DESCARTES: Bonheur et Raison
Publié le 18/04/2005
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Le thème abordé dans ce texte est celui du bonheur, et plus précisément de la nécessité où l’on se trouve de faire usage de sa raison pour parvenir au bonheur véritable. Descartes explique ici que la raison nous permet d’échapper à certaines illusions qui entraînent des passions néfastes. Le problème que doit affronter Descartes consiste dans le fait que la raison, généralement perçue comme austère, n’est a priori pas propice à procurer le bonheur. D’autre part, on comprend mal comment la raison pourrait affronter les infortunes de la vie, car celles-ci semblent dues au hasard, or la raison ne peut rien contre le hasard.
Dans un premier moment, Descartes expose sa thèse, d’après laquelle le bonheur dépend de la raison. Dans un second moment, le philosophe explique de quelle manière notre désir peut nous faire souffrir. Enfin, dans un troisième et dernier moment, Descartes présente comment la raison peut nous débarrasser des illusions du désir.
«
sa doctrine d'après laquelle il faut écouter la raison pour parvenir au bonheur. 1.
a) Du début du texte jusqu'à « … empêcher d'être contents » :
Descartes nous indique les trois causes principales au malheur des hommes, qui sont d'après lui « ledésir, et le regret ou le repentir ».
Le désir nous fait en effet souffrir bien souvent, puisqu'il nous donneenvie de ce que nous ne possédons pas.
Quant au regret ou au repentir, ils consistent justement en l'échecdu désir.
L'un et l'autre sont donc liés.
Le désir nous fait souffrir de ce que nous ne possédons pas, et leregret de ce que nous ne désirons plus, faute d'avoir pu le posséder.
b) De « mais si nous faisons toujours tout… » à « ce n'est point par notre faute.
» :
Le philosophe exprime ici son point de vue, d'après lequel la raison peut nous mener au bonheur,celle-ci n'offrant d'autre repentir que celui de constater ses erreurs passées.
Un bon usage de la raison nouspermet en effet d'éviter les erreurs, et grâce à cela, tout notre repentir ne consiste plus que dans le fait deconstater qu'on s'était trompé : c'est là un repentir bien mince en comparaison avec celui où nous sommeslorsque nous pensons avoir échoué.
La raison nous montre que« ce n'est point notre faute » lorsque ceaprès quoi nous courrions nous échappe.
Nous n'avons alors qu'à nous repentir de l'erreur où nous noustrouvions.
A l'inverse, sans la raison, nous culpabilisons de notre échec parce que nous croyons que cela estnotre faute, et ce repentir-là est plus cuisant que celui de la raison.
Transition : Ne faut-il pas cependant que Descartes explique en quoi le désir nous rend malheureux ?
De « Et ce qui fait que nous ne désirons… », jusqu'à « …ce n'est pas le même des autres » :Descartes montre de quelle manière le désir nous fait souffrir. 2.
a) De « Et ce qui fait que nous ne désirons… » à « … plus de santé ou plus de richesses » :
Descartes prend un exemple : les hommes n'ont pas coutume de désirer « plus de bras ou plus delangues » mais « plus de santé ou plus de richesses ».
Il faut bien reconnaître que certains désirs semblentplus courants que d'autres : celui qui désire « plus de bras ou plus d langues » ne peut être que fou, maiscelui qui désire « plus de santé ou plus de richesse » peut être tout un chacun.
Cet exemple pose question,car finalement, pourquoi le désir s'oriente-t-il ainsi ?
b) De « c'est seulement que nous imaginons… » à « …ce n'est pas le même des autres » :
Le philosophe explique comment fonctionne le désir.
Il montre que nous désirons ce que nouspensons pouvoir obtenir, ou ce que nous croyons qu'il est naturel que nous ayons.
Nous désirons ce qui noussemble possible, ce dont nous croyons disposer en puissance.
Ainsi nous ne désirons pas « plus de bras »parce que la nature nous a fait tel que nous en ayons deux, et lorsque nous voyons un oiseau, nous ne lejalousons pas vraiment de pouvoir voler, nous nous disons simplement : « C'est un oiseau et il est normalqu'il vole.
Je suis un homme, et il est naturel que je marche sur mes jambes ».
Ainsi l'oiseau s'envole sansque cela nous fasse quelque peine.
Nous rêvons peut-être de voler aussi, mais nous ne souffrons pas de nepas pouvoir le faire.
Nous ne désirons pas vraiment voler, puisque nous sommes bien persuadés que cela estimpossible, car cela n'est pas dans notre nature.
Comme le fera également remarquer Pascal : « Qui setrouve malheureux de n'avoir qu'une bouche ? et qui ne se trouvera malheureux de n'avoir qu'un œil ? On nes'est peut-être jamais avisé de s'affliger de n'avoir pas trois yeux ; mais on est inconsolable de n'en pointavoir » (Pascal, Pensées , 117, édition Lafuma).
On est ainsi inconsolable parce que l'on pense que certaines choses nous sont dues, en vertu de notre nature, mais on ne désire pas ce qui ne nous apparaît pas commefaisant partie de notre nature.
Par contre, nous désirons « plus de richesse » parce que nous croyons quenous pourrions être riches.
Lorsque nous croisons un homme riche, nous pensons en nous-mêmes : « Cethomme, ce pourrait être moi.
» Nous pensons donc que « ces choses ici pourraient être acquises par notreconduite », et nous souffrons donc de ne pas les avoir.
La possibilité qui existe de nous trouver à la place del'homme riche avive notre désir et allume notre souffrance.
Nous ne sommes pas pauvres ou malades parnature, nous le sommes accidentellement, nous le sommes par malchance, et nous imaginons donc que nouspourrions changer cela par nous-mêmes, et le fait que les choses soient ainsi nous rend malheureux.
Transition : Comment se peut-il alors que la raison nous sauve du désir ?
De « de laquelle opinion nous pourrons nous dépouiller… » à la fin du texte : Descartes explicite que notre désir nous trompe, et que si l'on s'en remet à la raison, le désir ne fait plusfausse route.
3.
a) De « de laquelle opinion… » à « …ce qui était en notre pouvoir » :
Descartes expose le fait que, d'après lui, la raison peut nous sauver de ces désirs malencontreux.En effet, ces désirs qui nous font souffrir se nourrissent d'une illusion : nous croyons que leur réalisation estpossible, mais en réalité, elle ne l'est pas.
Nous nous trompons sur ce qui est possible parce que nous.
»
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