Devoir de Philosophie

Dissertation philosophique : le langage ne sert-il qu'à communiquer ?

Publié le 16/11/2023

Extrait du document

« Le langage ne sert-il qu’à communiquer ? INTRO : 1) De manière générale, le langage désigne tous les systèmes d’expression et de communication. On parle aussi bien de langage humain que de langage animal, de langage de l’art ou même de langage de la nature. Cependant, si on peut dire que les perroquets, la danse ou les fleurs ont un langage, c’est en référence au langage verbal humain, qui sert de norme et de critère.

Ainsi, au sens strict le langage est la faculté humaine permettant à un sujet de communiquer sa pensée à autrui à travers des mots. Cependant, pour communiquer, il faut aussi s’exprimer : la communication désigne la transmission d’un message d’un émetteur à un récepteur.

Pour que le récepteur, ou autrui, reçoive un message, il faut déjà qu’un émetteur le produise, et donc qu’il s’exprime.

Dès lors, il semble que l’expression et la communication aillent de pair. Par là, nous comprenons que le langage ait plusieurs fonctions : l’expression et la communication sont ses deux principales. Or, les fonctions du langage ne se limitent pas qu’à la communication, et encore moins à l’expression.

Le langage peut avoir d’autres fonctions comme de créer une situation (quand le prêtre dit « je vous déclare mari et femme », les deux personnes sont aussitôt mariés, juste par le fait que la phrase ait été dite) ou de créer des mondes (ceux du roman ou de la poésie, par exemple), ou encore de soumettre : on pense par des mots, les mots conditionnant notre rapport au monde, le langage peut donc ê le lieu d’un conditionnement et par là, un outil de soumission s’il est utilisé à mauvais escient. Bien plus que la création ou la soumission, le langage a bien d’autres fonctions, et on ne peut les citer toutes car prétendre dresser un catalogue de toutes les fonctions réelles ou supposées du langage, donnerait lieu à une nomenclature indéfinie. Cependant, devons-nous réduire le langage à de telles fonctions ? Doit-on résumer l’essence du langage à son usage ? Effectivement, réduire l’essence du langage à son usage, c’est en faire une interprétation utilitariste.

Mais il n’est pas certain que parler doive toujours « servir à » quelque chose.

Et si parler ne servait à rien ? Est-il en effet admissible qu’une conversation serve à quelque chose ? Qu’un poème ou qu’une musique servent à quelque chose ? À quoi sert d’écouter une musique ?(Là, plutôt qu’autour de la diversité des fonctions supposés du langage, gît le problème : celui de son instrumentalisation) 2) Tout cela amène le problème suivant : Le langage ne sert-il qu’à communiquer ? Est-ce nécessaire que le langage serve à quelque chose ? Le langage est-il un instrument ? 3) pour répondre à cette question, nous suivrons le plan suivant : comment est possible la communication ? Mais si la communication n’est pas sa seule fonction, le langage peut-il servir d’outil de domination ? Et enfin, un poème sert-il à quelque chose ? I_ La communication 1) Ainsi donc la communication est la principale fonction du langage.

La communication est le fait qu’un émetteur, ou un sujet produise un message qu’un récepteur va comprendre.

Mais comment est possible la compréhension ? Pour que le récepteur comprenne l’information, il faut que l’émetteur et lui fassent partie de la même espèce et qu’ils recourent à un ensemble de signaux possédés en commun – ou à ce qu’on appelle un « cadre normatif », c’est-à-dire un cadre dans lequel les deux interlocuteurs s’insèrent et puisent leurs mots : ce cadre, c’est la langue. 2) Pour comprendre cela nous pouvons nous aider des éléments linguistiques de Ferdinand de Saussure dans son Cours de linguistique générale. En effet, Saussure nous y apprend que pour exprimer un contenu significatif, quel qu’il soit, nous nous servons de mots qui ont un sens ou une signification : les mots sont des signes qui unifient un signifié et un signifiant : le signifiant est une image acoustique, c’est-à-dire l’empreinte psychique du son du mot effectivement prononcé ou pas.

Et le signifié, c’est le concept ou l’idée, c’est-à-dire ce qui est représenté par le mot.

Saussure nous précise que le signe est arbitraire car il n’y a aucun lien nécessaire entre le signifié et le signifiant : « il [le signifiant] est immotivé, c’est-à-dire arbitraire par rapport au signifié, avec lequel il n’a aucune attache naturelle dans la réalité ». Autrement dit, si tel mot est attaché à telle idée, c’est par convention c’est-à-dire par des accords plus ou moins conscients qui s’établissent avec le temps : la langue est « un produit social de la faculté du langage et un ensemble de conventions nécessaires, adoptées par le corps social pour permettre l’exercice de cette faculté chez les individus ».

La langue, en effet, est un produit social car c’est le versant social du langage : d’autres personnes pourront utiliser la langue.

Et le versant individuel du langage est la parole : c’est par la parole qu’on s’exprime, par la langue qu’on communique ; la langue et la parole sont co-dépendantes, c’est-à-dire que l’une ne peut se faire sans l’autre.

Et on dira que le message exprimé par la parole est communiqué si les deux interlocuteurs parlent la même langue, qui leur permettra de comprendre les mêmes mots, les règles grammaticales et syntaxiques. 3) En somme, les langues contiennent intrinsèquement leurs propres règles de fonctionnement : pour que deux personnes puissent se comprendre, il faut qu’ils parlent la même langue, par laquelle ils s’expriment et dans laquelle ils puisent leurs mots, qui sont des signes faisant référence à une chose représentée.

Le langage sert donc à communiquer notre pensée, par le respect de ses normes conventionnelles, et autrui ayant le même code, comprendra. 4) Transition : Cependant, la communication, et donc aussi l’expression, ne sont pas les seules fonctions du langage.

Bien d’autres fonctions peuvent lui être attribué.

Quelles sont-elles ? II_ Le langage comme outil de domination 1) En effet, on peut par exemple se servir du langage comme outil de domination.

Le monde comporte plusieurs sociétés et plusieurs langues, cependant, certaines sociétés ou civilisations se sont imposées, et d’autres sont mortes : si la civilisation maya a disparue, la civilisation judeochrétienne, elle, est encore vivante.

Par le fait que certaines civilisations se soient imposées, leurs langues ont également perduré : des langues anciennes comme l’indo-européen ont disparu, mais le grec et le mandarin, elles, sont encore pratiquées, pareillement pour les langues latines qui sont encore pratiquées, comme le français, l’espagnol ou le catalan.

Or, bien plus qu’une simple perduration, les langues peuvent être l’outil de domination des sociétés ou des cultures sur d’autres. 2) Pour comprendre cela, nous pouvons nous aider des analyses de Bourdieu dans Ce que parler veut dire.

En effet, dans cet ouvrage, il nous explique que ces langues qui se sont imposées sont devenues des langues officielles, des langues d’État, s’imposant face aux langues régionales, aux dialectes (c’est-à-dire des formes dérivées d’une langue, n’en respectant pas toutes les règles) ou au patois (langues n’ayant pas été normativisé ou conventionnalisé, c’est-à-dire n’ayant pas reçu des règles fixes inscrites dans une institution).

Le français, par exemple, s’est imposé car il s’est codifié et normativisé à partir du XVIIe siècle avec la création de l’Académie française, qui existe toujours, par le Cardinal et premier ministre Richelieu : cette codification du français, qui était devenu la langue d’État, était pour ne pas qu’elle se fasse engloutir par le latin.

Or, en faisant cela, en faisant une langue d’État, elle s’impose au détriment des langues régionales, comme par exemple aujourd’hui le catalan, le breton ou l’occitan.

Effectivement, à l’école on apprend surtout à parler la langue d’État.

Cependant, on peut dire qu’on pense par des mots,.... »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles