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Dissertation sur le bonheur

Publié le 22/03/2016

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Tous les Hommes s’accordent à appeler bonheur ce bien suprême qui est l’unité présupposée des fins humaines ; cette doctrine est appelée eudémonisme. Dans l’Encyclopædia Universalis, le philosophe contemporain André Comte-Sponville définit le bonheur : « Tout Homme veut être heureux, et cela suffit peut-être à définir, au moins provisoirement, le bonheur : il est ce que chacun désire, non en vue d'une autre chose (comme on désire l'argent pour le luxe ou le luxe pour le plaisir) mais pour lui-même, et sans qu'il soit besoin – ni, d'ailleurs, possible – d'en justifier la valeur ou l'utilité. […] Une telle définition n'est pourtant que nominale. C'est ce qui explique que les Hommes, qui s'entendent si bien sur le mot, s'entendent si peu sur la chose : tous appellent « bonheur » ce qu'ils désirent absolument, mais tous ne désirent pas les mêmes choses...» Autrement dit, tous les Hommes veulent être heureux mais se représentent le bonheur de différentes manières. C’est ce qui explique la divergence des opinions à propos du bonheur : certains le réduisent au plaisir, d’autres aux honneurs ou même à la richesse. L’adjectif «désirable » désigne le désir potentiel d’un objet, le manque de celui-ci, que la conscience nous représente comme source de satisfaction possible. En ce sens, le bonheur est toujours désiré plutôt que possédé, et il est donc impossible de le décrire et difficile de le définir. Comment alors concevoir le bonheur pour que l’Homme puisse espérer l’atteindre ? Le Dictionnaire de l’Académie Française définit la notion « unique », comme on l’appelle figurément et par exagération, « comme celui qui est infiniment au-dessus des autres, et auquel les autres ne peuvent être comparés » mais aussi comme celui « qui est un, dont il n'y a pas d'autre ». Si l’acception du terme « unique » est compris comme le seul, l’unique, et non pas comme celui qui se détache des autres, alors, on comprend le bonheur comme seul et unique, comme si l’Homme n’aspirait à aucun autre désir. Le bonheur comme unique fin désirable de l’Homme présuppose donc que toutes les actions de l’Homme visent au bonheur, même si celui-ci n’est jamais définitivement atteint, dans l’unique but d’être heureux. Cependant, en nous conformant à l’alternative proposée par le sujet, n’y-a-t-il pas d’autres valeurs qui ne sont pas au se...

« LE BONHEUR EST-IL L’UNIQUE FIN DÉSIRABLE Une première conception du bonheur revient à le confondre avec le plaisir, comme une satisfaction totale, permettant d’affirmer que tous nos désirs sont accomplis.

C’est ce qu’on observe à première vue.

Toutes nos activités semblent viser au bonheur, que ce soit directement ou indirectement.

Prenons l’exemple d’un Homme.

Un Homme heureux serait un homme satisfait dans tous les domaines de sa vie, que ce soit la santé, l’argent, l’amour, le travail… Lorsque l’on va se promener pour être en meilleure santé, être en meilleure santé permet de se sentir heureux.

Donc le but de la promenade en soi est le bonheur.

Le bonheur pourrait donc être remis en question si l’un des domaines était menacé, comme la perte d’un être cher, d’un emploi… Dans ce cas, le bonheur apparait donc comme la satisfaction de tous les désirs au fur et à mesure qu’ils apparaissent.

En ce sens on peut dire qu’il se mesure à la quantité de plaisirs satisfait, le but étant d’en satisfaire le maximum.

C’est la théorie de Calliclès, personnage de Platon, que nous développerons plus bas. La vision « eudémonisme » s’inscrit dans une morale plus large que celle développée précédemment.

Aristote, par exemple, pose que le but de toutes nos actions est le bonheur, et représente le « Souverain Bien ».

Il distingue pourtant le simple plaisir sensible du bonheur vertueux. Ce bonheur ultime vers lequel tout semble converger et qui est à concevoir comme l’exercice de la vertu la plus haute, comme expliqué dans Ethique à Nicomaque.

La vertu se confond avec la pleine réalisation de soi.

Le Bien ne réside pas dans l’idée mais dans l’action et non pas dans une action éphémère qui ne conduit à rien, mais dans une action qui permet de nous réaliser en tant qu’Homme.

Epicure soutient également cette idée.

Pour lui, certains désirs et plaisirs ne peuvent pas mener au bonheur parce qu’ils sont source de troubles.

La seule recherche qu’il faut mener est donc celle de l’ « ataraxie», ou le plaisir d’être sans troubles, et l’ «aponie», qui signifie être exempt de la douleur.

C’est ici que réside le bonheur, qui passe par la connaissance et la raison.

C’est ces deux notions qui permettent de faire la différence entre les désirs naturels et nécessaires, et apprendre ainsi à nous délivrer de tout ce qui nous trouble.

Il nous permet de nous débarrasser de nos nombreuses craintes.

Une première vision est ici développée, qui réside en l’idée que le bonheur résulte de la satisfaction de nos désirs, selon différentes acceptations.

Mais l’Homme est-il capable d’apprécier la satisfaction du désir ? Ne ferait-elle pas cesser le désir et donc plonger l’Homme dans l’ennui ? Une autre perspective est possible, dans laquelle on peut relier le bonheur à la satisfaction morale. Pour certains philosophes, comme Descartes, le « souverain bien » peut être source de déplaisirs lorsqu’il prend la forme de la vérité.

En ce sens, l’Homme dont l’esprit sera plus satisfait s’il connaît la vérité pourra être affecté par celle-ci et donc être triste.

Il estime qu’il vaut mieux préférer la connaissance à l’ignorance, même si l’ignorance rend plus joyeux.

Pour lui, le bonheur consiste en l’exercice de la vertu, autrement dit, l’effort de connaitre la juste valeur des choses et de soi-même.

Et cela, même si cela s’accompagne d’un état de désillusion, de tristesse, un état où l’on n’est pas heureux à proprement parler.

Et c’est ici que réside l’idée la plus importante.

Descartes montre que les « grandes âmes » se différencient des autres par leur capacité à supporter les chagrins et les épreuves.

C’est dans l’effort qu’on aura fait sur soi-même, et par rapport aux autres, comme faire 2. »

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