DESCARTES: Il n'y a aucune de nos actions extérieures qui puisse assurer ceux qui les examinent que notre corps n'est pas seulement une machine qui se remue de soi-même
Publié le 01/10/2013
Extrait du document
Cette thèse peut être considérée comme la solution d'un problème que l'on pourrait formuler ainsi : « Comment peut-on être certain que notre corps possède une âme?« ou : «Quelles sont, parmi les actions extérieures, mouvements et cris, celles qui nous assurent que notre corps a une âme? «
Pour apprécier aussi exactement que possible l'intérêt philosophique de ce problème et de la solution qu'en donne Descartes, essayons de« situer« cette thèse parmi d'autres qu'elle implique :
- Le corps et l'âme sont deux substances distinctes, thèse fondamentale de la métaphysique du xvne siècle, admise ici sans conteste.
- Le corps peut exister sans l'âme, comme une simple machine, thèse admise ici explicitement sans justification. En revanche, il n'est pas dit ici que l'âme peut exister sans le corps; DESCARTES le dit aussi, mais ailleurs.
«
ces signes soient à propos », « ne doivent se rapporter à aucune
passion ».
Cette seconde phrase se divise donc en trois parties,
chacune comportant l'exposé d'une justification; et dans chacune
la présision apportée à l'argument a pour effet de délimiter plus
exactement, en incluant ou excluant telle ou telle catégorie d'êtres,
le domaine de ceux qui sont doués, au sens propre, de la parole.
B - Analyse des concepts.
Beaucoup de concepts variés, mais qui ont une place plus ou
moins importante dans l'ensemble du texte.
On peut les grouper
ainsi :
1° Dès le début, l'expression « actions extérieures » et à la fin, plusieurs fois le mot « mouvement » indiquent quels seront
les objets que nous aurons à considérer.
2° « Corps », associé à « machine », corrélatif de « âme » associé à « pensée », opposition qui ne surprend pas.
3° « Paroles (plus loin « prolation de la parole ».
Le mot « prolation »a besoin d'explication; c'est le nom correspondant
au verbe « proférer », du verbe latin «pro/erre » supin « prola
tum ») et autres signes », dont il faut rapprocher « muets », «voix», «parler»,« cris»; ce sont là, parmi les« actions exté rieures», celles qui permettent de dire si un corps a ou non une
âme.
4° « Passion » et ses différentes espèces : «joie », « tristesse »,
« espérance », « crainte ».
5° Différents exemples pris parmi les humains (« muets », «fous ») et parmi les animaux («perroquet», « pie », «chiens », «chevaux >>, «singes »).
II - INTÉRÊT PHILOSOPHIQUE DU PROBLÈME
L'idée essentielle de ce texte est la thèse suivante : « Ce qui, parmi nos
actions extérieures, permet d'assurer que notre corps n'est pas seulement une
machine, mais qu'il a aussi en lui une âme, ce sont les paroles ou autres signes
faits
à propos des sujets qui se présentent sans se rapporter à aucune pas
sion.
»
Cette thèse peut être considérée comme la solution d'un problème que
l'on pourrait formuler ainsi : « Comment peut-on être certain que notre
corps possède une âme?» ou : «Quelles sont, parmi les actions extérieures,
mouvements et cris, celles qui nous assurent que
notre corps a une âme? »
Pour apprécier aussi exactement que possible l'intérêt philosophique
de ce
problème et de la solution qu'en donne Descartes, essayons de« situer»
cette thèse parmi d'autres qu'elle implique :
- Le
corps et l'âme sont deux substances distinctes, thèse fondamentale
de la métaphysique du xvne siècle, admise ici sans conteste.
- Le corps
peut exister sans l'âme, comme une simple machine, thèse
admise ici explicitement sans justification.
En revanche, il n'est pas dit ici que
l'âme peut exister sans le corps; DESCARTES le dit aussi, mais ailleurs..
»
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