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Dissertation : le monde a-t-il besoin de moi ?

Publié le 10/03/2023

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« Le monde a-t-il besoin de moi ? En Mésopotamie, les premières civilisations ont pensée pensent qu’il fallait rétablir l’ordre social pour rétablir l’ordre cosmique.

Ainsi, selon H.H Schmid, le roi, descendant du Dieu créateur, est garant de la création et gère le peuple.

Il en résulte deux constat : l’homme se soumet à Dieu et sa création mais il en est aussi le garant et possède par conséquent un pouvoir sur celle-ci.

Dans cette conception du monde il existe évidemment un lien entre les sociétés humaines et le kosmos.

Ce dernier aurait besoin de l’homme pour maintenir son ordre.

Il s’agit d’une cosmologie, expression d’une réflexion sur la nature qui rend compte d’une raison du monde, qui admet par définition un sens au monde.

Dans quelle mesure l’homme y contribue-t-il, lui qui est le seul à porter un regard, un jugement sur ce qui l’entoure ? Pourtant, le monde précède nécessairement la vie de l’individu et le succèdera, comment le monde aurait-il besoin de moi dans la mesure où il est plus durable que moi-même ? L’individu n’a qu’un horizon qui constitue son monde, une représentation toujours imparfaite comparée à un regard d’ubiquité. Le regard de l’individu est lié à sa conscience qui porte un jugement.

Cette dernière, partiale et subjective, est insatisfaisante à comprendre le monde.

L’articulation de la dépendance entre l’homme et le monde questionne la relation de causalité de l’un sur l’autre.

En quoi l’existence du monde est-elle conditionnée par la conscience de l’homme ? D’abord la nécessité de l’homme, être qui change le monde par l’action, la pensée et conditionne son existence par la sienne, sera analysée pour déterminer son utilité qui offre un sens au monde comme à lui-même. Puis, il s’agira de revenir sur la capacité d’action limité de l’homme face à l’immensité du monde.

De plus le langage calqué sur la réalité ne peut que restreindre d’autant plus cette marge d’action en n’énumérant que des faits comme l’absence de l’homme, impliquant l’inaction de l’homme, ne réduit pas le mouvement du monde.

Enfin, la question posée en elle-même laisse dubitatif quant à la réelle utilité de l’homme.

Au contraire c’est l’homme qui se pose cette question pour chercher un sens à sa vie.

L’homme est modifié par les hommes, formant monde, comme il participe à cette modification.

Par sa pensée il est libre de créer la métafiction qui lui plaît, le monde qui lui correspond, sans en changer la réalité. 1.

Le monde a besoin de l’homme, l’individu d’action qui existe dans le monde et qui pense ce dernier… A.

Hannah Arendt dans Condition de l’homme moderne pense les individus par leur condition humaine, c’est-àdire leur faculté à agir.

L’action est par essence source d’imprévisible.

La condition humaine est permanente et est plus durable que le monde qui est sujet à changement.

La natalité est liée à ce renouveau, elle crée un nouveau possible : « Avec chaque naissance nouvelle, c’est un nouveau venu qui est advenu dans le monde, c’est un nouveau monde qui est virtuellement venu à être » (1972b : 211).

Les individus sont égaux et peuvent se reconnaître par le langage notamment mais ils sont également distincts ce qui crée une pluralité dans l’humanité.

La parole communique l’individualité aux autres personnes.

Le monde commun possède de multiples facettes, il n’existe que si les humains y prennent la parole et l’action, par conséquent le monde nécessite la présence des hommes.

L’action est une responsabilité qui pèse sur chacun.

Ces gens qui se rassemblent pour parler, c’est de sujets concernant leur existence commune dont ils discutent.

Et par ces actions qu’ils décident de mener ensemble, c’est leur monde commun qu’ils tentent de transformer.

D’où le caractère politique d’un rassemblement.

Du rassemblement des gens naît la puissance.

La puissance « jaillit parmi les hommes lorsqu’ils agissent ensemble, et retombe dès qu’ils se dispersent » (1983 : 225). B.

Marcel Conche dans ses écrits sur Anaximandre analyse le système proposé par le présocratique.

Selon lui l’origine du monde (arkhè) et les êtres (onta) sont finis.

Le monde ainsi que les êtres qui le composent sont donc premièrement défini par leur finitude.

Cependant le principe d’existence est donné par la nature (physis) qui est infinie, ne possède pas d’être et se trouve hors du monde.

En effet ce caractère de non-être est procuré par la définition que donne Anaximandre à la physis.

Elle est la force génératrice qui donne la vie sans qui, par ailleurs, elle n’est pas.

Ainsi, l’existence, en l’occurrence celle de l’homme, conditionne l’existence du monde régit par cette force qui génère la vie. C.

Schopenhauer dans Le monde comme Volonté et représentation écrit : "Le monde est ma représentation".

La représentation est l’acte par lequel l’esprit rend présent les objets.

Le monde est rattaché à l’esprit humain qui est sa condition.

Il n’y a pas de monde sans conception mentale.

Soumis à ma conscience, le monde a besoin de moi pour exister, pour être possible. 2.

…cependant le monde fonctionne aussi indépendamment de l’homme et sa communicabilité peut restreindre d’autant plus la marge d’action humaine. A.

Marc Aurèle, Pour moi-même : Issu du Stoïcisme, Marc Aurèle pense que l’homme ne peut pas changer le monde à son échelle.

D’abord il doit prendre conscience de l’appartenance de chaque chose dans l’univers : « A chaque évènement, il faut se dire : ceci vient de Dieu, ceci est un effet de l’enchaînement des choses, de l’ordre que déroule la destinée, de tel ou tel concours de circonstances, de tel ou tel hasard […] » (III, 11).

Ainsi l’homme est plus enclin à se résoudre au cours du monde : « Tout ce qui te convient, Ô Monde, me convient.

[…] Tout vient de toi, tout est dans toi ; tout rentre dans toi » (IV, 23).

Après s’être éloigné de soi, un recentrement permet à l’inverse d’avoir un grand pouvoir sur soi : « Si quelque objet extérieur te chagrine, ce n’est pas lui, c’est le jugement que tu portes sur lui qui te trouble.

Il ne tient qu’à toi d’effacer ce jugement de ton âme.

» B.

Wittgenstein, Tractatus-logico philosophicus : La structure du monde est liée à la structure du langage.

Les objets spatiaux ou temporels sont la substance du monde.

Ils agissent les uns par rapport aux autres et ce rapport constitue un fait de choses existants, un fait positif.

Les faits positifs constituent effectivement le monde.

Par le langage, forme logique, les hommes créent des tableaux de faits.

Le langage calque sa structure sur le réel pour le représenter au mieux.

La forme de la réalité se constitue du réel.

Ainsi ces deux structures sont identiques.

Cette découverte pose un certain nombre de paradoxe.

L’un d’eux est que si le monde est l’ensemble des faits, quelle place donner à l’action ? C’est ce que soutient John D.

Barrow dans La grande théorie en affirmant qu’une trop grande perception du monde aurait pour effet de paralyser l’action. C.

Ma présence conditionne-t-elle le fonctionnement du monde ? Si le regard de l’homme est nécessaire au monde il n’est pas vrai que ce dernier possède le don d’ubiquité.

Ainsi le philosophe Berkeley se demande : dans quelle mesure les choses du monde extérieur sont si personne n’est là pour les observer ? Le monde extérieur semble être constitué d’éléments vrais tel que le ciel est bleu ou l’herbe verte.

Cependant la couleur relève des propriétés de la lumière.

Par conséquent l’homme est déconnecté du monde extérieur dont il n’est empiriquement pas possible de déterminer de degré de réalité.

Si notre esprit interprète le monde, qu’existe-t-il de ce dernier ? Il semble difficile de rester dans ce doute auquel s’est confronté Descartes.

L’expert en psychoacoustique Stefan Bleek s’intéresse à la relation entre la physique et le monde extérieur par rapport à ce qui se passe.... »

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