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Dissertation Descartes. Sujet : Quelle est la valeur de la certitude ?

Publié le 22/10/2022

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« Dissertation Descartes. Sujet : Quelle est la valeur de la certitude ? Le sujet, tel qu’il s’énonce semble, non seulement présupposer que la certitude a (ou est) une valeur, mais également que cette valeur est unique : « la valeur ». On peut interpréter le sujet différemment. Tout d’abord, on pourrait penser qu’il suggère que la certitude est une valeur.

Ainsi, consultant le sens commun, la certitude serait l’équivalent de « Liberté, Egalité, Fraternité » ou de « Travail, Famille, Patrie ».

On utilise l’expression « défendre ses valeurs ».

Que défendrait –on si la certitude faisait partie de nos valeurs ? Sa quête ? On entend aussi « c’était vraiment un homme de valeur ! ».

Cela signifie t-il que cet homme partageait les mêmes valeurs qui celui qui vante sa vertu ? Ou bien dit-on cela de lui car il est resté fidèle à ses valeurs jusqu’à sa mort ? Peut-on glorifier cette défense des valeurs même si elles sont méprisables pour d’autres ? En effet, mes valeurs ne sont pas forcément celles des autres et si je partage également la défense de celles de la République Française « Liberté, Egalité, Fraternité », je n’adhère pas forcément à celles du régime de Vichy « Travail, Famille, Patrie ».

Ainsi, nous ne partageons pas les mêmes valeurs, elles divergent en fonction des époques, des peuples ou encore au sein d’ individus d’un même peuple vivant à la même époque.

Si l’on considère la certitude comme une valeur, il faut ainsi considérer le terme comme représentatif de « ce par quoi quelqu'un est digne d'estime sur le plan moral, intellectuel, professionnel » (Larousse). En ce sens, on considérerait la certitude comme une position morale, une posture idéologique. Cependant, une autre conception de la valeur modifie totalement la problématique que pourrait soulever le sujet.

Si l’on considère la valeur telle que son étymologie latine nous la présente (« valere » : valoir) alors on se situe dans une position centrée autour de : la certitude a une valeur.

On peut donc l’évaluer, la mesurer et il en existerait alors un équivalent : « aequivalere », valoir autant. Mais la certitude est-elle seulement mesurable, quantifiable ? Elle semble pourtant faire partie de ces concepts absolus qui sont soit existants soit ne le sont pas, comme la mort ou la liberté.

Il nous choquerait de vouloir mesurer la mort : on est mort ou on ne l’est pas.

De même pour la liberté, il n’existe pas des degrés de liberté.

A cela on pourrait répondre qu’il existe pourtant bien une « liberté conditionnelle » dans les systèmes pénitentiaires, mais le simple fait d’accorder des conditions à la liberté, semble revenir, par définition, à ne pas l’accorder.

De même pour la certitude : on est sûr ou on ne l’est pas.

Le fait d’hésiter, d’être « presque certain » d’un fait remet l’adhésion à ce fait en question.

Si l’on est « presque » sûr, alors c’est qu’on ne l’est pas.

Il n’existe pas d’état intermédiaire. Il y l’incertitude que l’on peut surmonter en passant par le doute, pour enfin accéder à la certitude. Des lors, comment évaluer et mesurer la certitude ? Ces questions pourraient nous amener à concevoir la valeur de la certitude davantage comme la pertinence de cette certitude.

« Quelle est la valeur de ses propos ? » Cette phrase peut questionner la pertinence, la validité.

La valeur n’est pas uniquement pécuniaire, elle peut relever de l’attachement, de la pertinence.

« Il ne faut apprécier que la valeur artiste de l'objet d'art qu'on nous soumet » dit Guy de Maupassant dans la préface de Pierre et Jean.

L’auteur n’appelle en rien le prix des œuvres mais bien leur qualité, leur validité et c’est en cela qu’il faut, il nous semble, concevoir le sujet. La certitude c’est, par définition, l’absence de doute.

Pour ne plus ou ne pas avoir de doutes, on peut adopter deux attitudes.

Premièrement, si je ne doute rien, je ne questionne pas mes opinions, alors je n’ai effectivement pas de doute.

C’est une certitude probablement illusoire et fanatique mais s’est en est.

Ensuite, on peut balayer le doute en doutant précisément.

Je pratique le doute, je suspends mon jugement, puis j’arrive à un tel point que j’ai questionné toutes les raison de douter, et j’atteins enfin la certitude.

Dans le premier cas, je ne mène pas d’entreprise volontaire ou rationnelle.

Je ne crée pas de rapport au moment, je ne le mets pas à distance et je ne le questionne pas.

Je ne fais que le regarder, voir je me contente de subir ses tromperies, dont je n’ai et ne cherche absolument à avoir conscience.

La certitude est ainsi précieuse : elle le résultat d’une démarche choisie de remise en question de mes opinions.

Pour autant, sa valeur est contestable puisque certitude n’est pas synonyme de vérité.

Ce dont je suis certaine n’engage que moi et n’est pas forcément vrai.

Si je suis absolument certaine de ne pas aimer Bob, Bob lui, est peut-être certain du contraire.

Sa certitude n’est pas la vérité, puisque je ne l’aime pas, et ma certitude n’est pas la sienne puisqu’il est certain que je l’aime. On pourrait rétorquer à Bob qu’il n’a surement pas assez pratiquer le doute, mais pour autant : vérité ne signifie pas certitude. Où donc pourrait résider la valeur de la certitude ? Pas dans son adéquation avec la réalité, nous l’avons vu.

La mise en question de mes opinions n’engage que mon unique certitude et n’affecte que mon propre au rapport au monde.

Assimilons la certitude à une monnaie ou a un diamant : tous ont une certaine valeur.

La valeur n’est pas innée, elle s’acquiert.

Un diamant taillé et polit est plus précieux qu’un diamant brut.

De même, la monnaie perd de la valeur lorsqu’elle connait une dévaluation ou une dépréciation.

Peut être en est il de même pour la certitude, peut être sa valeur s’acquiert –elle au moyen du doute.

Ou peut être encore que la valeur de la certitude réside dans sa rareté.

Sur le marché, plus un bien est rare, plus il est cher.

La certitude est précieuse car il n’y a que peu de choses qui échappent complètement au doute et c’est sûrement en cela que réside sa valeur. Il convient donc de se demander si la rareté de la certitude illustre sa préciosité ou si à l’inverse l’existence de peu de certitudes témoigne d’un difficile voir impossible accès à l’absence de doute. - La certitude n’a de valeur que si elle est totale, solide.

Pour cela, il faut pratiquer le doute.

Par définition, pour accéder à la certitude, il faut sortir de l’incertitude Cette valeur s’acquiert : tout comme une monnaie, pour cela il faut pratiquer le doute Tout comme une monnaie la certitude est précieuse car elle est rare : le cogito, la seule chose que je sais Tout comme la monnaie, la certitude s’appuie sur la confiance : avoir confiance en mon jugement  méditation III On peut tomber sur de la fausse monnaie : illusion Le doute = « C'est la vie qui hésite et qui m'octroie une pause Mais pour mieux me laisser le temps de bien me remettre en cause » Grands Corps Malade, Jour de doute. 3 valeurs de la monnaie : - Unité de compte : mesurer la valeur des biens et services échangés avec un instrument commun - Instrument d’ échange : moyen de paiement unique, eviter le troc - Réserve de valeur : on peut la conserver sans risque de dévalorisation à court terme. I. II. III. Il semble que Cependant Conditions de … I. On peut penser que la valeur de la certitude réside dans son opposition à l’hésitation.

Elle permettrait de sortir de cet état hésitant où le jugement chancèle et ne sait où se positionner.

La certitude est précieuse car elle suppose le doute, une remise en question de notre rapport au monde, nous permettant de l’interroger et de mieux le comprendre, d’y voir plus clair. Il semble impossible d’aborder les problématiques liées à la certitude et donc au doute sans s’appuyer sur les travaux et découvertes de Renée Descartes.

Ainsi, notre étude sera ponctuée d’éléments fondateurs du moment cartésien. 1) Le doute permet de ne pas s’engluer dans un état d’incertitude généralisée et prolongée. Dans la première partie du Discours de la méthode, Descartes remarque « Je me trouvais embarrassé de tant de doutes et d'erreurs, qu'il me semblait n'avoir fait autre profit, en tâchant de m'instruire, sinon que j'avais découvert de plus en plus mon ignorance.

Et néanmoins j'étais en l'une des plus célèbres écoles de l'Europe ».

Descartes affirme ainsi recevoir un enseignement de qualité. Cependant, il mentionne un embarras quant à la réception des vérités qu’on lui enseigne: étant dans une « des plus célèbres écoles de l’Europe », il est éduqué et reçoit un enseignement riche.

Mais il ressent progressivement un malaise envers ces apparentes vérités.

Cela est tout à fait légitime.

Même si l’on est éduqué par le meilleur des maitres, la première des attitudes d’un élève averti et critique et de questionner ou de mettre à distance les informations transmises.

Comment être absolument certain de la validité et la véracité de ce qu’on m’enseigne ? Même si mon professeur est le meilleur qui soit, et qu’il y ai peu de chances que son esprit se trompe , peut être t-il lui-même été trompé et peut pêtre encore ne fait-il que me transmettre un enseignement tâché de quelques erreurs.

Descartes, élève d’une des meilleures écoles du continent, remarque que le processus d’instruction et le bagage de leçons qu’il acquiert progressivement ne font que le renvoyer à sa propre ignorance.

Ignorance tant parce que plus il apprend, puis il se rend (logiquement) compte qu’il ne savait pas mais autre sens de ce terme que Descartes cherche par tous les moyens à dépasser : ignorance d’un disciple qui ne sait (ne peut) trier ou critiquer les informations qu’on lui fournit.

Ainsi,.... »

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