Descartes, Principes de la philosophie, 1641, IV, article 203. Commentaire
Publié le 22/11/2012
Extrait du document
«
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L'analogie peut se prolonger à un détail prés : il existe une différence de degré
qui consiste dans les dimensions des composants, plus difficiles à percevoir
dans les corps naturels que dans la machine.
En effet, la machine est à l'échelle
humaine, elle doit « avoir quelque proportion avec les mains de ceux qui les
font » .
La machine doit être utilisable, donc proportionnelle au corps humain.
Mais si le vivant n'offre pas de différence avec une production technique,
pourquoi ne pas analyser directement l'être animé ? Qu'est -ce q ui justifie ce
détour par les machines ? Descartes nous l'explique : c'est « que leurs figures et
mouvements se peuvent voir, au lieu que les tuyaux ou ressorts qui causent les
effets des corps naturels sont ordinairement trop petits pour être aperçus de n os
sens ».
Si on ne peut pas étudier directement le vivant c'est qu'il échappe aux
sens.
Connaître, c'est voir.
Mais la vision dont il s'agit n'est pas celle des yeux
mais celle de l'esprit.
Descartes n'incrimine pas le manque de moyens
d'investigation tel que le microscope.
Pour accéder à la connaissance, les sens
sont insuffisants.
Il s'agit donc d'une critique de la perception sensible.
Les sens
livrés à eux- mêmes ne nous donnent rien à comprendre.
Précisément c'est à
cause des sens que nous aurions tend ance à admettre faussement une différence
entre machine et vivant, parce qu'ils ne perç oivent pas les « tuyaux et ressorts »
dont est constitué ce dernier.
S 'il n'y a pas de réelle différence entre l'objet
produit et l'être vivant, n'est -ce pas dire paradoxalement que l'artificiel est
également naturel ? Le paradoxe n'est qu'apparent parce que la mécanique est
une partie de la physique.
La physique est, par définition, l'étude de la nature et
la mécanique comme étude des principes et d es lois du mouvement fait
nécessairement partie de la première.
On se souvient que dans la Lettr e-préfac e
des Principes de la philosophie, Descartes fait de la mécanique une branche
dont le tronc est la physique.
Ainsi le vivant relève de la mécanique.
Il
s'explique par des mécanismes physico -chimiques.
Dans cette perspective, la
biologie n'existe comme science que comme sous -partie de la physique et de la
chimie.
Le texte livre ce qui fonde la théorie des « animaux –machines » : le
corps vivant est une si mple mécanique, analysable en termes de physique.
Il
faut ici souligner la rupture historique que Descartes opère en rompant avec
toute téléolo gie (de type ari stotélicien : il y a dans la nature une finalité
générale, tout est harmonieusement articulé et hiérarchisé en vue de l’éclosion
finale du vivant) que Descartes promeut la physique au rang de science- modèle .
Mais Descartes indique pourtant que l’homme échappe au pur mécanisme par.
»
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