Discuter cette réflexion de J. Stuart Mill : « L'Univers est ainsi constitué que ce qui est vrai dans un cas quelconque, est vrai aussi dans tous les cas d'une certaine nature. La seule difficulté est de savoir quelle est cette nature. ». ?

Les formules de Mill rappellent l'idée populaire comme l'idée philosophique traditionnelle de genres ou de types de faits. Il est intéressant de le rappeler; car, si l'esprit de l'empirisme (et spécialement de l'empirisme de Mill) est par certains aspects l'opposé de l'esprit populaire, il en est en fait une transposition, qui explique ses affirmations essentielles, comme celle du rôle primordial de la répétition. On prendra appui sur cette remarque pour définir la position de l'auteur, et caractériser les problèmes. Introduction. — Les Anciens, comme le sens commun, ont admis que l'Univers est constitué par des genres ou types de faits, caractérisés par une certaine nature propre : des pierres, des animaux, des hommes. L'Empirisme banal pose des « choses «, remarque en certaines telles propriétés, et les affirme de tout ce qui porte le même nom, qu'il s'agisse de choses physiques, ou d'êtres vivants, ou d'événements. L'empirisme d'un Mill rejette l'idée de choses, à laquelle il substitue celle de « possibilités de sensations «, mais il garde l'idée essentielle des répétitions, qui ramènent à notre perception les mêmes faits, comme si des blocs de données (rappeler la notion d' « associations inséparables «), se présentaient d'eux-mêmes à nous. Alors, comme la pensée populaire, Mill voit les origines de nos affirmations dans l'observation de quelques cas, pour les assurer par les répétitions. Il met ainsi la forme de l'induction dans l'affirmation de tous sur l'observation de quelques-uns. Mais il aperçoit que la constatation des répétitions est subordonnée à la détermination d'une « certaine nature «, ou plus précisément d'une « définition « du fait qui permette de le reconnaître. Quel est le sens exact ? et la portée du texte proposé ?