Dieu est-il agent de cohésion ou de désordre social ?
Publié le 27/02/2008
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En outre, il semble parfois difficile aux politiques d'accepter la divergence d'intérêts chez le même individu — commecroyant, il obéit à la vocation universaliste de la religion ; mais, comme citoyen, il doit aussi obéir à la loi...
Ainsi, lesCathares ont-ils été décimés; de même, l'ordre des Templiers a été anéanti.
Dans Du contrat social, Rousseausoulève la difficulté et semble la résoudre en évoquant la nécessité de définir une religion nationale...
De nos jours,certains politiques résolvent le problème en instaurant une théocratie (Iran).
2.
Les guerres de religion
La religion crée ses propres réseaux — ainsi, l'ordre des Templiers se développe dans toute l'Europe avant d'êtrecondamné par les politiques car les Eglises se constituent en ordre et deviennent de véritables Etats dans l'Etat.La religion divise les individus sur des points de dogme.
Elle génère des guerres civiles — guerres entre catholiqueset protestants en France au XVIe siècle; mais aussi en Irlande du Nord: hostilités engagées depuis le 12 août 1969,lors d'une marche orangiste (une parade provocatrice menée par les protestants ?) qui se déroule à Londonderry, unquartier catholique de Belfast ; en vingt-sept ans : plus de trois mille morts et de nombreux blessés dans une guerrede religion anachronique...Au Pakistan : affrontements entre les musulmans et les hindouistes (cf.
Taslima Nasreen).
En ex-Yougoslavie : uneguerre civile fait éclater la fédération créée après la Seconde Guerre mondiale et affermie par Tito ; horriblesmassacres de musulmans.
Nouvelles tensions aussi au Proche-Orient après l'assassinat du premier ministre Rabin parun fanatique juif et l'élection de Benyamin Netanyahou ; situation difficile pour le Palestinien Arafat...
3.
La radicalisation du religieux
L'intégrisme musulman se développe en Algérie sur fond de crise économique ; les imams apparaissent comme desenvoyés de Dieu et incitent leurs fidèles fanatisés à mener la guerre sainte ; ils édictent des condamnations à mort(cf.
Salman Rus-die, auteur des Versets sataniques).
Le terrorisme se développe, met à profit la désorganisationpolitique, organise la théocratie (Iran) et alimente les tensions (Cachemire).En France, le dernier rapport sur les banlieues souligne l'exploitation des difficultés économiques par les islamistes,même s'il insiste sur le caractère très relatif de cet embrigadement; néanmoins, le danger d'attentat n'est pastotalement éradiqué ni en Europe ni aux Etats-Unis.
Transition
L'ambiguïté de la religion peut être soulignée à travers la mise en perspective de deux formules du Christ.
Ce Juiffonde une nouvelle religion dans une période troublée : il affirme qu'il va régner par l'épée mais, à la grandedéception de ses partisans qui veulent voir en lui un chef politique temporel, il projette son royaume dans l'au-delà.En fait, le religieux ne saurait s'assurer un pouvoir temporel : il ne concerne pas les mêmes domaines — cf.
la paroledu Christ : «Rendons à César ce qui est à César », autrement dit : séparons nettement la religion du politique.
III.
La religion comme accès au sens
1.
La religion comme force de résistance à l'oppression
Pour le judaïsme, la religion s'impose comme un instrument de la cohésion nationale; elle naît en temps d'exil.
Mêmephénomène dans les pays de l'Est, durant la période soviétique : la religion maintient une forme d'identité dans lerapport au passé, à la conscience populaire.
Même chose pendant la Révolution française : les prêtres réfractairesrefusent de prêter serment à la Constitution.
Au Japon, l'introduction du bouddhisme n'évince pas la traditionshintoïste.Voir aussi l'exemple de la Chine...
où la Révolution culturelle a interdit de 1966 à 1^96 tout culte religieux.
Mao (lui-même divinisé; cf.
le culte de la personnalité) impose le marxisme ; les dirigeants actuels, Jiang Zemin, tentent deréhabiliter Confucius pour inciter au respect de l'ordre moral et de l'autorité familiale ainsi que la soumission aupouvoir politique ; mais le régime communiste ne contribue qu'à discréditer le confucianisme, religion de la Chineancienne.
Le bouddhisme mais aussi le christianisme protestant s'inscrivent (davantage que les contraintes ducommunisme) dans la tradition culturelle d'un pays travaillé par l'attirance pour le Tao.
En effet, ils apparaissent aupeuple comme des médiations possibles entre les individus et les forces cosmiques.
Le retour des Chinois aubouddhisme pourrait favoriser une réconciliation avec les Tibétains, de tradition lamaïste.
Mais, pour l'instant, lesdirigeants chinois ne considèrent pas vraiment avec aménité le développement du christianisme dans leur pays carles nouveaux convertis au catholicisme reconnaissent l'autorité du pape — et non plus celle des politiques...
Enoutre, des sectes millénaristes secrètes se développent — ainsi que les prédications de certains prophètesannonçant l'apocalypse et souvent financés par des fonds américains...
2.
Le retour de la foi religieuse ?
— L'Asie.
En Chine, beaucoup de jeunes gens entrent en religion et y trouvent un sens, une sagesse, plus anciensque les prétendues valeurs délivrées par les idéologies contemporaines.
Au Japon, les mauvais garçons qui onttrempé, entre autres, dans le trafic de la drogue, se convertissent au catholicisme.— L'Europe : une religion à la fois contestée et affermie.
Grands succès éditoriaux des livres traitant de la religionmais aussi des écrits du pape — alors que les prises de position de Jean-Paul II sur le préservatif sont très loin defaire l'unanimité.
Des ordinations de femmes en Angleterre, en Allemagne — alors que, en France notamment, lenombre de prêtres diminue.
Les individus, croyants ou non, continuent à célébrer les cérémonies rituelles (baptêmes,.
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