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Dissertation Sujet : Peut-on parler pour ne rien dire ?

Publié le 24/05/2023

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« Dissertation Sujet : Peut-on parler pour ne rien dire ? Raymond Devos, humoriste, présente son sketch Parler pour ne rien dire en 1979 devant les élèves du Conservatoire National du Cirque.

Il commence sa présentation par « Je vais parler pour ne rien dire.

».

Ainsi, il affirme que l’homme peut parler pour ne rien dire, même en discuter avec d’autres hommes. Sachant que la parole est l’acte de parler, l’acte individuel par lequel s’exerce la fonction linguistique.

Elle s’exprime par le langage qui est la faculté d’exprimer des pensées à l‘aide de signes articulés.

Pour la parole, ces signes sont des mots. Mais peut-on parler pour ne rien dire ? Il est question, ici, de la capacité, de l’aptitude et de la permission, du droit de parler pour ne rien dire.

Quel est le but de la parole ? Est-il précis et donc impossible de ne pas exprimer quelque chose par le langage ? La parole est-elle toujours signifiante ? Tel est le problème que nous avons à examiner ici.

Il nous amène à comparer l’utilisation des mots dans différents cas.

Un mot est un son ou un groupe de sons articulés ou figurés graphiquement, constituant une unité porteuse de signification à laquelle est liée, dans une langue donnée, une représentation d'un être, d'un objet, d'un concept, etc.

Dans un premier temps, nous verrons pourquoi nous parlons, quel est le but derrière cette parole? Puis si il est possible de parler pour ne rien dire.

Et enfin, nous nous demanderons si le sens donné à un mot dépend de l’individu, si il en a conscience, donc si le langage est un échec ou non. Tout d’abord, la parole c’est transmettre un message à autrui, elle s’use pour communiquer avec les autres.

Nous parlons pour exprimer une idée, un message, nos émotions, notre désaccord, c’est-à-dire que en parlant nous mettons des mots sur notre pensée.

C’est ce que Guillaume d’Occam dans la Somme de logique en 1323 exprime par la citation : « les mots sont créés par imposition pour signifier les choses mêmes qui sont signifiées par les concepts de l’esprit ». Les mots sont donc utilisés pour transcrire notre esprit, ils traduisent nos pensées et permettent aux autres individus de les entendre avec l’utilisation de la parole par la suite.

En dehors du langage, il n’y a aucune possibilité d’exprimer un contenu de significations précises et transmissibles.

Le langage a donc un double pouvoir, exprimer et communiquer.

La parole n’est pas utilisée que par les humains, les animaux crient pour communiquer donc la parole a un certain rôle social.

Le pouvoir d’expression est la possibilité d’extérioriser un certain contenu du dedans vers le dehors.

Se pose alors la question : le langage est-il capable de bien traduire le sens des choses ou la profondeur de ma pensée ? Les mots utilisés par le langage ont un sens, ils sont significatifs.

La nature de ces derniers peut être dûe à deux origines selon Platon dans Cratyle. Pour Cratyle, les mots du langage sont naturels, c’est-à-dire que chaque mot est en rapport adéquat avec une chose.

La racine d’un mot nous informerait sur ce qu’il désigne à tel point que pour lui chaque chose aurait par dénomination juste par nature.

Le mot est donc une imitation de la chose comme si il reflétait l’essence même de l’objet.

En opposition, Hergogène soutient la position selon laquelle le rapport entre mots et choses est issus de conventions.

Les individus décideraient que tel mot signifie telle chose.

Mais une critique s’installe, pour établir les conventions, il faut s’entendre et discuter mais comment lorsque qu’il n’y a pas de langage.

Pour Platon, la solution pour dépasser ces thèses est de critiquer le rapport de conformité entre les mots et les choses.

Même si les mots sont à l’origine comme des images, des choses, l’usage s’est progressivement substitué et les mots ne sont plus des copies des choses mais ils expriment le sens de nos représentations.

Une représentation est action de mettre sous les yeux, acte par lequel l’esprit se rend présent les objets, extérieurs ou intérieurs, et fait intellectuel qui résulte de cette opération.

Le langage n’est ni le reflet fidèle des choses ni une simple étiquette posée arbitrairement.

Ce ne sont pas les choses elles-mêmes qui sont visées mais leurs représentations. De plus, les mots sont performatifs.

La performativité est le fait, pour un signe linguistique de réaliser lui-même ce qu’il énonce.

Par exemple, dans une phrase c’est un verbe qui par son énonciation, exécute l’action qu’il exprime. Ainsi, lorsque nous parlons c’est pour dire quelque chose à quelqu’un même si cela n’intéresse pas notre auditoire et que cela ne veut rien dire.

Parler c’est utiliser un langage articulé.

Cependant, pour pouvoir utiliser la parole, il faut maîtriser le langage.

Il y a donc un apprentissage à effectuer pour l’acquérir. La parole est un moyen de communiquer avec les autres en utilisant des mots pour exprimer nos idées, nos émotions et nos désaccords.

Les mots ont un sens qui peut être naturellement lié à la chose qu’ils désignent ou conventionnellement décidé par les individus.

Cependant, le langage n’est ni le reflet fidèle des choses ni une simple étiquette posée arbitrairement, mais plutôt une représentation de ces choses.

De plus, les mots sont performatifs.

Pour utiliser la parole, il faut avoir recours à un apprentissage.

Les mots ont donc un sens et nous parlons pour quelque chose.

Mais est-il possible de parler pour ne rien dire ? En effet, il est possible de parler pour ne rien dire.

Bavarder est un exemple de parler pour ne rien dire.

Cela signifie parler abondamment de choses inutiles, insignifiantes.

Lorsque nous bavardons c’est pour échapper à l’ennui, passer le temps ou se distraire.

Cela peut aussi être pour échapper à une solitude que nous pouvons ressentir.

Ainsi, nous parlons « de tout et de rien », c’est-à-dire que si l’on passe facilement d’un sujet à un autre, c’est qu’ils se valent et qu’ils valent tous aussi peu.

Le bavardage n’a pas de but, il ne vise aucune fin particulière.

De plus, le bavardage relève de l’opinion, ce qui va intéresser tout le monde ne va pas intéresser quelqu’un en particulier.

Sachant que l’opinion n’est qu’une rumeur, une idée toute faite sans argumentation.

Selon Bachelard, « l’opinion a droit toujours tort », c’est à dire que l’opinion n’est pas une vérité et que même si elle se trouve dire la vérité théoriquement elle est toujours fausse. Un homme peut aussi parler pour ne rien dire car l’objet de la communication n’a pas prévu à l’avance, il n’est pas programmé.

Par la suite, ce n’est pas forcément un dialogue qui est attendu mais un retour donc l’homme peut parler de tout et donc de rien. De plus, outre le fait que certaines paroles soient sans importance ou incohérentes dans le cas du délire, certaines fonction du langage n’ont pas pour but premier de transmettre une idée, un sens.

Ainsi, parler va être un moyen d’établir un début à toutes autres communications.

Par exemple, c’est l’utilisation du terme « Allô » avant toutes communications téléphoniques.

Ici, la parole.... »

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