Descartes: La liberté humaine et Dieu
Publié le 05/01/2004
Extrait du document
«
demander si elles existent, considérons leurs idées.
B.
L'essence des choses matérielles J'ai l'idée claire et distincte de l'étendue géométrique, ainsi que des lois de construction des figures(géométrie), de combinaisons des nombres (arithmétique) et de mouvement des corps dans cet espace(physique).
Ces idées qui fondent les sciences sont innées ; l'expérience ne fait que les mettre en oeuvre.
Car même si cet espace et ces lois n'existaient pas en dehors de moi, ces idées n'en seraient pas moinsvraies, puisque claires et distinctes, et résistantes à mon esprit.
Elles ont une réalité intellectuelle, unestructure que je ne peux modifier à mon gré.
La certitude rationnelle qu'elles me donnent est, à présent,indubitable, garantie par la véracité divine.
En ce sens, l'athée ne peut être absolument sûr des sciences.
« Il ne me reste maintenant qu'à examiner s'il y a des choses matérielles.
» Je sais que leur existence estpossible, puisque je les conçois distinctement ; il s'agit dès lors de montrer qu'elle est réelle.
4.
Le monde retrouvé
A.
L'existence des choses matérielles Pour ce faire, considérons la différence entre concevoir et imaginer.
Concevoir un triangle implique seulementde penser à sa définition.
alors que l'imaginer demande un effort particulier de l'esprit, pour former l'imageconcrète d'un triangle.
Plus la figure est complexe, plus l'effort est intense : concevoir une figure à mille côtésest très facile, l'imaginer précisément est impossible.
L'imagination n'a pas la puissance de l'entendement.
Cet effort vient de ce que l'imagination n'est pas une pure activité spirituelle : lorsqu'il imagine, l'esprit setourne en effet vers une nature étrangère à la sienne, la nature corporelle – dont l'existence apparaît ainsi trèsprobable, puisque je fais l'épreuve d'une résistance au coeur même de ma pensée.
Considérons maintenant les sens : l'inclination naturelle qui me pousse à attribuer mes sensations à l'action decorps extérieurs ne peut être tout le temps illusoire, sinon il faudrait admettre que Dieu m'a créé de telle sorteque je me trompe constamment, ce qui est impossible.
Donc, les choses matérielles existent.
B.
L'âme et le corps Si les sens révèlent bien l'existence des corps extérieurs, ils ne nous donnent pas en revanche d'idées claireset distinctes sur la nature des choses.
C'est à la science physique de connaître le monde, en éliminant tout ceque l'expérience sensible a de subjectif et de confus.
Les sensations, hétérogènes, ne sont que les répercussions sur nous de phénomènes objectifs mesurables,qui sont des déplacements de matière homogène dans l'espace (par exemple : les couleurs sont des ondesd'une certaine fréquence).
La luxuriance de la sensation, l'enchantement de la nature doivent laisser place àun monde uniforme, quantifié, réduit aux formes et aux mouvements, mis en équations.
Pourtant, tout ce que les sens m'enseignent doit contenir quelque vérité.
La douleur, la faim, la soif, pourêtre des idées confuses, n'en sont pas moins instructives : elles nous indiquent l'utile et le nuisible.
Nous nesommes plus dans l'ordre de la science mais dans celui de la vie.
Ni pure pensée, ni pure étendue, je suis lemystérieux assemblage d'un corps qui se meut, et d'une âme qui éprouve des passions.
Comment concevoir untel être ?.
»
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