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DISSERTATION «PEUT-ON DÉSIRER L’IMPOSSIBLE POUR ÊTRE HEUREUX?»

Publié le 05/11/2019

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amener à subir une souffrance immense dut à un désir inaccessible, cela peut nous faire perdre toute raison jusqu’à vouloir l’impossible! Par exemple, l’Homme qui se trouve dans une situation de folie ou de souffrance absolue peut désirer la mort, vouloir se suicider afin de se délivrer de cette situation insurmontable. L’Homme, à la différence de l’animal peut désirer jusqu’à outrance et se projeter vers des fins qui dépassent le seul domaine de l’entretient vital. Le désir est donc notre faiblesse. Il est le signe de la liberté humaine. C’est donc pour cela que, puisque le désir dépend de nous, nous devons faire bon usage de notre raison, en outre, savoir ce que nous voulons, et agir en conséquence,librement. En somme, pour être heureux, d’un bonheur humainement concevable, nous devons agir de manière rationnelle et raisonnable. 

Ainsi avons nous pu voir que l’Homme ne peut désirer l’impossible afin d’être heureux, à moins de vouloir son aliénation et sa propre déchéance. En effet, pour être heureux, il nous faut agir raisonnablement et maitriser ses propres désirs: savoir discerner ce qui dépend de nous de ce qui ne dépend pas de nous, pour ne pas chercher des désirs vains qui nous rendraient triste. Le bonheur, comme l’écrit si bien Épicure, réside dans la tranquillité de l’âme. Certains philosophes tels qu’Oscar Wilde ou même JJ Rousseau pensent que le bonheur réside dans le désir plus que dans la satisfaction de ce dernier. Si notre désir est notre faiblesse, il est aussi notre force, puisqu’il permet à tout Homme de se réaliser. C’est pour cela que Spinoza considère que : «le désir est l’essence de l’Homme». Le désir serait alors la nature profonde de l’Homme puisque l’Homme est un être imparfait, pas toujours rationnel, c’est à dire qu’il ne se contente pas toujours de distinguer le bien du mal, le juste de l’injuste et le vrai du faut mais qu’il est aussi parfois impulsif comme le désir. Enfin, sans désir, il n’y aurait pas de civilisation possible, puisque l’élévation spirituel permet la réflexion, puis la création. L’Homme est donc par nature un être culturel, entraîné par ses désirs.

« qui déterminent notre propre satisfaction, soit, ce que nous sommes.

Si nous désirons, c’est en vue d’une satisfaction.

Hegel, dans la Dialectique du Désir avait une thèse qui démontrait que le désir voulait la possession de la chose vers laquelle il tendait.

Ainsi, nous pouvons dire que l’essence du désir, c’est à dire ça nature profonde est de consommer, de détruire, de s’approprier la chose tant convoitée.

Cette destruction entraine le plaisir, la satisfaction et l’épanouissement.

Hors cet épanouissement est de courte durée puisqu’une fois l’objet de nos désirs déchu, nous n’avons plus rien à désirer, nous n’avons plus de but, nous n’avons plus de raison de vivre, nous subissons la vie. Il nous faut donc désirer à nouveau.

C’est ainsi que l’Homme désire encore et encore, sans ne jamais se rassasier. C’est pour cela que nous disons communément: le désir est insatiable.

Plus l’Homme parvient rapidement à ses fins, plus il désire.

Et puisque le désir est un sentiment de manque, puisque la satisfaction s'atténue rapidement, plus vite que le temps qu’il nous faut pour atteindre l’objet de notre obsession, nous pouvons en conclure que notre vie est faite d’attente et de frustration.

Viens alors l’ennui, lorsque notre satisfaction s’en est allée et que nous n’avons plus rien à désirer.

C’est pour cela que Schopenhauer, un philosophe d’un pessimisme affirmé, disait dans Le Monde comme volonté et comme représentation: «mais que la volonté vienne à manquer d’objet, qu’une prompte satisfaction vienne à lui enlever tout motif de désirer, et les voilà tombés dans un vide épouvantable, dans l’ennui; ce sont là les deux éléments dont elle est faite.» puis affirmait que «La vie oscille, comme un pendule, de droite à gauche, de la souffrance à l’ennui».

En effet, lorsque nous tombons dans la routine, toute quête repose sur la recherche du temps pour nous consacrer sur ce qui nous ferait plaisir, mais lorsque nous sommes enfin en possession de ce fameux temps, nous nous retrouvons très vite dans la recherche de choses à faire, et donc à la recherche de nouveau désirs pour combler notre ennui.

En outre, l’Homme est un être jamais satisfait, insatiable puisqu’il désire, et incapable d’apprécier son propre épanouissement.

Il n’est jamais comblé.

Mais alors, si l’Homme est conscient de la dure fatalité de son existence, de l’insatiabilité de son désir, de sa souffrance et de son ennui, pourquoi désire-t -il encore? Est- ce qui le différencie des autres être vivants de cette planète ? Puisque c’est dans notre nature, expliquons: Hegel soulignait que «Rien de grand ne s’est accompli dans ce monde sans passion».

En effet c’est grâce au désir que l’Homme se réalise.

Rappelons que la volonté est un élan vital propre à l’Homme, c’est une dynamique moteur sans laquelle l'existence ne vaudrait pas la peine d’être vécu. Si nous ne désirions pas nous serions des êtres froids, si nous n’avions que pulsions et besoins vitaux, nous serions de simples animaux.

Le simple fait de vivre dans une civilisation, dans un monde culturel est la preuve de notre création, et la création d’un objet est à son tour la preuve d’un objectif voulu, réalisé grâce à des moyens mis en oeuvre à cet effet.

En désirant, l’Homme dépasse alors ses simples nécessités biologiques.

Sans désir, l’Homme n’agirait pas et ne se construirait pas.

Seul le désir mène au bonheur ou à l’illusion du bonheur.

Ca quête ultime est le bonheur.

Mais alors, sans désir, l’Homme serait-il toujours un Homme? Est-ce le désir qui prouve notre humanité? Le désir est -il l’essence de l’Homme ? C’est ce qu’avait compris Gaston Bachelard lorsqu’il rédigea la Psychanalyse du Feu en 1949, il fit très bien la distinction entre l’animal et l’Homme: «La conquête du superflu donne l’impulsion spirituelle plus grande que la conquête du nécessaire.

L’Homme est une création du désir et non du besoin».

Par là, il montre que le désir donne bel et bien l’impulsion spirituelle nécessaire à l’Homme pour créer.

En effet, la quête du superflu, autrement dit ce qui a une importance moindre par rapport au primordial (besoins vitaux), est l’unique preuve que l’Homme ne va pas se contenter que de vivre contrairement à l’animal, mais aussi d’exister.

C’est pour cela que Descartes dans Le Discours de la méthode a écrit: «Je pense donc je suis, je suis donc j’existe.».

En outre, la conscience de l’Homme ne sert pas uniquement à exposer un jugement (bien ou mal) sur ce qui l’entoure,. »

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