Devoir rousseau
Publié le 27/01/2013
Extrait du document


«
EMPTAZ Maxime TS2
Ainsi, la première justification cible une caractéristique de la nature humaine.
Nous
apprenons que l'homme possède « une avidité », entend une ardeur du désir, une sorte de démesure,
un caractère sans limite du désir et une incapacité à le combler.
Nous sommes d'une façon
«bornés », notre existence est placée sous le signe des limites.
Par conséquent alors que notre nature
nous incline à une forte convoitise, « à tout vouloir » dit le texte, cette même nature nous condamne
à « peu obtenir ».
Le « tout » du « peu » est séparé d'une distance donnant une importance
conséquente entre le désir et le réel, qui constitue la difficulté d’être pour nous.
Tous les hommes
désirent être heureux mais il semble bien qu'ils sont conditionnés au malheur.
Malgré le fait, qu’il
sache pouvoir définir l’écart entre l’infinité du désir et les possibilités limitées de
le réaliser, Rousseau ne dit pas que le ressort du malheur est dans le désir lui-même.
Au contraire, le
désir n’est pas le problème, il est la solution car, on apprend, nous avons « reçu du ciel une force
consolante ».
Un don du ciel est une grâce divine.
C'est une manière de dire qu’elle est entièrement
méliorative.
Un don des dieux ne peut qu’être avantageux.
Et de ce fait il s’agit d’une « force » non
d’une faiblesse.
Cependant en reconnaissant qu’elle est « consolante » Rousseau avoue
implicitement que la distance entre la démesure du désir et les frontières imposées par le réel à sa
satisfaction est une source de désespoir car sans cette source, on n’aurait pas besoin d’être consolé
si l’on était heureux.
Mais on peut tout à fait échapper à ce désespoir.
Les hommes possèdent en
eux de quoi le dépasser.
On a compris qu’il s’agit de l‘imagination c’est-à-dire de le pouvoir permettant de se libérer
des contraintes de la réalité pour produire un réel imaginaire aux goûts de ses rêves.
L’imagination
est le pouvoir de construire des images, d’inventer, de donner naissance à des fictions.
C'est la base
de la créativité humaine car sans imagination créatrice ni les œuvres d’art, ni les nouvelles
conceptions techniques et avancées scientifiques ne seraient possibles.
Rousseau va décrire l'étendu
de la puissance de l’imagination dans le désir, et la faculté magique de celle-ci à pouvoir compléter
le manque de l'objet convoité.
Le désir est impliqué à la représentation imaginative de l'objet pour
combler le vide de l'objet, qui est construit dans l'imaginaire.
De plus, le produit est le fantasme et
n’est pas confiné dans les limites du réel, c'est-à-dire pétrifier par une vision donnée, il est donc
ainsi modulable par le désir.
Le désir changeant, s'affinant au cours du temps, l’imagination modifie
ainsi l’objet en accord au nouveau désir issu du temps, en l’adaptant à sa mobilité.
Le désir soumet
l'imaginaire et le modifie selon ses fantaisies.
La capacité de l’imagination ne s’atteste pas que dans
la représentation à l’endroit des caprices du désir mais elle possède aussi la puissance de « rendre
présent et sensible » l’objet désiré, de le rapprocher de lui.
La compréhension du propos de
Rousseau est importante car il ne décrit rien moins que les effets hallucinatoires de la puissance du
désir.
L'ardeur a le pouvoir, par la pensée de l’imagination, de rendre présent un objet qui est
pourtant absent et aussi le pouvoir de donner le fruit imaginaire issue de sa pensée d’une présence
sensible de l’objet.
Donc l’imagination semble pouvoir brouiller les limites du réel et de
l’imaginaire, elle offre la satisfaction d’une quasi possession.
Voilà pourquoi l’absence de l’objet
réel n’est pas synonyme de privation, de souffrance.
Ce n'est pas le cas des objets réels.
« Tout ce prestige disparaît devant l’objet lui-même ».
Réduit à l'état réel, dépouillé de tout ce que l’imaginaire pouvait établir sur l'objet réel, cela ne peut
plus que crée une déception.
On ne peut s'exalter sur l'objet présent.
« On ne se figure point ce
qu’on voit » écrit Rousseau.
La perception de l’objet en réalité impose une limite au jeu de
l’imagination alors que si l’objet rêvé se prêtait à son imaginaire, l’objet réel ferait de la résistance.
Il est donc impossible en sa présence de le transfigurer totalement à l'objet construit dans
l'imaginaire.
En réduisant l’intensité du désir, la jouissance trouble la capacité de l'illusion de
l’imagination qui suspend en retour la puissance du désir.
C'est donc impossible de prendre des
2.
»
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