) Le citoyen est celui qui commande en un sens et aussi celui qui obéit. Il commande en exerçant son droit dans les assemblées des citoyens, en participant à la vie publique. Le citoyen doit exercer un pouvoir législatif et judiciaire. Nous dirions aujourd’hui qu’il est normal que l’on demande au citoyen de siéger comme juré au tribunal, comme il est nécessaire que ce soit lui qui élise les députés chargés de faire la loi. Il obéit en respectant le droit qui résulte des décisions communes. C’est en ce sens que l’on admettait dans l’antiquité qu’il n’y avait de droits et de devoirs que de l’homme libre. Il est vrai que la Cité grecque étaient de dimension très modeste. Il devait être possible d’en faire le tour du regard à partir du point le plus haut du territoire. L’Etat moderne est en comparaison gigantesque, il comporte une population beaucoup plus nombreuse. Les grecs se demandaient si tous les hommes libres pouvaient avoir l’attribution de citoyen ou seulement quelques uns d’entre eux, les meilleurs. Dans nos démocraties modernes, il n’est plus possible de distinguer la liberté de l’homme de sa qualité de citoyen. Tout homme libre, membre d’un état, est un citoyen. Il n’y a de privation de droits civiques que dans le cas d’une infraction grave à la loi (texte). La citoyenneté se définit à partir de la liberté des hommes dans l’Etat. Elle n’implique par n’importe quelle définition de la liberté. Il faut distinguer la licence, la liberté naturelle, qui est indépendance sans loi et la responsabilité de la liberté civile. Rousseau écrit : « Quand chacun fait ce qui lui plaît, on fait souvent ce qui déplaît à d’autres, et cela ne s’appelle pas un état libre ». La liberté du citoyen se définit pas le respect de la liberté de l’autre citoyen et le souci constant du bien de tous. Aussi Rousseau ajoute : « la liberté consiste moins à faire sa volonté qu’à n’être pas soumis à celle d’autrui ; elle consiste encore à ne pas soumettre la volonté d’autrui à la nôtre ». La liberté perdrait tout signification, si elle impliquait non pas un rapport de droit entres les hommes, mais des rapports de force. La liberté naturelle, au sens du « je peux faire ce que je veux », peut détruire et finir par nie...