Dissertation gratuite: LE TRAVAIL REND IL LIBRE ?
Publié le 22/07/2010
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Aujourd'hui, on peut encore lire à l'entrée de ce qui était le camp de travail d'Auschwitz l'inscription pour le moins paradoxale : "Arbeit macht frei" ("Le travail rend libre"). Placée en ce lieu d'esclavage et de mort, l'affirmation nazie paraît non seulement ironique, mais surtout déplacé, sordide et profondément nihiliste. Mais, elle incite aussi à se questionner : au-delà du côté néfaste des idées nazis (totalitarisme et génocide Juifs) y aurait-il une part de vrai dans cette affirmation. Peut on acquérir la liberté par le travail. Cette affirmation part du présupposé qu’on ne peut être libre si on ne travail pas. Dans un premier temps, il sera intéressant d’analyser dans quelle mesure le travail et la liberté sont deux valeurs incompatibles puis en quoi le travail permet à l’Homme de découvrir la vrai liberté. Le travail et la liberté sont deux valeurs incompatibles. Dans un premier temps car le travail contrait la liberté avec dans un second temps car le travail peut être considéré comme l’aliénation de l’Homme par l’Homme. A première vue le travail contraint la liberté et engendre de la souffrance pour l’Homme, il ne paraît donc aucunement libérateur. Sinon comment justifier que dans notre société les individus se sentent libre une fois seulement qu’ils sont en vacances ou encore en week-end. Lorsqu’on travail on ne choisit pas nos horaire, nos vacances (etc.…), on est entièrement programmé et contraint par le travail (il règle notre vie). L’origine du mot travail suggère l’idée d’un assujettissement pénible. Il vient du latin : "tripalium" qui désignait un instrument de torture. De même, le mot « labeur « qui en est un synonyme vient du latin « labor « qui fait référence au travail mais aussi à la peine qu’il engendre. De plus, le travail est avant tout une nécessité vitale pour l’Homme. Il exprime le dénuement originel de l’homme, qui ne parvient à survivre dans la nature qu’au prix d’efforts douloureux. Rien de ce dont il a besoin pour vivre ne lui est donné. Abandonné au sein d’une nature indifférente oui hostile, l’homme est en quelque sorte condamné à transformer sans relâche son milieu pour subvenir à ses besoins les plus primaires. D’ailleurs dans la tradition judéo – chrétienne le travail est considéré comme un châtiment. Dieu punit le premier péché en chassant Adam et Eve du jardin d’Eden et en les obligeant à cultiver désormais la terre pour survivre « Tu mangeras ton pain à la sueur de ton front «, dit Dieu à Adam (Genèse, III, 19). Ainsi, le travail à l'origine semble exprimer la servitude de l'homme, et l'on peut regretter un état où l'homme n'avait pas besoin de travailler, et donc apparaissait libre.
«
pense que la liberté c'est faire ce qui nous plaît, c'est accomplir nos désirs sans obstacle ni contrainte ainsi le travailapparaît alors comme une contrainte dont il faut absolument s'émanciper.
Cette idée provient de l'idée anciennequ'un homme libre (en latin liber) est un homme qui n'obéit qu'a lui-même contrairement à l'esclave qui estentièrement soumis à l'autorité de son maître.
Pourtant agir sans contrainte ne suffit pas pour définir une parfaiteliberté.
D'ailleurs dans son Traité théologico - politique (1670), Spinoza réfute cette idée ; selon lui : « l'esclave estcelui qui agit par commandement, et l'homme libre celui qui agit selon son bon plaisir.
Cela cependant n'estabsolument pas vrai, car en réalité, être captif de son plaisir c'est le pire esclavage ».Dans l'état de nature, l'homme ne transforme rien puisque tout lui est disponible directement.
Les choses n'ont pasde valeur puisqu'elles sont offertes gratuitement sans autre effort que celui de se les procurer.
En ce sens, l'hommeprimitif à l'état de nature n'est pas libre car il est dépendant de la prodigalité naturelle.
Il est soumis aux aléas deson environnement.
Le travail, tel qu'il apparaît notamment avec l'agriculture est quant à lui transformation carl'homme utilise ce qu'il a à disposition de manière à surmonter ces aléas.
Ce n'est plus seulement la nature quiproduit ses fruits, mais l'homme qui modifie lui-même cette production en la contrôlant.
Travailler c'est mettre enœuvre un projet réfléchi de transformation du réel qui consiste à en nier l'apparence première conformément à desrègles que la nature ne fournit pas, mais qui sont élaborées par l'intelligence.
Le travail rend libre car il permet de sedétacher de la tutelle naturelle.
L'homme devient son propre maître.
Selon Rousseau (1712/1718), dans Du contratsocial (1762) le travail est né lorsque l'Homme est passé de l'état de nature à l'état de société car en se regroupantles hommes ont multiplié les besoins qui ne peuvent pas être naturellement comblés.
Ce passage a forcé chaqueindividu de la société à renoncer à ses droits naturels pour obtenir la liberté que procure la société.Le travail source d'épanouissement personnel car il permet d'acquérir une autonomie financière mais égalementpsychique.Le travail ou plutôt l'emploi permet à l'Homme de devenir autonome, parfaitement indépendant grâce au salaire caravec se salaire il va pouvoir assurer sa survie, avoir des loisirs (activité culturelle, vacances…).
D'ailleurs commentjustifier sinon que presque tous les individus n'ayant pas d'emploi en recherche un, que les chômeurs soientstigmatisés et que lorsque deux individus se rencontre l'une des premières questions posées renvoie à la professionexercée.
De plus le travail est devenu dans toutes les sociétés actuelles un rite de passage de l'enfance à l'âgeadulte.Le thème du travail comme instrument de libération est développé par Hegel (1770/1831), dans le célèbre texteconsacré à la « dialectique du maître et de l'esclave ».
Hegel conçoit deux homme qui lutte l'un contre l'autre pouraffirmer chacun sa liberté.
En prenant le risque de mourir, l'un finit par dominer et devient le maître de l'autre, quipréfère se soumettre plutôt que de perdre la vie.
Dès lors, le maître contraint l'esclave au travail, pendant que lui-même profite des agréments de la vie.
Parce qu'il a interposé l'esclave entre le monde et lui, il finit par ne plusconnaître les contraintes du monde matériel, et ne sait bientôt plus rien faire.
Son esclave en revanche, sans cesseoccupé à travailler, apprend à vaincre la nature en se soumettant à ses lois : grâce à son travail, il acquiert unenouvelle liberté.
De son côté, le maître a de plus en plus besoin de son esclave et devient en quelque sorte l'esclavede l'esclave.
A travers ce texte nous avons donc vue en première partie que le travail et la liberté sont deux valeursincompatibles car le travail engendre de la souffrance et prive l'Homme de liberté mais aussi car il a souvent pourconséquence l'aliénation de l'Homme par l'Homme.
Mais, dans une seconde partie nous avons démontré que le travailpermet à l'Homme de devenir autonome, indépendant et à long terme de devenir libre car il permet de se libérer de lanature et car le il est source d'épanouissement personnel en permettant à l'Homme d'acquérir une certaineautonomie, indépendance physique et psychique.
Ainsi le travail peut rendre libre mais tout dépend de la professionexercée.
Un artiste, un ouvrier dans l'industrie et un esclave n'auront pas la même conception du travail etprobablement pas la même réponse a cette question.
Tout dépend de la nature du travail, d'ailleurs une trop grandealiénation comme pendant la période fordiste pose des problèmes et réduit l'efficacité de l'Homme.
Dans une sociétéqui possède tout a profusion grâce au progrès techniques et au considérable gains de productivité réaliser au coursdes siècles se pose donc la question : qu'est ce que l'Homme gagne à travailler ?.
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