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Dissertation: La justice doit-elle prendre en compte la vérité de chacun ?

Publié le 28/10/2024

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« La justice doit-elle prendre en compte la vérité de chacun ? Dissertation de philosophie n°1 « Le plus grand des maux est de commettre l’injustice », Platon, Gorgias.

Dans cette citation, le philosophe grecque Platon exprime l’importance de la justice en associant le terme d’injustice à l’idée de la pire action possible.

L’injustice représente ce qui est contraire à la justice, un principe moral construit sur l’idée d’égalité naturelle ellemême fondée sur la définition de l’homme en tant qu’être conscient. De ce fait, l’injustice existe dans de nombreuses et différentes situations, pouvant prendre place lors d’une simple dispute ou confusion jusqu’à un procès juridique pour crime, entraînant ainsi des conséquences dont la gravité est variante.

La vérité elle, est le jugement portant sur l’existence d’un fait ou sur l’appréciation portée sur un fait et dont on affirme qu’il est effectivement conforme à la réalité évoquée, c’est-à-dire que la vérité est la correspondance entre un énoncé et sa réalité.

C’est ainsi qu’il est possible de distinguer la liaison directe entre la justice et la vérité, puisque si justice est rendue sans prendre compte de la vérité, alors ce n’est pas de la justice mais de l’injustice.

Pourtant il n’existe que rarement une seule version de la vérité, alors la justice doit-elle prendre en compte la vérité de chacun ? Pour cela, nous devons comprendre pourquoi il est important de prendre en compte la vérité de chacun mais également de comprendre qui et ce qu’est la justice.

Il est également nécessaire de réfléchir sur les conséquences que cette prise en compte peut engendrer puis enfin quelle serait la solution abordable. Ainsi, considérer différentes versions de la vérité est nécessaire.

Effet, si nous voulons rendre justice, c’est-à-dire punir les fautifs et coupables mais également laisser en paix voir récompenser les innocents, il est important de posséder le plus d’informations possibles sur le problème commun.

Dans une affaire judiciaire par exemple, lorsque deux personnes sont opposées et les deux clament avoir raison, il est normal et nécessaire d’entendre les deux versions des faits, c’est-à-dire leurs vérités respectives mais également les vérités de potentiels témoins au problème.

Ce n’est qu’après avoir obtenu ces différentes vérités cruciales que le système judiciaire peut bien fonctionner et rendre réellement justice.

Pourtant, même si les diverses vérités de chacun sont considérées, pouvons-nous rendre justice ? Mais surtout, qui incarne la justice ? k Pour répondre à cela, il nous faut comprendre que la justice est ainsi La justice doit-elle prendre en compte la vérité de chacun ? plus précisément un principe philosophique, moral et juridique qui est fondamental dans lequel les actions humaines doivent être rejetées ou acceptées suivant leur mérite au regard de la loi, du droit, de la morale et la vertu ainsi que tout autre forme de jugement des comportements.

Pourtant, la justice est un système qui n’est pas indépendant.

Il est vrai que la justice est faite de lois, de constitutions, de décrets mais aussi exercée par des avocats, des magistrats, des juges et procureurs.

Ainsi, la justice n’est pas un système indépendant puisqu’il est formé, dirigé et financé par un autre système bien plus grand, l’état.

C’est en effet l’état qui forme et vote les droits et lois que fait exercer et respecter la justice, tout en finançant les différentes professions se chargeant de faire fonctionner ce système.

Mais ensuite, si l’état qui est maître des citoyens impose la justice alors l’état est-il ainsi maître de la vérité ? l En effet, si l’état construit et finance la justice, alors il est maître des citoyens et leur avenir ainsi que leurs vérités.

Cette idée est développée par le philosophe Platon, dans « L’Allégorie de la caverne », République, VII.

Dans cette allégorie formant une représentation imaginaire, Platon définit ce qu’est savoir mais aussi ignorer tout en énonçant les conditions de possibilités d’accès à la vraie connaissance.

Le philosophe émet ici la théorie du philosophe roi, c’est-à-dire donner le pouvoir à ceux qui savent et non ceux qui ne savent rien, ici représentés comme les prisonniers de la caverne et le prisonnier libéré en tant que philosophe.

De ce fait, pour le philosophe, l’état devrait être gouverné par meilleurs, les plus justes, ceux qui n’ont que pour but la recherche de vérité et du bien de tous et non ceux qui sont aveuglés par leurs besoins et désirs personnels. Ainsi, si l’état maître de ses citoyens est constitué des meilleurs pour le bien commun de tous et qu’il constitue la justice, cette dernière alors également constitué du meilleur est en capabilité de considérer les vérités de chacun et enfin rendre justice correctement.

Mais n'y aurait-il pas de risque à cela ? Pourtant, il y a bien des conséquences néfastes à la prise en compte des vérités de chacun.

En effet, si nous considérons différentes versions de la vérité, alors comment est-il possible d’en connaître la réalité ? Mais ensuite comment pouvons-nous ainsi juger et porter justice si nous connaissons diverses vérités mais non la réalité ? Ainsi, cela relève du point de vue « à chacun sa vérité, ce qui est vrai pour moi ne l’est peut-être pas pour toi », ou encore, La justice doit-elle prendre en compte la vérité de chacun ? « l’homme n’est-il pas le juge de toute chose ? », qui est le point de vue du relativisme.

Le relativisme est une idée philosophique stipulant que la vérité n’est pas absolue mais subjective.

Cette dernière change ainsi selon les époques, les cultures et de ce fait selon chacun.

Le problème dans la situation de vérité et justice est qu’une de des conséquences de cette position est que rien ne peut ainsi être considéré comme absolument vrai ou faux, comprenant n’importe quels sujets comme « j’existe » ou « je n’existe pas ». Mais alors quelles sont les conséquences de la légitimité de la vérité de chacun ? o Pour cela, nous devons comprendre que si la vérité devient subjective puisque dépendante de chacun, alors la communication humaine n’est plus nécessaire voir possible.

Prenons le cas d’une discussion, si dans cette dernière, les interlocuteurs partagent le même avis, alors ils n’apprennent rien et la discussion est inutile, mais s’il y a une divergence d’opinion, alors personne n’aurait de raison de changer d’avis puisque la vérité de l’un n’est que sa vérité et ne peux de ce fait remettre en question la vérité de l’autre.

Ensuite, il devient impossible de réfuter aucune contradiction, et nous ne pouvons ainsi jamais venir à une conclusion lors d’un débat.

Considérons par exemple, la vérité d’un locuteur est que le temps est beau aujourd’hui et qu’un autre est qu’il va pleuvoir car le temps est mauvais, nous avons ici deux vérités bien contradictoires pourtant valables tant que nous partons du principe que chacun a raison.

Alors, ces deux personnes ne vont soit jamais aller dehors, soit l’un va y aller et l’autre va rester dedans, ainsi il n’est plus possible de parvenir à aucune conclusion. Enfin, ce relativisme s’applique directement à la morale.

De ce fait, aucun acte ne peut être qualifié de mauvais, ainsi nous ne pouvons pas punir un individu pour vol ou meurtre mais seulement nous contenter de dire qu’en notre opinion, ces actes ne sont mauvais. Donc, si toutes les vérités sont subjectives et qu’aucun acte est mauvais qu’advient-il de la justice ? Et du reste du système dans lequel nous vivons ? h En raison de ce qui précède, nous devons comprendre les conséquences d’un esprit relativiste sur notre société.

En effet, si la vérité est relative, c’est-à-dire que si chacun peut avoir raison et ainsi, si aucun acte est réprimable, alors la justice n’existe pas.

Il est vrai que s’il n’y a rien à réprimer, punir ou juger car rien n’est mauvais, alors il n’y a aucune raison de financer la justice et ses travailleurs.

De plus, s’il n’y a plus de justice alors l’état n’a aucune raison d’écrire des lois et droits pour ses citoyens puisque chacun La justice doit-elle prendre en compte la vérité de chacun.... »

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