Déraisonner est-ce perdre son humanité ?

La raison a donc représenté un âge classique,  peut-être aussi une représentation chrétienne du monde, plutôt qu?elle n?a été un mode universel d?interprétation.   Deuxième partie : La raison, seule vertu ? "La raison n'est rien qu'un merveilleux et inintelligible instinct dans nos âmes, qui nous emporte en une certaine suite d'idées et les dote de qualités particulières, conformément à leurs situations et relations particulières." Hume, Traité de la nature humaine, 1740. Cette dernière proposition de Hume témoigne de ce que les hommes ne sont guère plus « responsables » de la pratique raisonnable que de la pratique instinctuelle en ce sens que cette faculté leur a été donnée comme tant d?autres ont été données à d?autres espèces et dont nous sommes privés. Faut-il donc se targuer de ce qui n?est qu?un accident de la biologie ? En outre, la découverte psychanalytique a posé que la force de l?inconscient en nous faisait de notre pseudo-contrôle sur les choses une pure faribole. Que le plus souvent nous n?étions qu?obéissance à une préhistoire infantile et non pas libre expression d?une pensée voulue ou neuve.   Troisième partie : Une merveilleuse déraison La déraison est assimilée spontanément à la folie, c?est-à-dire à une forme de la dépossession dont certaines images sont à la fois inquiétantes et repoussantes. Mais n?est-ce pas alors regarder la version la plus désagréable des choses, n?est-ce pas oublier que nous sommes tous fous et que même, bien des fois, nous nous complaisons dans cet état ?