DESCARTES, Oeuvres. Lettres. La recherche de la vérité par la lumière naturelle.
Publié le 06/02/2011
Extrait du document
Un honnête homme n'est pas obligé d'avoir vu tous les livres, ni d'avoir appris soigneusement tout ce qui s'enseigne dans les écoles ; et même ce serait une espèce de défaut en son éducation, s'il avait trop employé de temps en l'exercice des lettres. II a beaucoup d'autres choses à faire pendant sa vie, le cours de laquelle doit être si bien mesuré, qu'il lui en reste la meilleure partie pour pratiquer les bonnes actions, qui lui devraient être enseignées par sa propre raison, s'il n'apprenait rien que d'elle seule. Mais il est entré ignorant dans le monde, et la connaissance de son premier âge n'étant appuyée que sur la faiblesse des sens et sur l'autorité des précepteurs, il est presque impossible que son imagination ne se trouve remplie d'une infinité de fausse pensées, avant que cette raison en puisse entreprendre la conduite : de sorte qu'il a besoin par après d'un très grand naturel, ou bien des instructions de quelque sage, tant pour se défaire des mauvaises doctrines dont il est préoccupé, que pour jeter les premiers fondements d'une science solide, et découvrir toutes les voies par où il puisse élever sa connaissance jusque au plus haut degré qu'elle puisse atteindre.
DESCARTES, Oeuvres. Lettres. La recherche de la vérité par la lumière naturelle.
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C'est la faculté de bien juger et de distinguer le vrai du faux.
La raison,
chez Descartes, et synonyme de « bon sens » dans l'acception la plus noble de
cette expression.
– imagination : elle possède, chez Descartes, un sens spécifique : elle
désigne la capacité de se représenter les choses d'une façon sensible.
L'imagination n'est rien d'autre qu'une certaine application de la faculté
qui connaît au corps qui lui est intimement présent.
– pensée : par le mot de pensée, j'entends, dit Descartes, tout ce qui
se fait en nous, de telle sorte que nous l'apercevons immédiatement par nous-
mêmes.
– sage : il s'agit d'une notion directrice et heuristique et, de
surcroît, présente, de manière permanente, chez Descartes.
Le sage, loin
d'être l'érudit chargeant sa mémoire sans enrichir son esprit, s'efforce
d'acquérir une intelligence discernant le vrai.
Conduite réglée de la vie
pratique et volonté de tirer le vrai de son propre fond caractérisent le
sage.
Le texte peut être fractionné en deux fragments.
Première partie :
depuis « Un honnête homme » jusqu'à « que d'elle seule ».
Seconde partie :
depuis « Mais il est entré » jusqu'à « atteindre ».
Quelle est l'idée générale du texte ? Il s'agit, pour parvenir au vrai,
de se défaire des préjugés ou des fausses pensées liées aux sens, de manière
à progresser méthodiquement dans la route sûre de la science.
En filigrane,
le problème posé est donc bel et bien celui de la méthode : comment atteindre
le vrai, par érudition ou par sagesse intelligente ? La réponse cartésienne
est sans ambiguïté.
Quant à l'intérêt philosophique du texte, Descartes élucide le problème
de l'origine de l'erreur et il exprime le bel idéal d'une science totale,
fruit de la raison humaine.
Bibliographie
DESCARTES, La recherche de la vérité par la lumière naturelle .
Discours de la Méthode
Règles pour la direction de l'esprit
Commentaire
Quelle est l'idée fondamentale de ce texte ? Si l'érudition n'est.
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