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Désirer le bonheur est-ce s'empêcher d'être heureux ?

Publié le 01/04/2009

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En posant la question, « désirer le bonheur, est ce s’empêcher d’être heureux « il semble que nous posons une question pour le moins étrange. En effet, nous pouvons dire qu’il est certain que lorsque nous désirons le bonheur, nous nous empêchons d’être heureux, dans la mesure où le désir est la tension vers quelque chose qui nous manque. Nous ne désirons être que ce que nous ne sommes pas. Cependant, nous pouvons dire que désirer le bonheur ne signifie nullement s’empêcher d’être heureux, dans la mesure où le désir est aussi une activité qui mobilise nos forces, notre énergie, et qui peut donc a ce titre lutter contre ce qui en nous peut s’abandonner au malheur. Nous verrons dans un dernier temps que le désir est en définitive une activité qui n’est pas liée au manque et a la désespérance, mais bien une puissance créatrice dans laquelle nous pouvons puiser nos forces pour être heureux.

 

La question au centre de note travail sera donc de déterminer si le désir du bonheur est l’obstacle ou la condition nécessaire de notre félicité.

  • I.                   Désirer le bonheur revient nécessairement à s’empêcher d’être heureux

  1. Le désir est par définition tension vers ce qui n’est pas

  1. Le bonheur ne se désiré pas, il s’éprouve

  • II.                Mais le désir peut être considéré comme un moyen d’obtention du bonheur

  1. Le bonheur, un compose additif

  1. Le désir comme moyen de réunir les conditions necessaires au bonheur

III.             Le désir est moins l’obstacle au bonheur que la puissance créatrice qui le génère

  1. Le désir, une puissance créatrice

  1. Le bonheur comme résultat de cette puissance créatrice qu’est le désir

« Le bonheur ne se désiré pas, il s'éprouve b. Nous dirons donc que désirer le bonheur entraine immédiatement sa disparition, revient nécessairement a nousempêcher d'être heureux.

Le bonheur n'est donc pas ce qui se désire, c'est-à-dire ce vers quoi l'on tend dans unesituation de manque actuel.

En effet, désirer le bonheur signifie que nous reconnaissons actuellement que nous nesommes pas heureux, qu'il nous fait défaut.

Le bonheur est donc moins ce qui se désire que ce qui s'éprouve auprésent.

Précisément, nous pouvons dire que le bonheur est un type d'émotion particulière que nous éprouvons auprésent, souvent sans l'avoir prémédite, ni recherche.

Il s'agit d'un accord passager et néanmoins profond avecl'existence que nous menons actuellement, de sorte que rien dans ce qui nous entoure ne nous sembleinsatisfaisant.

Le bonheur ne saurait donc se désirer sans se perdre, se nier lui-même.

II.

Mais le désir peut être considéré comme un moyen d'obtention du bonheur Le bonheur, un compose additif a. Cependant, tenant une telle thèse, nous oublions que le désir est une force, une puissance.

Considérons d'abord dequelle manière plus précise nous pouvons entendre le concept de bonheur.

Un contemporain de Voltaire peut sansdoute nous aider à proposer une définition du bonheur : Casanova.

L'extrait suivant de « L'Histoire de ma vie »semble une réponse directe au Candide de Voltaire : « Ceux qui disent que la vie n'est qu'un assemblage de malheurs veulent dire que la vie même est unmalheur.

Si elle est un malheur, la mort donc est un bonheur.

Ces gens là n'écrivirent pas ayant une bonnesanté, la bourse pleine d'or, et le contentement dans l'âme, venant d'avoir entre leurs bras des Cécile etdes Marine, et étant sûrs d'en avoir par la suite » [1] . En effet, Casanova conçoit le bonheur comme un composé additif : la nature des composantes varie selon les individus, mais il suffit de savoir que pour lui, le bonheur dépend de la réunion d'un certain nombre de conditionsnécessaires.

Si l'on parcourt l'Histoire de ma vie, nous pouvons nous faire une idée des conditions nécessaires aubonheur de Casanova lui-même.

Le bonheur Casanovien est subordonné à trois conditions nécessaires : l'expériencedu sentiment amoureux ; la disponibilité au présent par l'oubli du passé et le refus de la tension vers l'avenir ;l'estime sinon l'adoration de ses semblables.

Certes, il serait possible de trouver d'autres composantes à cette sériedont la réunion compose le bonheur Casanovien : l'argent, l'absence de contraintes et de maîtres… Mais chacuned'elles ne sont que des conditions préalables aux véritables réquisits du bonheur que nous avons identifié (l'argent luiprocure la reconnaissance sociale, le néant des contraintes l'absence de préoccupations etc.).

Le désir comme moyen de réunir les conditions necessaires au bonheur b. A la lumière de cette définition Casanovienne du bonheur, nous pouvons critiquer l'idée selon laquelle désirer lebonheur reviendrait à s'empêcher d'être heureux.

En effet, le bonheur qui se désire est un bonheur que l'on faitadvenir, que l'on crée.

Désirer le bonheur revient à s'efforcer de réunir les différents ingrédients de ce composeadditif qu'est le bonheur.

En désirant être heureux, nous rejetons volontairement les motifs contingents qui peuventnous empêcher d'être heureux, nous réunissons les raisons qui quant a elles sont a même de nous rendre heureux.Le désir, comme nous le verrons plus précisément dans le dernier temps de notre réflexion, n'est donc pasnécessairement rive au manque et à la déploration de ce qui n'est pas, de ce qui n'est plus : il est aussi lapuissance qui permet de faire advenir ce qui n'existe pas.

III. Le désir est moins l'obstacle au bonheur que la puissance créatrice qui le génère Le désir, une puissance créatrice a. Nous poursuivrons en disant que le désir est une puissance créatrice qui pourra aider à faire advenir les conditionsnecessaires au bonheur.

Nous dirons avec Deleuze qu'il faut dans une certaine mesure, libérer le désir.

En effet,. »

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