Devoir de Philosophie

Désirer est-ce nécessairement souffrir ?

Publié le 01/03/2005

Extrait du document

3. L'abolition du désir entraîne l'abolition de la souffrance. Nous pouvons présenter ceci par l'équation : vie = Désir = Souffrance. En effet, il n'y a de vie que par le désir, par le désir farouche de survivre, de se défendre contre les autres vivant, de se nourrir, de tuer pour cela, comme on le voit chez tous les vivants, les animaux et les hommes. Le désir fondamental est donc le désir de persévérer dans son être, lé désir d'être et de persister à être un individu, séparé et différent du reste du monde, ou, comme disent les Occidentaux, le désir d'individuation. D 'autre part, le désir n'est jamais satiable, nous souffrons toujours de désirs inassouvis, que redoublent encore les douleurs physiques de la maladie et de la vieillesse, qui sont le lot des vivants. Bref, à regarder les choses lucidement, la vie est essentiellement faite de souffrance. Bien rares sont les moments de vraie joie. Certes, nous avons l'espoir d'arriver un jour au bonheur par la satisfaction de tous nos désirs : c'est d'ailleurs ce qui nous fait vivre, mais ce n'est qu'illusion vaine. Ce qu'il faut donc, c'est arriver à échapper à la souffrance.

Le désir non assouvi  produit un état de manque (Platon). Le désir assouvi se transforme en ennui (Schopenhauer). Dans tous les cas, désirer nous fait souffrir. Mais, celui qui désire s'expose à connaître la joie que procure la satisfaction du désir. Le désir satisfait ne s'évanouit pas, il s'accroît.

  • I) Désirer, c'est forcément souffrir.

a) Le désir entre la souffrance et l'ennui (Schopenhauer). b) Le désir est manque d'objet. c) Le désir comme cause du malheur de l'homme.

  • II) Désirer, ce n'est pas forcément s'exposer à souffrir.

a) Désirer avec bonheur. b) La répression du désir fait souffrir. c) Désir est expansion de soi.

.../...

« 1) Le désir est présenté comme un effort continu, sans but, sans satisfaction dernière. 2) La vie heureuse est définie négativement comme étant celle qui comporte le moins de souffrance. 1) Le premier terme qui nous dirige immédiatement vers le centre de l'analyse de la pensée deSchopenhauer est celui de « désir ».

Comme l'avait déjà montré Platon dans « Le Banquet », tout désir naît d'un manque, d'un état qui ne nous satisfait pas ; donc il est souffrance, tant qu'iln'est pas satisfait.

Avoir ce que l'on désire est-il, dès lors, la formule du bonheur ? Non, car si onne peut désirer que ce qu'on n'a pas, il est évident qu'on ne peut jamais avoir ce qu'on désire.

Sibien qu'on est jamais heureux.

Tantôt nous désirons ce que nous n'avons pas et nous souffrons,tantôt nous avons ce que dès nous ne désirons plus, puisque le désir est manque.

Il n'y a pas demesure, de terme à la souffrance.

C'est effort incessant, jamais satisfait, qui fait toute l'existencede l'homme.

Jamais de but vrai, jamais de satisfaction finale, nulle part un lieu de repos. Cet effort est-il propre à l'homme ? Non.

On peut le reconnaître partout, y compris dans la naturedépourvue d'intelligence.

Dans la pesanteur, par exemple, « effort interminable, et qui tend vers un point central sans étendue, qu'il ne pourrait atteindre sans s'anéantir et la matière avec ».

Chez la plante qui , par un effort poursuivi à travers des formes de plus en plus nobles, aboutit enfin à lagraine, « qui est un point de départ à son tour : et cela répété jusqu'à l'infini ».

Chez les bêtes aussi. Mais plus la conscience s'élève et plus la misère va croissant, plus la souffrance est grande.

De toutesles formes de vie, c'est la vie humaine qui est la plus douloureuse et celle-ci « oscille, comme un pendule, de droite à gauche, de la souffrance à l'ennui ».

souffrance quand le désir n'est pas satisfait, ennui quand la volonté vient à manquer d'objet ou quand une prompte satisfaction vient lui enlevertout motif de désirer.

L'homme est-il arrêté par quelque obstacle dressé entre lui et son but immédiat ?voilà la souffrance.

Atteint-il son but ? C'est la satisfaction.

Soit, mais pour combien de temps ? Ladouleur ne s'interrompt pas pour autant. L'homme ne peut, en fait, que vivre que dans un état perpétuel de douleur.

Celle-ci accompagnechaque moment de son existence et les efforts incessants qu'il fait pour la chasser sont vains.

Ils n'ontd'autres effets que de la faire changer de figure. 2) De cette analyse du désir, Schopenhauer tire la conséquence : il n'y a pas de bonheur durable, mais seulement un effort continu, sans vrai but, sans vrai repos.

La vie la plus heureuse est lamoins douloureuse, cad celle où « le désir et sa satisfaction se succèdent à des intervalles qui ne sont ni trop longs, ni trop courts ».

comment expliquer, dès lors, que la plupart des hommes s'accrochent à la vie ? Qu'est-ce qui leur fait endurer toutes ces souffrances ? L'amour de la vie ?L'espoir d'une vie meilleure ? Ou tout simplement la peur de la mort, qui est toujours là, « quelque part caché », prête à se manifester à tout instant ? La vie n'est-elle pas, au fond, une fuite continuelle devant cette même mort que nous désirons parfois,qui nous attire irrésistiblement ? Ne voyons-nous pas, en effet, des hommes à l'abri du besoin et dessoucis qui, à chaque heure qui passe, se disent : autant de gagné ! A chaque heure, cad, « à chaque réduction de cette vie qu'il tenait tant à prolonger ». INTÉRÊT DU TEXTE. L'intérêt de ce texte réside dans l'affirmation que toute la souffrance que l'homme assume sur lui, est, au fond, le résultat de cet effort incessant qui n'est autre que la « volonté de vivre ». L'absurde est donc cette nécessité par laquelle se manifeste le « Vouloir », car elle est sans nécessité, incompréhensible.

C'est ce Vouloir qui est à l'origine des innombrables besoins de l'homme.

Si l'hommesouffre, c'est donc avec justice, pourrait-on dire, tant qu'il est identique à cette volonté.

Y a-t-il desmoyens de se libérer du Vouloir omniprésent ? Au livre IV du « Monde », Schopenhauer nous indique la voie.

Ce sont les fameuses trois étapes de la régénérescence spirituelle par détachement progressif du « vouloir-vivre » : l'art contemplatif, la morale de la pitié, et enfin l'oubli total du vouloir, atteint le « nirvâna ».

il s'agit, dans cet itinéraire spirituel vers le nirvâna ou extinction du désir, plus précisément d'un arrachement au« vouloir-vivre », de se détacher progressivement de son individualité qui est la source de toutessouffrances. Dans cet itinéraire, la joie de l'artiste ou celle de la contemplation désintéressée de l'oeuvre d'art est toute négative.

Le plaisir n'est pas de jouir d'une oeuvre mais e ne plus souffrir, grâce à elle,de sa propre volonté.

De même, la morale de la pitié invite à une communion avec autrui qui permet de. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles