DIEU, L'HARMONIE PRÉÉTABLIE ET L'OPTIMISME chez LEIBNIZ
Publié le 22/12/2009
Extrait du document
a) Une des thèses essentielles de Leibniz est que chaque monade agit en elle-même, par elle-même, sans subir l'influence des autres monades. Chaque monade est « sans fenêtre «. Elle se développe « en vertu de ses lois propres comme dans un monde à part et comme s'il n'existait rien que Dieu et elle «. Sur ce point, Leibniz rejoint les idées de Malebranche qui ne pouvait concevoir l'action réelle de l'âme sur le corps, ni du corps sur l'âme, ni des corps les uns sur les autres. A ce problème, Leibniz va donner une solution qui ressemble à celle de Malebranche. b) Pour Malebranche, Dieu en vertu de lois générales établies d'avance exerçait son pouvoir efficace à l'occasion de chacun des mouvements qu'il produisait dans l'univers (modifiait par exemple mon âme à l'occasion des mouvements de mon corps). Pour Leibniz, les actes de chaque monade ont été préalablement réglés de telle sorte par Dieu qu'ils soient en accord avec tous les actes de toutes les autres monades. L'apparence d'interaction entre les monades vient donc seulement d'une harmonie préétablie par Dieu, le créateur, le « fulgurateur « de toutes les monades. C'est, grâce à cette harmonie que les points de vue de chaque monade sur le même univers font un tout cohérent, c'est grâce à cette harmonie que les modifications de mon âme et les mouvements de mon corps s'accordent comme deux horloges qui marqueraient la même heure.
«
L'optimisme d'un homme universel
Gottfried Wilhelm Leibniz naît à Leipzig, il y acquiert une solide
culture d'honnête homme (philosophes anciens, scolastique,
travaux de Bacon, Kepler, Galilée, système de Descartes…).
Reçu bachelier ès arts en 1663, il se perfectionne dans les mathématiques
à Iéna.
En 1666, il fait son droit, se voit offrir une
chaire qu'il refuse.
Il entre dans la confrérie secrète des Rose-
Croix puis devient conseiller à la cour suprême de l'électorat
de Mayence.
Il s'intéresse autant à la sécurité de l'Allemagne
qu'à la théologie et aux sciences.
En 1672, il est chargé d'une
mission diplomatique à Paris où il demeure quatre années.
Il y
rencontre Arnauld, s'initie aux mathématiques des modernes
avec Huygens, étudie Pascal, invente (lui aussi) une machine à
calculer et une montre à ressorts.
Qui découvre quoi ?
Après un voyage en Angleterre (1673), il découvre, en même temps que Newton, le
calcul différentiel (infinitésimal) : une polémique sur la priorité de la découverte
empoisonnera la fi n de sa vie.
En décembre 1676, il accepte le poste de bibliothécaire que lui
propose le duc de Brunswick-Lunebourg.
Il passe par la Hollande
où il rencontre Spinoza (il niera l'avoir fait).
Il continue à entretenir
une vaste correspondance avec les grands esprits de son
temps, persévère dans ses entreprises politiques, s'occupe de
technologie, fonde une Société des sciences à Berlin en 1700, en
prévoit d'autres à Vienne et Saint-Pétersbourg.
Malgré une impopularité croissante, il écrit des ouvrages
marqués par un constant souci d'apologétique et de métaphysique.
Il laisse une oeuvre considérable partiellement éditée :
vingt mille lettres (à plus de six cents correspondants), des
centaines d'essais.
Titré baron par l'empereur en 1714, Leibniz
écrit les Principes de la nature et de la Grâce , correspond avec
Clarke (ami de Newton), meurt dans une totale solitude.
Seule
l'Académie de Paris lui rend hommage par la voix de Fontenelle :
« Il était toujours d'une humeur gaie, et à quoi servirait sans cela
d'être philosophe ? ».
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