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Désirer l'impossible ?

Publié le 21/02/2012

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« Désirer l’impossible «, un terme absolu, qui a fait fantasmer de nombreux hommes depuis tout temps. En effet les premiers à s’y être intéresser sont les auteurs, qui ont décrit à de nombreuses reprises la quête de l’impossible comme but ultime (élixir d’immortalité,…). Tous choisissant des fins plus ou moins différentes mais dans la plupart des cas condamnant cette quête. Mais alors est-il absurde de désirer l’impossible ? Dans cette question il y a la présence d’une double négation qui réside dans la formulation absurde / impossible, étant tous deux des termes de valeur négative. L’absurde désigne ce qui est contraire à la logique ou ce qui ne correspond pas au sens commun. Est impossible ce qui ne peut absolument pas être. Quant au désir il est l’expression d’un manque ou encore une tendance du sujet vers un objet réel ou imaginé. Dès lors on peut se demander si désirer l’impossible correspond à une certaine logique et si le désir de l’impossible ne peut être évité.
On examinera d’abord l’idée que désirer l’impossible par la définition même du terme est totalement absurde et qu’il est même dangereux de s’y risquer. Et c’est dans un second temps qu’on examinera que si le désir de l’impossible présente des risques et peut être source de discorde, il est lui-même la source du progrès et permet de repousser les limites du réel. C’est enfin dans un dernier temps que nous mettrons en exergue l’importance de la volonté de l’individu, et nous verrons par ailleurs que les notions de réel et d’idéal sont complémentaires, l’une sans l’autre étant incomplètes. 

« Le propre du désir, puisqu’il fait intervenir l’imagination, est d’ignorer les lois du réel.

D’où sa tendance à nous projeter vers des fins irréalisables, ou des objets inaccessibles.

Le désir creuse ainsi la séparation du moi et du réel or cette séparation est la cause de la souffrance et le désespoir .

Si l’homme semble si doué pour le malheur c’est parce que la raison de ce malheur est en lui, dans la folie d’un désir qui, sans les ressources de la sagesse l’expose en permanence à ne pas être en accord avec le réel.

C’est dans cet te logique qu’intervient l’idée d’E picure qui est la maitrise du désir.

En effet Epicure donne lieu à une morale du désir.

Il entend catégoriser les différentes sortes de désirs.

D’après lui , il faut d’abord distinguer les désirs naturels et les désirs vains .

Ensuite on peut différencier dans les premiers ceux qui sont nécessaires au bonheur, ceux qui le sont pour le corps, ceux encore qui sont strictement vitaux.

Seule une connaissance des catégories du plaisir peut d’après Epicure permettre de sélectionner les désirs, de les approuver ou les refuser, en ayant une juste conception de leurs effets.

Epicure proscrit donc les désirs vains qui sont pour lui la riches se, la gloire, il condamne encore les désirs irréalisables comme le désir d’immortalité.

Epicure y voit ici une certaine sagesse.

Un domptage des désir s guidé par la raison.

Ainsi ne pas désirer l’impossible s’in scrirait dans une règle de vie qui permettra it de vivre heureusement.

Désirer de manière anarchique c’ est le moyen sûr d’ être malheureux car cela peut être source de frustration permanente.

Pour Epicure il ne s’agit pas de tuer le désir, le désir est naturel donc bon, il est aussi le moyen du plaisi r et vouloir le plaisir et fuir la souffrance fait partie de la loi naturelle.

Il faut donc avoir des désirs raisonnables c’est à dire des désirs éclairés par la raison.

Le désir de l’impossible est donc source de malheur, de souffrance, de discorde mais si le désir sans limite provoque ces désagrément ne peut -il pas par ai lleurs, être source de bonheur certes plus risqué, mais plus satisfaisant.

Ne serait il donc pas déraisonnable de se cantonner au limite du raisonnable ? La définition de désirer, si on se réfère à son étymologie, est vouloir atteindre les astres (les étoiles ou la lune).

En effet désirer vient du latin desiderare, dont le radical sidera signifie les astres (que l'on retrouve dans sidéral).

Dans la mesure où le désir et par nature démesuré et infini, il n’y a aucune raison de lui dénier la possibilité de se porter sur l’impossible.

De par sa nature le désir ne peux se donner de limites et par conséquent l’impossible est son domaine de prédilection.

Le désir amoureux nous fournit d’ ailleurs la preuve éclatante de la compatibilité entre le désir et l’impossible.

Le héros romantique tombe précisément amoureux de la femme inaccessible dont l’amour lui est interdit.

Et bien souvent l’amour meurt au moment ou l’ être aimé devient accessibl e, c'est-à -dire où il rejoint à nouveau la ter rible banalité du réel.

Si on se propose de lai sser inchangé l’ordre du monde, on peut certes trouver là une garantie de notre bonheur .

Désirer l’impossible est inutile et peut même être dangereux mais c’est se ulement dans l’action qu’on découvre l’étendue du possible.

En effet, la limite de l’impossible peut être plus ou moins éloignée qu’on ne le supposait : exemple des découvertes scientifiques, ce qui était impossi ble hier le devient aujourd’hui .

Ne désirer que le possible, c’est se condamner à la stagnation et au respect de l’ordre établi.

Comme on dit, « à cœur vaillant rien d’impossible ».

Le désir de l’impossible peut être alors légitimé en tant que moteur de l’action, dans la. »

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