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Dissertation sur la vérité intitulé: A quoi bon être dans le vrai ?

Publié le 24/04/2023

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« La vérité est une valeur considérée plus haute que le faux mais nous pouvons questionner cette hiérarchie et nous demander à auoi bon être dans le vrai devant le spectacle d'érudits malheureux et y’a de ceux qu'on appelle des « imbéciles heureux ». L'expression « A quoi bon » signifie « pourquoi », « dans quel but », ou encore « à quelle fin » : une question qui commence par ces termes nous interroge sur la finalité de quelque chose, sur sa raison d'être.

« Être dans le vrai » signifie « être dans la vérité », ne plus être dans l'erreur, l'ignorance ou le faux mais avoir découvert ce qui est vrai.

Nous sommes dans le vrai quand nos croyances correspondent ou sont en adéquation avec la réalité, quand nos idées reflètent le monde, en sont les miroirs. Le sujet peut apparaître étonnant au premier abord.

En effet la vérité est une valeur peu questionnée par le sens commun : elle est bonne en elle-même et le vrai est préférable à son contraire, le faux.

Néanmoins, faut-il véritablement toujours rechercher et connaître la vérité ? N'y a- t-il pas des vérités blessantes et d'autres immorales, taboues ? La vie d'un savant est-elle nécessairement plus heureuse que celle d'un homme plein de préjugés ? Dans cette dissertation nous allons nous demander si nous avons de bonnes raisons de rechercher la vérité. L'enjeu est entre autre d'évaluer la justification de la science, de la philosophie, mais aussi de la religion, qui toutes trois prétendent dire le vrai.

Devons-nous leur obéir et les respecter si le faux est préférable au vrai ? Dans un premier temps nous soutiendrons qu'il y a un plaisir naturel à rechercher et à contempler la vérité et que c'est là la première justification de la curiosité du savant.

Par la suite, nous défendrons que la vérité n'est pas la plus haute des valeurs, le souverain bien, et qu'elle nous promet en réalité le malheur.

Enfin, nous adopterons une conception plus pratique de la vérité, verrons qu'elle nous apporte non le bonheur mais le confort, puis que l'utilité est l'essence même du vrai. Il est dans notre intérêt de connaître la vérité car elle peut nous être utile pour plein de choses. « Savoir c'est pouvoir » comme le disait Michel Foucault.

Néanmoins l'argument le plus fondamental pour la quête de la vérité n'est-il pas en amont, non pas dans les conséquences pratiques de l'obtention de la vérité, mais dans le plaisir de la recherche intellectuelle ? Nous ne sommes peut- être pas curieux de tout mais avons tous des passions et des intérêts et préférons être dans le vrai plutôt que dans l'erreur à leur propos.

« Tout homme désire naturellement savoir.

» est la première phrase de la Métaphysique d'Aristote : il y a en chacun de nous un plaisir naturel, c'est-à-dire qui découle de notre nature, de notre essence, et non accidentel, contingent, à se mettre en quête de la vérité.

Nous faisons l'expérience du plaisir de la recherche, peu importe les conséquences pratiques utiles ou nuisibles de nos découvertes.

Il y a un plaisir à être dans la recherche fondamentale et non appliquée. Les plaisirs naturels de la recherche et de la découverte de la vérité sont universels d'après Aristote qui va encore plus loin : c'est derrière cet aspect de la nature humaine que se cache la clé du bonheur. Le Lycée, l'école philosophique aristotélicienne, érigeait le savant en idéal de la vie humaine.

La découverte de la vérité ferait partie de la finalité de l'homme, de ce pourquoi il est sur Terre. La nature nous commande de nous nourrir, de nous vêtir, de nous reproduire, mais aussi et avant tout de réfléchir.

Dans l'Ethique à Nicomaque, Aristote apporte plusieurs arguments pour sa thèse selon laquelle le bonheur consiste à passer la plus grande partie de sa vie à rechercher la vérité. Citons d'abord le fait que l'intellect est la partie la plus divine de notre âme, nous rapproche de Dieu qui est omniscient.

Nous sommes tous « fils de Dieu » avant tout parce que nous sommes capables de réfléchir et de contempler la vérité, à l'image de l'Eternel.

Dieu est heureux et nous le sommes aussi à mesure que nous lui ressemblons, c'est-à-dire réfléchissons et connaissons.

Notons également avec Aristote que toutes les facultés humaines semblent exister pour que nous réfléchissions.

En effet, l'activité réflexive se suffit à elle-même c'est-à-dire n'est pas un moyen pour une autre fin alors que toutes les fonctions humaines semblent exister pour que nous puissions réfléchir.

Nous ne pouvons réfléchir que si notre corps n'est en bonne santé, si nos passions ne sont apaisées et si nous ne sommes en sécurité, comme l'écrit d'Aquin dans Somme contre les Gentils reprenant l'argument aristotélicien. Texte de d'Aquin sur la contemplation de la vérité Nous avons vu tout d'abord que la vérité était non seulement plaisante en elle-même mais plus encore la condition nécessaire du bonheur.

N'y a-t-il pas cependant moult exemples de savants malheureux, de « rats de bibliothèque » qui sont des figures de malheur et qui éprouvent euxmêmes plus de frustration que de contentement à rechercher la vérité encore et encore, elle qui semble hors d'atteinte ? L'omniscience est une qualité divine et non humaine : la vérité est un idéal et non une réalité pour nous, pauvres mortels.

Nous serons toujours assaillis par le doute et le scepticisme est notre destin.

Il faut toujours avoir en tête que la certitude est une chimère hors des sciences hypothético-déductives comme les mathématiques dont les principes sont arbitraires.

« Descartes : inutile et incertain.

» écrit Pascal dans ses Pensées pour critiquer la prétention au savoir de la proposition qui parait la plus certaine : « Je pense donc je suis.

».

La curiosité intellectuelle est en réalité à l'origine de la Chute de l'homme d'après la Genèse : c'est à cause de la volonté de connaître que nous avons été déchus et que nous.... »

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