Disseration, Le théâtre peut t'il représenter les thèmes de la séduction et du libertinage ?
Publié le 03/01/2013
Extrait du document
«
alors à qui rivalisera de cruauté pour satisfaire son amour-propre blessé.
C’est d’autant plus dramatique que cette séduction mal
placée est accompagnée de méfiance de la part de Rosette.
En effet, cette paysanne dont le caractère est fait d’innocence, mais aussi
de lucidité est consciente de la différence sociale entre elle et Perdican, ce qui la fait douter quant au badinage amoureux de celui-ci.
Parfois, la séduction est également psychologique.
En effet, elle est ici l’inconséquence de la jeunesse, son égoïsme, sa cruauté et son
orgueil.
Nous pouvons le voir grâce aux deux personnages principaux de cette pièce.
Perdican, comme Camille, bien qu’un peu plus
âgé qu’elle, a l’inconséquence de la jeunesse.
Ni l’un ni l’autre ne réfléchissent bien longtemps aux conséquences de leurs actes ; ils
se laissent facilement emporter par la colère, ils sont impulsifs.
C’est d’ailleurs pour cette raison que Perdican décide de courtiser
Rosette.
Ils sont, de plus, inconséquents avec eux mêmes et tout à la fois entêtés.
Profondément tentés de céder au sentiment naturel
qui les habite, ils s’y refusent ou s’y livrent à contretemps, mais persévèrent dans leur erreur sans vouloir la reconnaître.
Les deux
personnages sont également naïfs, ce qui est dû à leur jeunesse.
La naïveté est assez évidente chez Perdican, il s’émerveille des
beautés de la nature, de la fraîcheur et de la simple spontanéité de Rosette.
Camille, à sa manière, est également naïve.
Elle voit la vie
par le regard déçu de sa compagne de couvent.
C’est pourquoi elle est spontanément poussée à faire la description des malheurs
sentimentaux qui attendent toute jeune fille assez imprudente pour aimer.
Son refus de l’amour vient de cette naïveté-là.
Face aux
caractères de ces deux personnages, nous pouvons comprendre que la séduction est donc psychologique.
Enfin, la troisième dimension de la séduction est son côté tragique.
La situation du dénouement est une situation tragique où pourtant
Perdican a finalement réussi à séduire Camille.
En effet, cette jeune fille naïve perd sa foi envers Dieu car cela constitue l’entrave
principale à son amour.
Elle est alors plongée dans un paradoxe désespérant car la foi dirigeait sa vie.
Finalement, elle avoue son
amour à Perdican.
Cet aveu caché entre les deux personnages est tragique car tout au long de la pièce ils étaient amoureux et ce n’est
qu’à la fin qu’ils s’avouent leur amour.
Cet aveu va avoir pour conséquence un autre événement tragique, la mort de Rosette.
Il signe
la fin de l’amour éphémère entre Perdican et Camille, et nous montre la mort d’un personnage innocent, n’ayant, à la base, aucun lien
entre l’histoire d’amour de Perdican et Camille.
Ainsi, Rosette meurt d’une profonde souffrance amoureuse, et illustre efficacement
la mort dramatique d’un des personnages principaux de l’?uvre.
Perdican éprouve un sentiment de culpabilité lors de sa mort.
La
souffrance de ce dernier se justifie étant donné qu’il a manipulé Rosette.
Camille culpabilise aussi lorsqu’elle découvre la nature de
son amour pour Perdican car elle a une part de responsabilité dans le « crime ».
Si elle ne s’était pas vantée de manipuler Perdican et
lui avait avoué son amour directement, Rosette ne se serait jamais suicidée car elle ne serait jamais tombée amoureuse de Perdican.
Nous pouvons donc déduire de cette première partie que le théâtre représente bien les thèmes de la séduction et du libertinage car les
libertins sont des personnages théâtraux étant donné qu’ils séduisent par la parole.
De plus, nous pouvons ajouter que la séduction est
un thème présent dans ce genre littéraire car il peut être dramatique, psychologique ou tragique, ce qui permet de faire avancer
l’intrigue théâtrale.
A présent, nous allons prouver que le théâtre est le genre littéraire privilégié pour représenter les thèmes de la séduction et du
libertinage car il est le seul à être représenté.
Dès l’antiquité, le théâtre était associé au spectacle.
Il n’existait que pour sa
représentation.
C’est le cas de la Grèce antique, les pièces de théâtre n’étaient que rarement écrites et l’improvisation prenait une
place importante.
Etymologiquement parlant, le terme « théâtre », du latin theatrum qui vient du verbe grec ancien theatron qui
signifie « regarder », se définit par le fait de « montrer » un monde de conventions dans lequel des comédiens interprètent des
personnages et prêtent leurs voix, leurs corps et leurs gestes pour donner vie à un texte et particulièrement traduire la séduction ici.
En effet, les comédiens jouent des personnages, caractères fictifs qui sont définis par leurs paroles et celles des autres, le texte mais
aussi par les acteurs qui les incarnent, l’apparence physique de ces derniers, leur gestuelle et leurs costumes, c’est-à-dire la mise en
scène.
L’incarnation du personnage par un acteur, un être de chair et de sang, rapproche le personnage du spectateur.
En effet, une
connivence apparaît entre le personnage et le public car il est humanisé.
Plus rien n’agit dans l’imagination, ce qui se passe sur scène
est joué et créé par l'homme et donc donne une immersion totale dans l'intrigue, cela permet de prôner une autre grande vertu du
théâtre : la catharsis qui offre aux spectateurs plus de facilité pour s'identifier aux personnages.
La voix peut faire entendre une
excitation, une tension, une hésitation.
Un soupir, une voix qui se casse soudain en un sanglot, un cri de gorge en disent aussi long
que certaines répliques.
Par exemple, dans la Scène I de l’Acte II, Marianne est-elle indifférente ou troublée ? La voix de la
comédienne peut nous le faire entendre.
L'acteur est une voix qui sort non pas de la gorge mais de l'abdomen pour qu'elle puisse
s'amplifier.
La diction doit être en cohérence avec la globalité de la mise en scène.
La voix peut être également travestie, pour cela le
comédien utilise soit le registre de poitrine pour composer des variations graves soit le registre de fausset pour prononcer des
aiguës.
L’acteur joue le rôle du personnage non seulement par sa voix, mais de plus en plus par son corps et par ses gestes ; le jeu de
l’acteur devient de plus en plus une imitation, mimesis.
Le langage du corps est un mode de communication silencieux ou non verbal que nous employons dans chaque aspect de notre
interaction avec une autre personne.
C’est comme un miroir qui nous dit ce que l’autre personne pense et ressent en réponse à nos
propos et à nos actions, c’est pourquoi ces signaux sont importants lors de la séduction.
Le langage du corps implique les gestes, les
manières et les autres signes corporels.
La théâtralité implique une performance du corps en action qui n'est pas nécessairement
maîtrisée par le comédien ou le metteur en scène.
L'acteur est un homme ou une femme de métier, un corps qui affiche sa présence
sur le plateau d'une scène face à ceux qui le regardent.
Le spectateur voit en premier le corps du comédien.
Ce corps propose des
mouvements physiques ou phoniques dont l'acteur doit vérifier l'efficacité au travers de ce que les autres observent.
L'acteur doit
produire des formes signifiantes en tenant compte de cette réception.
Corps aveugle de lui-même, il a une idée des effets de son
action grâce à la présence des autres comédiens sur le plateau ou en coulisses et aussi du public dans la salle de théâtre.
L'orientation.
»
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