Diderot et les Encyclopédistes
Publié le 10/12/2011
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Diderot a porté dans tous ses écrits un tempérament bouillant et trop souvent son cynisme. Il a prêché l'athéisme et le sensualisme le plus grossier, soit dans des traités philosophiques, soit dans des romans. Comme critique d'art, il a beaucoup de finesse et de sincérité. Quand il sait se débarrasser de son fatras, il est naturellement éloquent; il a aussi l'art de conter avec verve et naturel.
L'Encyclopédie, dont il fut Je chef, avait pour but de changer la façon commune de penser ; en travaillant à la ruine des idées spiritualistes et de la doctrine chrétienne, les encyclopédistes ont fait oeuvre mauvaise; en politique, ils ont critiqué beaucoup d'institutions, mais ils n'ont pas réclamé la liberté. Ils ont respecté la tradition en littérature et en grammaire. Dans l'école encyclopédique on distingue, après Diderot, le mathématicien D'Alembert, écrivain sec et lourd; Marmontel, l'auteur des Éléments de littérature; Grimm, dont la Correspondance qu'il entretint avec les souverains du Nord est intéressante et spirituelle; Condillac, le philosophe sensualiste; les matérialistes Helvétius et D'Holbach; Condorcet, qui résuma, sous la Terreur, tous les rêves de paix, de liberté et de vertu, qu'avaient faits les philosophes du xviiie siècle.

«
Panurge.
Il se maria en 1743, quitta sa femme, se
lia pendant quatre ans avec Mm• de Puisieux, et d'une
façon
plus durable avec Sophie V oHand, uzre femme
philosophe
à laquelle il a écrit des lettres qui sont
une des meilleures parties de son œuvre.
En 1746,
les Pensées philosophiques furent son premier ou
vrage original.
En 1749, il passa quelques mois sous
les verrous du donjon de Vincennes, où il avait été
enfermé pour sa Lettre sur les apeugle.s à l'usage de
ceux qui voient.
Il reprit bientôt la direction de l'En
cyclopédie à laquelle il travaillait depuis 1745, et il
s'y donna tout entier pendant vingt-cinq ans, tout en
écrivant des ouvrages personnels dont la ·plupart
n'ont paru qu'après sa mort 4
• Il s'occupa aussi de
théâtre, formula la théorie du drame et l'appliqua
dans deux ouvrages médiocres : le Fils naturel ( 1757)
et le Père de famille (1758).
Son ami Grimm, un
Allemand qui, de 1750 à 1790, fut en France le corres
pondant des souverains du Nord, le recommanda à la
tzarine de Russie, Catherine Il; elle lui acheta sa bi
bliothèque, quê le philosophe voulait vendre pour do
ter sa fille, et elle lui en laissa la jouissance avec celle
d'une pension annuelle de 1000 livres qui fut payée
d'avance
pour cinquante ans.
Diderot se confondit ed
remerciements lyriques et dut, après bien des hési
tations, se rendre auprès de sa bienfaitrice .
Il ne put
la convertir à ses théories politiques et revint en
France après quelques mois de séjour en Russie ( 1774.)•
H mourut en 1784.
Il ne fut pas de l'Académie.
Diderot avait
un tempérament bouillant et désor
donné et il n'a pas eu d'autre règle mor.ale que de
13'y abandonner tout entier; c'est l'homme primitif
qui ne connaît aucune retenue, ni aucune délicatesse,
qui est cynique et débraillé, et qui s'étale tel qu'il
est.
Il a porté ce 'tempérament dans ses écrits.
Il
était, par ailleurs, serviable et d'une énergie infaJ;i-
L Trois romans : JiWJUe& lB fataliste et 14 Religieuse (1796) ; le NetJe1J de Ra meau (1823); les Salons (1819-1857); le Parado.-oe sur le c:Omédùn (1880) ; eu,.
plément au ~oyage de Bwgainville (1796); le lUlle de d' Alemberl et 14 Promenach du soeplifue (1830); Lettres c> Jtll• Vlland (1830)..
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