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Discuter cette idée de Goblot : « Le raisonnement déductif consiste à apercevoir d'abord qu'une relation est nécessaire, d'où il résulte qu'elle est générale. Le raisonnement inductif, au contraire, consiste à établir, — par une suite d'opérations au bout de laquelle est une observation de fait, — qu'une relation est constante ; on peut en inférer qu'elle est nécessaire, car il n'est pas supposable que le hasard et la contingence produisent l'uniformité parfaite. »

Publié le 12/03/2011

Extrait du document

   Ce texte paraît viser un problème bien délimité sur les rapports de l'induction    et de la déduction. Il ne se propose apparemment que de définir le sens dans lequel va l'affirmation, et non pas la nature des raisonnements (nature psychologique ou mécanisme logique), ni leur valeur, ni les principes ou les fondements où ils s'appuient. Mais il est probable que la discussion entraînera au moins à chercher la nature ou les appuis du raisonnement; les limites du sujet se trouveront donc à mesure de la recherche.

« contiguïtés.

Mais la fréquence n'est qu'un premier pas vers la suggestion d'une idée; une invitation à chercher (aujeu de pile ou face, une série de coups identiques suggère l'idée d'un truquage de la pièce).

Le texte même deGoblot conduit à une tout autre interprétation ; il dit : a une suite d'opérations ».

L'essentiel n'est donc pas dans larépétition des expériences, mais dans le dispositif, fait à la fois de pensée (comparaisons, raisonnements, etc.) etde constatation, par lequel on met en évidence la relation : par exemple, s'il est vrai que l'oxyde de carbone tueparce qu'il donne avec l'hémoglobine une combinaison très stable, on devra constater qu'il déplace l'oxygène dusang.

Les méthodes de discussion expérimentale utilisent avant tout les contrastes ou différences qui se mettent enévidence dans des ensembles bien choisis. D'ailleurs le dernier argument du texte conduirait non pas à conclure la nécessité, mais à l'envisager commeprobable.

Car si nécessité implique constance, la réciproque ne s'impose pas, puisque de simples coïncidencespeuvent donner lieu à des uniformités (on constate invariablement les gelées nocturnes de printemps avec laprésence de la lune). Il faut donc plutôt penser que l'induction tend à dégager d'un ensemble de faits la relation essentielle, constitutive— et l'on dira qu'elle conclut la généralité et la constance dans la mesure où elle dégage l'essentiel, c.-à-d.

lenécessaire. On voit ainsi apparaître la conclusion; que la différence n'est pas tant dans cette marche inverse du nécessaire augénéral ou du général au nécessaire, que dans le mode sous lequel on va au nécessaire, mode synthétique ouconstructif dans la déduction (Goblot : déduire, c'est construire), analytique dans l'induction.

(Voir le sujet : qu'est-ce que prouver ?). Les idées ainsi trouvées, comment organiser le plan ? Le début pourrait utiliser les premières remarques que nousavons faites, ou bien rappeler l'idée traditionnelle d'une symétrie inverse de l'induction et de la déduction et situerainsi le texte proposé.

Passer de là à l'interprétation, puis à la discussion.

Pour celle-ci, ou bien suivre l'ordre ci-dessus, qui a été celui de la recherche des idées, ou bien réserver pour la fin l'idée de fond (que toujours il s'agit deconstruire des concepts), ce qui donnera une conclusion très soutenue. Plan.

— Il est de tradition de présenter induction et déduction comme types inverses de raisonnement ou deméthode.

Mais l'idée, longtemps admise, d'un sens opposé dans la quantité du jugement conclusion estinsoutenable.

Goblot renouvelle le problème par l'idée de la nécessité et de son rang dans la marche duraisonnement. I.

— L'opposition ainsi présentée s'appuie sur l'idée exacte d'un mouvement d'une part intérieur, d'autre partextérieur à la pensée, ce dernier étant le mouvement d'une pensée qui se cherche. II.

— L'idée se justifie immédiatement pour la déduction, qui est toujours position et construction de conceptssuivant des règles constitutives de la pensée.

iMais l'idée d'induction ne se comprend bien que comme un effort pourdégager une notion essentielle, qui porte à la fois vers la généralité et la nécessité. III.

— On est conduit à l'idée que toute démarche de la pensée est un effort de conceptualisation.

Il s'agit toujoursde se définir pour ensuite se reconnaître ou se retrouver (ce qui donne en liaison nécessité et généralité). Conclusion.

— La différence entre déduction et induction est surtout dans le mode sous lequel on pose l'idée : dansun cas, construction à partir d'éléments de pensée ; dans l'autre, délimitation progressive, qui met en évidence larelation, ordinairement posée d'abord comme hypothèse.. »

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