Descartes: les choses qui dépendent entièrement de nous de celles qui n’en dépendent point
Publié le 04/01/2020
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Il me semble que l’erreur qu’on commet le plus ordinairement touchant les désirs est qu’on ne distingue pas assez les choses qui dépendent entièrement de nous de celles qui n’en dépendent point ; car, pour celles qui ne dépendent que de nous, c’est-à-dire de notre libre arbitre, il suffit de savoir qu’elles sont bonnes pour ne les pouvoir désirer avec trop d’ardeur, à cause que c’est suivre la vertu que de faire les choses bonnes qui dépendent de nous, et il est certain qu’on ne saurait avoir un désir trop ardent pour la vertu, outre que ce que nous désirons en cette façon ne pouvant manquer de nous réussir, puisque c’est de nous seuls qu’il dépend, nous en recevons toujours toute la satisfaction que nous en avons attendue. Mais la faute qu’on a coutume de commettre en ceci n’est jamais qu’on désire trop, c’est seulement qu’on désire trop peu ; et le souverain remède contre cela est de se délivrer l’esprit autant qu’il se peut de toutes sortes d’autres désirs moins utiles, puis de tâcher de connaître bien clairement et de considérer avec attention la bonté de ce qui est à désirer.
Descartes
[III. Bien connaître et bien faire]
- Objection possible : pourquoi, ayant accompli une chose bonne, puis-je ne pas me sentir satisfait ? C’est que je ne la désirais pas assez.
- Ainsi, contrairement à toute une tradition, le désir n’est pas à freiner systématiquement. Pour Descartes, il arrive même {cf. fin du texte) qu’on ne désire pas assez.
- L’insuffisance des désirs bien orientés est même, plus qu’une erreur, une « faute » (connotation morale).
- Pour éviter cette faute, la classification des désirs est essentielle, dont dépend l’intensité de la fonction désirante que l’on consacrera à ceux dont l’objet est «bon». Il s’agit ainsi, non de disperser le désir (ce qui en amoindrit l’intensité),
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- DESCARTES: les choses qui dépendent entièrement de nous de celles qui n'en dépendent point
- Il me semble que l'erreur qu'on commet le plus ordinairement touchant les désirs est qu'on ne distingue pas assez les choses qui dépendent entièrement de nous de celles qui n'en dépendent point. Descartes, Les passions de l'âme, 149. Commentez cette citation.
- Descartes, Les passions de l'âme, Pléiade, Gallimard, page 768. "Ainsi je crois que la vraie générosité, qui fait qu'un homme s'estime au plus haut point qu'il se peut légitimement estimer consiste seulement partie en ce qu'il connaît qu'il n'y a rien qui véritablement lui appartienne que cette libre disposition de ses volontés, ni pourquoi il doive être loué ou blâmé sinon pour se qu'il en use bien ou mal, et partie en ce qu'il sent en soi même une ferme et constante résolution d'en b
- La volonté consiste seulement en ce que, pour affirmer ou nier, pour suivre ou fuir les choses que l'entendement nous propose, nous agissons en telle sorte que nous ne sentons point qu'aucune force extérieure nous y contraigne. Descartes, Méditation quatrième. Commentez cette citation.
- "Or, c'est par le succès de ces combats que chacun peut connaître la force ou la faiblesse de son âme. Car ceux en qui naturellement la volonté peut le plus aisément vaincre les passions et arrêter les mouvements du corps qui les accompagne ont sans doute les âmes les plus fortes. Descartes, Les passions de l'âme, art 48 Parmi les choses, les unes dépendent de nous, les autres n'en dépendent pas. Celles qui dépendent de nous ce sont l'opinion (ici le jugement), la tendance, le désir,